Philippe de Villiers : la stratégie de l’incident

par Yann Riché
jeudi 2 mars 2006

Dimanche 26 février, Philippe de Villiers, président du MPF (Mouvement pour la France) a souhaité être aux premiers rangs des personnalités défilant contre l’antisémitisme et à la mémoire du jeune Ilan pour répondre à l’invitation faite par le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) auprès des institutions religieuses, des associations politiques et de la société civile.

Ainsi, la présence de Philippe de Villiers était fondée et annoncée. Pourtant, SOS Racisme, par la voix de son président, a exigé que Philippe de Villiers quitte la tête du cortège.

Mais il est vrai aussi que SOS Racisme, la Licra et l’UEJF se sont opposés à la présence du FN et du MPF à la manifestation, estimant que ces partis sont xénophobes - cf. communiqués du 23 février de SOS racisme.

C’est donc plus qu’une provocation, c’est tout simplement une stratégie (la stratégie de l’incident), bien calculée de la part du président du MPF, pour faire parler de lui et ressortir ce qui semble être devenu son thème de campagne, avec :

En se posant en victime de l’incident qu’il provoque, il se présente en victime du racisme dit "anti-Français", "anti-blanc". Il se présente aussi en héros quand fièrement il revendique d’avoir été le seul à avoir été applaudi à l’entrée de la synagogue.

Cependant, être le fils d’un héros ne fait pas du fils ce que fut le père. Car Philippe de Villiers omet toujours de dire la vérité des faits. Il a oublié de dire qu’il savait que SOS racisme s’opposait à sa venue. Il aurait donc pu éviter l’incident.

Mais fort des leçons d’un Le Pen en berne, il assure, avec sa mauvaise foi inébranlable et une communication efficace, la relève d’une tradition peu glorieuse de la politique : le poujadisme (« attitude revendicatrice marquée par une opposition à l’évolution économique et sociale et un corporatisme aigu »).

Finalement, la question est la suivante : "Peut-on tolérer que la mort d’un jeune homme soit utilisée à des fins politiques ?" Pour Philippe de Villiers, il semble que la réponse soit oui !


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