Pince-mi et pince-moi sont dans un bateau... A. Tsipras tombe à l’eau...

par Dwaabala
jeudi 16 juillet 2015

A. Tsipras n'est pas un chien crevé et il n'a pas à être traité comme tel.
C'est dans l'adversité que se montre la solidarité véritable, et non pas quand règne l'illusion des succès.

 Il n'a pas falu attendre les dernières semaines pour que les choses soient claires, puisque dès février, dès le début des négociations il se voyait que les Grecs devaient avaler couleuvre sur couleuvre en voulant croire cependant qu'ils pouvaient travailler en même temps et pour le bien de l'Europe et pour celui de la Grèce.

Cette vision était grandiose, sauf qu'elle ne prenait rien en compte de la réalité.

Et pourtant, c'est avec leurs idées fausses qu'ils ont tenues avec obstination et courage qu'ils ont joué le rôle de révélateur (s'il en fallait un de plus) de ce que sont l'Europe, l'Allemagne et la France dans ses rapports avec elles.

Ils ont aussi joué le rôle de révélateur sur le crédit qu'il faut apporter aux programmes de gauche quand ils ont l'art de résoudre les difficultés sur le papier (et de manière chiffrée de surcroît !) et d'emporter quelques enthousiasmes à défaut de convaincre l'esprit populaire.

Quand je lis sous la plume d'Eric Coquerel, Secrétaire national du PG, que

« Dans la même situation, gouvernant la France, nous aurions un plan B réaliste car s’appuyant sur le poids de la 2ème puissance économique du continent »,

je me dis qu'il a très bien saisi quelles réflexions pouvaient inspirer en France les péripéties dramatiques vécues par le peuple de Grèce.

Quelles leçons le même esprit populaire pourrait en tirer. Je me dis qu'il a très bien senti le vent du boulet.

Sa langue va où sa dent lui fait mal : la crédibilité de tout se qui se raconte à gauche (aussi longtemps qu'il n'y a rien à prouver en pratique) est profondément remise en cause. Alors il tente de la sauver par de piètres arguments.

Il accumule quatre hypothèses aussi peu crédibles les unes que les autres.

Un. « Dans la même situation », que celle de la Grèce ? C'est-à-dire financièrement et économiquement et donc socialement à genoux au départ ?
Deux. « gouvernant la France », c'est qu'il veut s'y voir, il s'y voit contrairement à toute vraisemblance !
Trois. « nous aurions un plan B réaliste » sans donner aucune indication sur ce que pourrait être ce plan B.
Quatre. « car s’appuyant sur le poids de la 2ème puissance économique du continent. » Si la France est bien la 2ème puissance économique du continent, cela ne donne pour autant aucune force pour aucune négociation quelle qu'elle soit, si elle n'est pas en même temps le première puissance du continent par la mobilisation populaire.

C'est pourquoi, à défaut de mieux, je fais mien le modeste propos de P. Laurent, Secrétaire national du PCF, à l'issue des négociations :

« Les pressions et humiliations subies par Alexis Tsipras et le peuple grec durant tout le week-end soulèvent de lourdes questions pour nous tous, pour l’avenir de la coopération dans la zone euro.
Le combat pour l’égalité des pays, le respect de la démocratie et de la diversité, pour la solidarité, pour la reconquête de pouvoir sur la finance doit se poursuivre.
C’est une question existentielle pour un avenir solidaire dans l’Union européenne.
Tous les européens ont intérêt à amplifier leur soutien à cette bataille politique et leurs luttes contre l’austérité dans leur propre pays.
J’appelle toutes les forces démocratiques et de gauche à travailler ensemble à un projet commun pour sortir l’Europe de la tourmente libérale. »

Et je ne traiterai pas plus Eric Coquerel et Pierre Laurent en chiens crevés que je ne le fais pour Alexis Tsipras. Exactement pour les mêmes raisons.

 


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