Plus qu’indigné, par les hommages rendus à Stéphane Hessel

par Caleb Irri
jeudi 28 février 2013

Stéphane Hessel est mort

La presse unanime va une fois de plus nous abreuver d’éditos larmoyants à la gloire de cet homme disparu, tandis que les politiques vont une fois de plus nous vanter les mérites d’un grand humaniste et patati et patata…

Quelle pitié ! A chaque fois c’est la même chose. Tous ces misérables détrousseurs de cadavres vont sans vergogne salir la mémoire d’un homme qui, jusqu’à la fin de sa vie, répétait à qui voulait bien l’entendre que le comportement des dirigeants de ce monde était scandaleux, et qu’il nous fallait nous indigner contre cela. Ils vont la salir en disant du bien d’un homme dont les idées et les actes vont à l’encontre des actes que ces mêmes voleurs d’âmes accomplissent tous les jours, à l’encontre des idées défendues par ceux-là mêmes qui vont faire son éloge funèbre.

Qui peut croire un seul instant que ce petit livre, « indignez-vous » -qui est parfois soupçonné d’avoir provoqué les mouvements des « indignés » un peu partout dans le monde- fait résonner chez nos politiques leur fibre humaniste ou résistante, alors que c’est justement contre eux et leurs actes qu’il faut s’indigner ? Je doute qu’à droite comme à gauche on ait goûté le succès de ce petit livre (fort raillé par ailleurs), et qu’on se réjouisse de devoir dire du bien d’un homme qui luttait contre le cirque politico-médiatique ambiant…

Mais cela sera fait, au nom précisément de valeurs opposées à celles défendues par monsieur Hessel. Quelle hypocrisie…

Cela vous indigne, n’est-ce pas ? Et bien moi ça me révolte, et c’est peut-être dans cette distinction que tient le reproche que je ferais à cet homme : s’indigner c’est bien, mais ce n’est malheureusement pas suffisant.

Caleb Irri
http://calebirri.unblog.fr


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