Plutôt que l’immigration choisie, choisissons l’immigration !

par Nicolas
jeudi 31 mai 2007

Parce que leur Histoire est notre Histoire, parce que nous sommes tous des immigrés, parce que le racisme sommeille encore dans les esprits, et que les petits drapeaux fleurissent, il est grand temps de combattre pour une immigration moderne qui refuse les diktats de l’extrémisme.

Nous sommes tous nés ici par hasard, et nous n’avons aucun droit particulier sur ce territoire. C’est parce qu’il rejette toute identité, qu’elle soit nationale, ethnique, historique, religieuse ou culturelle, que le Français est, depuis la Révolution, un citoyen du monde. C’est aussi pour cela que tout être humain a vocation, s’il le désire, à venir s’installer ici librement. Etre français, ça n’existe pas. Seuls existent des républicains.

C’est une grande tristesse que de voir que certains se fabriquent une identité factice, par peur de "l’immigré", pour le rejeter. Car le racisme est toujours le résultat de l’ignorance. Si tous les gens fréquentaient des "immigrés", tous les jours, s’ils vivaient avec eux, alors l’ignorance, donc le racisme et la xénophobie, disparaîtraient.

Le seul moyen d’éradiquer cette culture de mort (et le XIXe et XXe siécle ont prouvé suffisament la gravité du mal qui ronge l’Occident), c’est l’immigration. Car par l’ouverture à l’autre et le métissage, nous accédons à la richesse spirituele de cet autre. Seule les cultures des pays du tiers-monde sont de véritables cultures, parce qu’elles respectent une vraie diversité et mettent en leur centre l’Homme. Ce n’est donc pas étonnent si jamais le facisme n’a pu apparaitre en Afrique ou au Moyen-Orient (Sharon étant un cas à part). En vérité, parce que les habitants du tiers-monde sont des hommes qui souffrent en silence, victimes des peuples blancs, de la misère, du sous-développement, des getthos, ils sont, et eux seuls, en position de réaliser l’humanité véritable. En fait, la condition de cet autre est telle qu’il se détache des particularités. Seuls, ils SONT l’universalité, et donc authentiquement républicains. En réalité, l’immigration est la seule chance pour l’homme occidental de reconnaître l’homme, c’est-à-dire d’accéder à l’égalité. Or l’égalité une fois atteinte, la liberté sera totale, car personne ne pourra penser autrement que son voisin, ou à un moment différent. Ce sera l’étape ultime de la reconnaissance de l’homme par l’homme, un homme qui, pour la conscience de l’homme, sera totalement transparent dans toute la pureté de son être. Bref, une société sans division ni déchirure, une société fusionelle. Pour l’Europe, une telle politique permet en plus de lutter contre les délocalisations et d’égaliser les salaires

Créer une nouvelle civilisation antiraciste, n’est-ce pas là un fantastique défi ? C’est littéralement du jamais vu dans l’Histoire humaine que des hommes conscients de leur devoir républicain et s’appuyant sur les sciences sociales choisissent, librement et démocratiquement, d’aider d’autres peuples à venir fonder leur nouvelle vie chez eux. Le métissage est dès lors inévitable, tout en étant libre, du fait des différences démographiques à terme des populations d’origines respectives. Ce sera la fin du racisme, de la xénophobie, du capitalisme, de l’Etat-nation et de ses corollaires le nationalisme et la guerre, la fin des partis de droite.. Il y a donc une sorte de devoir moral à remplacer la population actuelle de ce pays.

Mais il semble que certains, même parmi les gens de progrés, refusent de venir en aide à ces gens, qu’ils refusent même toute mixité sociale avec eux. C’est vraiment réactionnaire comme attitude. Pourquoi refuser de vivre une expérience qui a toutes les chances d’enrichir votre vie ? Pourquoi rester fermé à la culture de l’autre, et refuser le vouloir vivre ensemble ? Ne serait-ce que pour vos enfants, qui plus tard vivront évidemment dans une société multiethnique et multiculturelle métissée. Leur refuser ce contact salutaire c’est grandement hypothéquer leurs chances d’un avenir décent.

Et cette mixité doit tout d’abord avoir lieu à l’école, espace sociétal où se forment les futurs citoyens d’une République rajeunie. C’est pour cela qu’il faut absolument mettre fin aux multiples dérogations que certains parents sans scrupules utilisent pour répondre à leur préjugés, voire à leur racisme. C’est dès l’école maternelle qu’il faut découvrir l’autre, s’ouvrir à sa culture, apprendre à respecter les différences et en faire une richesse. Priver ainsi un enfant de cette chance, c’est scandaleux ! Tous les programmes scolaires devraient, de la maternelle au doctorat, comporter un nombre substantiel de matiéres d’éveil à la sensibilité de l’autre, à son histoire, sa langue, ou sa littérature écrite et orale. Par ailleurs, la mixité entraîne un effet bénéfique d’égalisation des conditions sociales, le "petit blanc" ne pouvant plus écraser l’autre ne parlant pas sa langue. C’est donc un combat pour l’égalité dans tous les sens du mot. Donc il faut des quotas dans toutes les écoles, plutôt que de prétendre suprimer la carte scolaire.

De toute façon c’est aussi un devoir moral que d’accueillir le plus grand nombre possible de réfugiés de la mondialisation, et de favoriser ainsi le partage des richesses (les habitants de ce pays sont riches !). C’est leur permettre de bénéficier enfin de nos acquis sociaux, au lieu qu’ils nous fassent du dumping social qui ne profite finalement qu’à une minorité.


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