Polémique idiote : Mélenchon consulte les Insoumis !

par Elliot
mardi 25 avril 2017

C’est bizarre, comme d’aucuns ont beaucoup de mal à considérer que les électeurs sont autonomes et que c’est en quelque sorte les injurier que d’imaginer qu’ils attendent qu’on leur tienne la main pour leur indiquer leur choix de second tour.

Mélenchon n’a pas souhaité donner une consigne de vote sans en voir discuté avec ceux qui ont porté sa candidature, il est respectueux du fonctionnement de son mouvement où c’est collectivement qu’on décide comme on l’a fait pour l’élaboration de la plate-forme programmatique.
Cette attitude de Mélenchon qui est au demeurant de simple bon sens démocratique est maintenant soumise à l’analyse de psys de toute nature qui s’empressent d’y voir on ne sait quel atavisme qui le renvoie à ce qu’il aurait toujours été, un ronchonneur désagréable et incapable de contenir sa colère ou sa déception.
Ce serait un vaincu qui a du mal à accepter sa défaite, ce qui pourrait être au demeurant le signe de convictions bien arrêtées et d’une volonté de combattre qui devrait être louée et non fustigée.
Le fait de ne pas exprimer de choix quand tout le monde vous presse de rejoindre la cohorte des ralliés à Macron est évidemment d’une originalité scandaleuse qui choque les conformistes institutionnels, elle fait tache parce qu’elle rompt l’unanimisme ambiant mais elle atteste de sa part - laissons-lui cela - un grand respect pour ceux qui l’ont soutenu et lui ont assuré un magnifique résultat : il lui a manqué deux points pour être finaliste, ces deux points qui lui ont probablement fait défaut avec la campagne indigne qui a été menée contre lui dans les deux dernières semaines et qui visait clairement à le faire passer pour un futur dictateur désireux de domestiquer la pensée et les comportements de tous les hommes libres et qui en plus développait des thèses inacceptables pour l’oligarchie financière et la médiacratie..

Il est symptomatique que les critiques les plus virulentes soient venues de Libération, journal censé de gauche mais guère sensé dans ses choix éditoriaux et non du Figaro dont l’allergie aux idées de gauche et l’usage journalier du mensonge politique font partie de l‘ADN.

De l’avalanche de contre-vérités, d’amalgames et de travestissements odieux de ses choix politiques il est visiblement resté quelque chose au décompte final et Mélenchon, aux portes du second tour malgré ces vents contraires, est fondé d’exprimer de la rancœur.
Sa volonté de ne pas trancher n’est en tout cas pas honteuse comme veulent le faire croire tous ceux qui, à défaut d’avoir des idées innovantes, aiment rejouer le psychodrame du danger fasciste.

Si la république est réellement menacée, elle l’est sans doute tout autant par les révoltes que ne manqueront pas de susciter certains aspects du programme de Macron quand ils feront l’objet de décrets d’application que par le nationalisme imbécile de Marine Le Pen.

On peut hiérarchiser les dangers mais on ne peut transformer le moins pire en voie royale et on comprend que les Insoumis aient des réticences à voter pour Macron qui prône un monde où ils n’ont pas leur place.

Il est symptomatique que les plus vifs contempteurs de Mélenchon lors de la campagne électorale qu’ils accusaient de dérive autoritaire ou d’apprenti dictateur sont maintenant les plus acharnés à le dénoncer parce qu’il soumet son choix, comme son programme de candidature le fut, à l’avis de ses militants.
Il ne se précipite pas, tête baissée, dans le soutien à un candidat dont sa propre base militante aura probablement à pâtir dès l’automne et on lui fait injustement honte de cela.

 

Il y a au moins un reproche qu’il sera dispensé d’entendre, c’est d’avoir cédé au vaste courant du conformisme qui veut que l’on choisisse un danger moindre ou supposé tel dans la précipitation.

La réflexion n’est jamais un handicap et c’est un droit que l’on doit reconnaître à tout le monde.
Que des PS soutiennent Macron est dans l’ordre des choses et ils seraient mal placés de ne pas le faire, ayant déjà donné pendant tout un quinquennat leur aval à la politique annoncée, y compris les frondeurs d’opérette qui prendront place en juin comme beaucoup d’autres PS dans la charrette des dégagés.
Que des LR en fassent de même n’est pas étonnant non plus, c’est la sottise des institutions de la 5e république qui a fait qu’ils n’aient pas approuvé des mesures qui leur seyaient comme ils le reconnaissaient en privé.

Au moins maintenant ils pourront exprimer leur accord en espérant partager la mise en œuvre de cette politique.

Les Insoumis sont libres de leur choix, l’important est qu’ils aillent voter car c’est un devoir civique.

Comme on les voit mal voter à l’opposé de leur engagement journalier, leur choix est clair : Macron ou le vote blanc.

 


Lire l'article complet, et les commentaires