Polémique Orelsan : quand la politique française touche le fond et regarde ailleurs…

par emachedé
mardi 14 juillet 2009

On a trouvé le coupable : l’été. Comme à chaque fois, le peu de journalistes un tantinet sérieux sont déjà partis en vacances durant 2 mois, et le bon peuple a droit, dans les médias, à son lot de marronniers : résultats du bac, brevet, travail des pompiers et envol de canadair, info trafic, les pires touristes au monde, concerts et festivités.

A ce sujet, une odieuse polémique fait rage concernant le rappeur Orelsan qui s’est vu refuser l’accès à l’estrade des francofolies de la Rochelle. L’ombre de Ségolène Royal en sa qualité de Présidente de la Région Poitou-Charentes, plane sur cette manœuvre qualifiée de « censure ». Quelle horreur !

L’artiste Cali a même critiqué ouvertement celle qu’il soutenait lors des dernières élections présidentielles. Jean-Louis Foulquier, ancien organisateur des Francofolies se fait encore plus véhément sur France Inter : « C’est Ségolène Royal l’instigatrice de tout ça » [...] « Elle s’est positionnée en maître-chanteuse : ou ils (les organisateurs) arrêtaient la programmation, ou ils n’avaient plus de subventions ». Mais que fait la police ?

Admettons que ceci soit vrai et que Sainte Ségolène ait fait pression pour que le « chanteur » ne se produise pas, avec dans la balance les fonds publics.

Oui, ce n’est pas acceptable dans le sens que le procédé n’est pas légal. Non, ce qu’elle a fait reste parfaitement moral, quoiqu’en dise les représentants la gauche caviar et les vautours de l’UMP qui ne s’attendaient pas à pareil cadeau de leur pire adversaire politique.

Car finalement, est-ce de la liberté d’expression voire la liberté de l’artiste, ce que le moindre citoyen lambda au XXIème siècle peut invoquer, que d’inciter à la haine et à la violence à l’encontre d’une certaine catégorie de personne ou d’en faire son apologie ?

Un petit morceau choisi, de son « oeuvre » intitulée « Sale Pute » : « Si je te casse un bras, considère qu’on s’est quittés en bon terme » « Jvais te mettre en cloque, et t’avorter à l’opinel », « T’es juste une truie, tu mérites ta place à l’abattoir », « On verra comment tu suces quand je te déboîterai la mâchoire ».

Aurait-on été aussi laxiste si la communauté noire, maghrébine voire pire dans l’intensité de la réaction, la communauté juive avait été autant provoquée ? Non étonnamment lorsqu’il s’agit des femmes, l’opinion publique auto-représentée par les artistes et les politiques change son fusil d’épaule, et de recevoir paradoxalement la vieille rengaine de la liberté d’expression. Liberté ?

Dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1789, on parle en des termes quelques peu modifiés, que « La liberté s’arrête là où commence celle d’autrui ».

Est-ce que la loi française – puisque visiblement les plaintes, s’il y en a eu, n’ont pas abouties – et est ce que la vision des artistes comme Cali, Olivia Ruiz, des politiques Jack Lang (qui ferait mieux de faire profil bas de part ses accointances avec le régime Sarkozien), de l’infâme Lefebvre et son compagnon de croquettes Paillé, sont en deçà des Droits de l’Homme, et oserait-on le rappeler Droits de la Femme ?

Et l’ersatz d’Eminem, qui ne lui arrive malheureusement pas à la cheville mais ayant en commun les mêmes propos homophobes sous couvert de l’humour, de comparer prétentieusement sa chanson à la violence du film de Stanley Kubrick, « Orange Mécanique ». Trop facile…

Faux débat

Pauvre France. Nicolas Sarkozy peut bien employer la censure, la grande majorité des artistes, l’opposition politique n’y voient que du feu grâce notamment à des médias bien sages et aux ordres, sous la tutelle des financiers amis du pouvoir.

Citons par exemple le livre « Sarkozy, Israël et les Juifs » qui n’a étrangement pas trouvé d’éditeur en France, ou encore le reportage « Le Vampire des Médias » qui bizarrement n’a pu être diffusé que sur la télévision suisse romande. Alors la simple différence entre Ségolène et Sarkozy, c’est que la Ségolène n’a ni les moyens, ni le talent pour agir discrètement et en douceur, alors même que sur le fond – quoi l’invocation des Droits de l’Homme ne vous suffit pas ? – la cause qu’elle défend lui donne raison.

Pendant ce temps-là…

Quelle belle diversion n’est-ce pas ? Mieux que les marronniers des médias, comme les moines de Tibhirine pour masquer un dangereux Karachigate, une telle polémique pour un titre vieux de 2 ans, non présent dans le dernier album et non interprété sur scène semble bien ridicule par rapport à tout ce qui se passe autour de nous, en France et dans le Monde.

Obama nous a fait au Ghana une magnifique démonstration de faux-cul en osant dire que les africains ne doivent pas rejeter la cause de leurs malheurs sur l’Occident. Qui soutient les dictateurs corrompus et oppresseurs ? Qui les financent et qui les arment ? Prenez au choix un des 5 pays membres permanents de l’ONU et vous aurez la bonne réponse pour n’importe quel pays africain. Un message d’autant plus choquant qu’actuellement au Honduras, un putsch militaire a renversé le président élu démocratiquement. Putsch dont l’origine ne semble pas totalement étrangère à la fin de la mise à disposition d’une base aérienne à l’armée US. Même l’ambassadeur des USA était au courant de ce coup d’état et a, au mieux, laisser-faire. Ce n’est donc pas l’ombre de Ségolène, mais bien celle de l’horrible CIA, capable souvent du pire à l’exemple du Guatemala où elle plaça un dictateur pour une sombre histoire de banane ! Certains voyaient en Obama le messie, alors qu’il ne sera qu’un très bon président des Etats-Unis, élu pour défendre les intérêts uniques des… Etats-Unis. Ne jamais l’oublier.

En Chine, les Yoghourts – oups l’effet Kouchner pardon, les Ouïghours se battent pour leurs libertés contre les Hans, les « vrais » chinois qui viennent coloniser leurs terres. Évidemment nouveaux massacres, plus de 200 morts officiellement pour imposer par la force et le sang, une Chine populaire solidaire. Et nous, naïvement, nous préparons notre participation de l’Exposition Universelle de Shanghaï 2010 avec la mise en chantier du pavillon français.

Qu’il est bien loin le temps d’un boycott contre le génocide tibétain. Delanoë si tu nous lis.

Retour en France, où l’envie de vomir tôt le matin prend le dessus en voyant Jean-Louis Borloo soutenir Maryse Joissains, la Balkany d’Aix en Provence dans la nouvelle élection municipale.

43% pour l’UMP et 34% pour le PS-Modem. Quoi Martine Aubry ne vous avait pas informés ? Modem « pas glop » au niveau national, « glop » à l’échelle locale surtout pour sauver sa tête et son honneur comme à Lille. Cherchez l’erreur… Encore une fois le PS s’enfonce dans le ridicule, une triste habitude depuis 2002.
Justement si alliance politique il y a eu, alors pourquoi ne voit on pas poindre un front républicain anti-gabegies UMP avec la présence, forcément utile, de Titine et de l’Agriculteur du Moudem ? Déjà en vacances, tas de feignants ? Ou juste pas assez couillus de joindre les actes aux paroles ? Après il ne faudra pas venir vous plaindre si les électrices et les électeurs vont voir du côté de la concurrence même extrême… Quant à votre crédibilité, elle reste du même niveau que la popularité de notre parodie de président.

On parlait de lui, au G8, monsieur et madame se sont fait remarquer : l’un regardant avec envie l’arrière-train d’une jeune et jolie demoiselle montant les marches du G8 (la vidéo ici), l’une ayant boycotté le parcours organisé par les femmes de président ce qui lui a valu le pseudo de « Lady Snob ». Belle image de la France à l’International !

Autre scandale passé à la trappe, Montreuil, où la plus vulgaire des premières dame de France de l’Histoire n’aura jamais à traîner ses talons aiguilles à 3000 euros la paire. Montreuil où la police pour faire fuir les manifestants tire au flashball – le joujou offert par Sarkozy en plus du taser – directement dans le visage des terroristes (si vous n’êtes pas de la police vous êtes forcément contre elle !). Un mot d’ordre blessé français, comme le stipule le site web du fabricant : « Imaginé et fabriqué par Verney-Carron, premier fabricant Français d’armes de chasse, le Flash-Ball possède la puissance d’arrêt d’un 38 Spécial » qui se vante évidemment du commentaire élogieux du Ministre de l’Intérieur de l’époque : « Quand les policiers en sont équipés », « les voyous ne viennent pas les chercher. Dire que la police doit rester républicaine, ce n’est pas la condamner à l’inefficacité. » Cela respire le Prix Nobel… ! Et le Nicolas d’ajouter à l’époque : Destinée à « impressionner », cette « arme de défense, [est] moins dangereuse que les armes à feu », n’a jamais entraîné « d’accident mortel en service ».

Pas mortel, certes, mais quand une belle brochette de blaireaux, mal formés et aussi un peu mou du bulbe rachidien, l’utilise en dépit du bon sens, le résultat n’est pas beau à voir.

Au menu : « 3 fractures au visage, le globe oculaire fendu en deux, la paupière arrachée ». La routine.

Pas content ? Une petite garde à vue peut être comme à Firminy. Là-bas, il y en a un qui la ramène moins, une garde à vue et hop un drap se noue malencontreusement autour du coup, et c’est fini. Alors on ne va pas chipoter pour un visage déformé.

Bavure ? Quoi qu’en dise le parquet – dépendant directement de la garde des Sceaux, simple rappel – pas le moins du monde. Du point de vue de la logique même, certainement, puisque l’expression « garde-à-vue » n’existe pas pour rien. Garde-A-Vue. C’est sûr qu’avec des matériaux de construction non réglementaires et une vidéo surveillance défaillante, il faudrait plutôt dire, Suicide A Vue.

Allez circulez y’a rien à voir. Parlons d’Orelsan, c’est tellement plus intéressant…


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