Polémique sur l’adoption par des couples homosexuels

par barbouse, KECK Mickaël
mercredi 11 novembre 2009

Bonjour. Le tribunal administratif de Besançon a rendu son verdict hier 10 novembre, concernant le recours d’une enseignante homosexuelle contre le Conseil général du Jura. Ce dernier lui refusait son agrément à l’adoption. Le tribunal c’est prononcé en faveur de la plaignante, et c’est une première en France, pour la première fois, un couple homosexuel l’a fait et obtenu.

L’adoption en France n’a jamais été interdite aux couples homosexuels sur le papier, mais cela faisait 20 ans qu’aucun couple souhaitant l’agrément n’avait rempli les conditions requises offrants stabilité et équilibre à l’enfant. Phénomène statistiquement discutable sans y voir une discrimination...

Le département portait un refus motivé, presque pour ainsi dire, comme à l’accoutumée, et ce malgré un arrêt de la Cour européenne des droits de l’Homme condamnant la France pour discrimination sexuelle dans cette affaire.

Le rapporteur public s’était prononcé devant le tribunal administratif pour un octroi d’agrément d’adoption sous 15 jours à compter de la notification du jugement avec une astreinte de 100 euros par jour de retard, et le remboursement de 2.000 euros pour les frais d’avocat.

Ainsi Emmanuel B. 48 ans, en couple homosexuel depuis 20 ans avec Laurence R. va pouvoir adopter au terme d’une bataille judiciaire rondement menée par Me Caroline Mécary, avocate qui n’a pas hésité à dénoncer l’acharnement discriminatoire du conseil régional du Jura.

Il appartient à la sensibilité de chacun de prendre acte de ce premier pas vers l’adoption homosexuelle avérée et non hypocritement théorique.

Mais puisque l’on est sur Agoravox, je donne le mien.

Le propre de l’orphelin est d’être dans une situation minorante et fragilisante, et la situation de couple homosexuel est minoritaire. Ainsi, le législateur et la justice considèrent que le bien de l’orphelin est de non pas être dirigé d’une situation minorante vers la situation majoritaire de couple hétérosexuel, mais d’être dirigé vers une autre situation minorante par rapport à l’ensemble des enfants de sa génération et des compatriotes avec lesquels il fera sa vie.

Il convient de remarquer qu’être enfant adopté de parents hétérosexuels divorcés ou séparés est une situation minorante. Cela arrive et c’est difficile à vivre en terme de départ dans la vie, on est abandonné deux fois après un presque retour à une situation majoritaire, donc considérée comme la norme.

Et donc, si l’adoption par les les couples homosexuels devient un pratique courante, un certain nombre d’enfants, orphelins, à la destinée littéralement à la merci du cadre légal et de l’état, seront dans une nouvelle situation psychologiquement et humainement très délicate, véritable cobayes de la modernité, puisqu’ils seront orphelins adoptés par un couple homosexuel séparé ou divorcé quand ce mariage existera.

Je vous laisse imaginer ce que cela donne, quand on est balloté entre deux parents homosexuels qui refont leurs vies, en comparaison avec deux parents hétérosexuels, pour estimer si cela vous semble une situation souhaitable pour un enfant qui démarre sa vie en situation d’être adoptable. Pensez vous que c’est la même chose d’avoir une mère/un beau père/ un père/ une belle mère, ou 4 mères, ou 4 pères ?

Il convient de remarquer aussi, qu’en l’état de la situation Française et de la législation concernant la paternité, imposée, que les pères sont aucunement aidés pour faire sortir leurs enfants de la DDASS, surtout s’ils sont sans moyens financiers pour le faire.

Et donc, nous vivons dans une société où il est considéré comme normal, moderne et égalitaire d’à la fois priver les pères, souvent pauvres mais même un peu trop ouvrier, de la possibilité pleine et entière de récupérer leurs enfants, issus de paternités imposés depuis la contraception, mais ces derniers doivent admettre, sous peine de... qu’un couple homosexuel, financièrement plus apte, est plus capable qu’eux d’élever leurs enfants de manière équilibrée.

Inutile de dire que si on se demande pourquoi l’homophobie risque de remonter, ainsi que le rejet massif du féminisme attenant à la même disposition à détruire le rapport entre les pères et leurs enfants, ce ne sera pas forcément lié à un rejet discriminatoire, ou a une quelconque grille d’explication religieuse, mais bel et bien a la défaillance d’un système général qui d’un coté prive les père de leurs paternités pour mieux donner leurs enfants à des couples homosexuel dont la sexualité est par nature inféconde.

Ce qui ramène la paternité d’un homme hétérosexuel à égalité avec celle d’un(e) homosexuel, et au niveau législatif au stade d’éprouvette à sperme, en moins chère, voire en plus rentable.

Bienvenue dans un monde de violence conjugal, de haine des sexes, et de replis identitaires pour rejeter la loi, à l’autorité combattue au nom de la virilité et de l’amour paternel, ainsi que toutes celles qui vont se mettre entre l’amour des pères et leurs enfants...

Amicalement, barbouse.

PS : Personnellement j’ai de la famille homosexuelle, affirmée, qui a contribué positivement à mon éducation, Aussi évitez moi les clichés, svp. Mais la colère que ce genre de nouveauté engendre est et restera légitime non pas envers les homosexuels, cela n’enlève pas le désir d’enfants, mais envers une société qui avant de donner l’éducation d’orphelin à des couples minorants, ne fait pas d’abord tout pour aider et les mères ET les pères à récupérer leurs enfants de la DDASS et à les élever avant tout autre possibilité d’adoption, quelles que soient leurs situations sociales et financières, ce qui n’est pas le cas.

Cela équivaut à prendre aux pauvres leurs enfants au nom de lois qui vont les donner aux homosexuel riches... Vive la France et son étonnante version du mot égalité dans la logique de la "gauche moderne"....

 


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