Politique familiale et pauvreté

par Claude Courty
samedi 8 novembre 2014

Quand elle en reste à l'objectif pour lequel elle a été instaurée, qui a été de favoriser la natalité de toutes les catégories sociales confondues, une politique familiale contribue à la croissance, au service de laquelle seront mises les populations de consommateurs et de producteurs dont elle encourage la procréation.

Lorsqu'elle se détourne de cet objectif pour secourir les plus défavorisés, au nom d'une compassion qui n'est pas de son ressort, non seulement elle se transforme en bureau de bienfaisance distribuant arbitrairement ses ressources, mais elle dispense ses encouragement à se multiplier à ceux qui en ont le moins besoin, faisant ainsi le jeu de la pauvreté, contre les pauvres.

Ceux qui approuvent – quelle que soient leurs convictions politiques ou religieuses – cette déviation du système, se rendent-ils compte qu'au-delà de leur iniquité de telles mesures encouragent la multiplication des membres les plus pauvres de la société et les déséquilibres dont ils souffrent déjà ?

Par un effet mécanique qui doit tout à la proportionnalité des catégories sociales, telles qu'elle se manifeste au sein de la société, sur 100 êtres humains qui naissent, environ 70 viennent augmenter le nombre de ceux qui peuplent la base de la pyramide sociale, là où loge la pauvreté, et y passeront leur vie pour la plupart d'entre eux. Et si cet argument est rejeté au motif que la population d'un pays est sans rapport avec celle de la planète, c'est afficher sans vergogne un particularisme qui n'est pas sans rappeler celui si souvent reproché aux individus qui pensent et agissent sans se soucier des conséquences collectives de leur comportement.

Quoi qu'il en soit, c'est à leur multiplication que conduisent les moyens consacrés aux pauvres après que les classes moyennes en aient été spoliées, et il en résulte une augmentation du poids de la pauvreté que ces dernières sont les premières à supporter.

Question qui ramène une fois de plus aux problèmes que pose la démographie en relation avec la pauvreté. Secourir les plus nécessiteux d'entre nous n'est pas aussi simple qu'il y paraît et peut aller jusqu'à augmenter leur nombre.

Mais le plus surprenant, ou le plus affligeant, est la résistance à ce genre de constat – pouvant aller jusqu'à nier l'évidence – qu'offrent les pauvres eux-mêmes, et surtout ceux qui prétendent les défendre. Comme si les uns et les autres craignaient de voir se réduire un jour le nombre de ceux qu'ils représentent ; comme s'il s'agissait d'une espèce à protéger.


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