Politique : l’art de la manipulation des esprits et de la falsification. L’exemple de l’UMP

par Allain Jules
samedi 13 février 2010

Depuis 2 ans et demi et l’élection à la présidence de la République française de Paul Stéphane Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa, la France a changé. Les petites phrases assassines, le mensonge et le racisme assumé d’une droite décomplexée qui ne porte plus de gants a fait jour. Sans vergogne, elle a même érigé en paradigme sociétal, un logos raciste en mettant sur pied un ministère de l’immigration. Du maire d’un petit patelin perdu à l’édile de banlieue, en passant par les têtes de série, poids lourds du mouvement présidentiel, il ne se passe pas un jour, sans que l’on ne constate un dérapage verbal discriminatoire ou à consonance raciste. Décryptage.

 Le landernau politique est secoué ces derniers temps par l’ « affaire » du Maire d’Angoulême Philippe Lavaud dont l’UMP veut faire la peau puisqu’il a traité de « jeunesse hitlérienne » des jeunes umpécistes. Ah, le pape actuel Benoît XVI, en faisait parti, non ? Est-ce grave docteur ? Non, puisqu’on sait qu’ils étaient manipulés ces jeunes et c’est ce que l’élu socialiste a voulu dire. Le parti des saints revendique maintenant à corps et à cri sa démission. Au nom de quoi ? De leur sacro-sainte indignation à géométrie variable parce que l’édile, courroucé à juste titre par une bande de jeunes sauvageons de l’UMP, et non les jeunes de l’ensemble de l’UMP comme veut le faire croire le parti de la falsification, s’est livrée à des actes répréhensibles. Ce groupuscule que le parti soutien mordicus car aucun élu de droite n’est monté au créneau pour condamner leur acte, s’est livré à une attaque indigne de l’élu sur le réseau social Facebook, en montrant des photos de lui, volées bien sûr, et condamnant son supposée train de vie puisqu’il portait pendant ses vacances, dans ces photos, un boxer ou un maillot de plage…..Dolce et Gabanna. Non, vous ne rêvez pas.


Et pourtant, l’UMP a considéré comme du pain béni la manœuvre politicienne, cette vaste escroquerie et bêtise abyssale rabâchée ici et là de la direction du Parti socialiste à l’encontre de Georges Frêche. Comment peut-on se fourvoyer ainsi en tentant de détourner la langue française (« pas catholique »), la maquillant en propos antisémite pour tenter de flinguer le virevoltant président de la région Languedoc-Roussillon dont le sionisme exacerbé est parfois décrié par ses adversaires de l’extrême-gauche et de… l’UMP en Languedoc-Roussillon même ? Une fumisterie qui fait revenir le parti majoritaire dans le jeu politique dans cette contrée du sud de la France et disqualifie par la même, si l’on en croit les derniers sondages, le Parti socialiste version « morale » issu pourtant de la fraude pour éliminer Ségolène Royal. Une vraie hérésie. L’UMP qui a réussi à faire revenir les « brebis égarées » du FN au bercail disent-ils sans rire, a vraiment le vent en poupe.


Quand on sait que, si la France avait été un pays anglo-saxon, le parcours ministériel d’un Brice Hortefeux, le comique de l’année 2009, primé pour sa pièce à succès « J’ai fait l’Auvergnat » serait terminé, il y a de quoi sourire. Pire, lorsque l’UMP, Eric Raoult, député-maire du Raincy en Seine-Saint-Denis, 9-3, qui refuse de faire de sa belle ville de banlieue, riche surtout, un ghetto comme Bamako -ça rime bien d’ailleurs-, déclare qu’ils ont pour consigne de riposter lorsqu’on dit Sarkozy en parlant de Georges Frêche, on comprend tout de suite cette politique spectacle. Cette manipulation des esprits et de la falsification. Ce vaudeville médiatique érigé de petites phrases aussi imbéciles que ridicules. Entre les « hordes de musulmans » qui déferlent sur la Canebière parce qu’un Algérien est forcément musulman dans l’imagerie populaire ou l’imaginaire de Jean-Claude Gaudin le maire UMP de Marseille, ou ces « 10 millions payés à ne rien faire qui vont nous bouffer » du maire UMP de Gussainville dans la Meuse, André Valentin, la coupe est pleine. Pour défendre les siens, la droite présidentielle, très regroupée, n’hésite pas à parler de son exaspération du politiquement correct. Plaît-il ? « On ne peut plus rien dire ? » claironne-t-elle, reconnaissant à demi-mot que le débat scélérat sur l’identité nationale a libéré la parole raciste d’où une presque fin de parcours en eau de boudin.


La boucle est presque bouclée ? Non. En effet, puisque récemment, le maire UMP de Franconville dans le Val d’Oise, 9-5, Francis Delattre, avait comparé la tête de liste du Parti socialiste du département, Ali Soumaré, 29 ans, natif de Montmorency dans le 9-5 dont on ne cesse de nous dire qu’il est d’origine malienne au lieu de le dire de ses parents de « joueur remplaçant du PSG » parce que noir, c’est la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, présente le jour même pendant cette charge raciste de haute voltige qui a riposté. Pour elle, l’attaque du Parti socialiste était ridicule, un prétexte….pour faire oublier l’ « affaire »….Georges Frêche. Or, elle aurait pu féliciter le Parti socialiste qui a suivi les consignes de l’UMP sur ce terrain glissant. Bref, aujourd’hui, l’opinion considère même, l’acte de bravoure de comme un humour corrosif.


L’UMP ferait mieux de balayer devant sa porte au lieu de faire semblant de combattre le racisme. Et que dire de la sortie de leur commandant en chef pendant la campagne de l’élection présidentielle de 2007. L’exemple vient-il d’en haut ? Il avait été pris en flagrant délit de racisme anti-turc en fustigeant ces derniers de vivre entre eux, de se marier entre eux, de se fréquenter entre eux. La poutre dans leurs yeux de l’UMP et de ses affidés est tellement grande qu’ils sont aveuglés ? Certainement pas car, l’UMP a fait sienne, la dialectique de Schopenhauer avec l’art d’avoir toujours raison. Les médis leur donnent un sacré coup de main. C’est réciproque d’ailleurs. Diantre !


>>> Allain Jules


 



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