Pompimou, président normal ou roi fainéant ?

par Gérard Luçon
mardi 4 septembre 2012

Tout d’abord, rappelons-nous ces anciens qui gouvernaient nos ancêtres :

L'appellation de « rois fainéants » a été attribuée, après coup, aux rois francs mérovingiens, succédant, à partir de 639, à Dagobert Ier, vous vous souvenez, celui qui mettait sa culotte à l’envers (ou, selon la version de Colette Renard « qu’enfilait les femmes à l’envers »). Cette appellation a été forgée par Eginhard, biographe de Charlemagne, dans sa Vita Karoli (Vie de Charlemagne), écrite au IXème siècle. Il légitimait ainsi la prise de pouvoir carolingienne, car, dit-il, les Mérovingiens « n'avaient plus de roi que le nom ».

Cette fin de dynastie, marquée par des règnes parfois brefs de souverains souvent très jeunes, en conséquence des nombreuses querelles de succession selon certains (mais surtout à cause de la fragilité de leur vie), amena une période d'instabilité politique où le pouvoir fut usurpé par l'aristocratie, en particulier par les maires de Palais, dont notamment Charles Martel (celui qui a viré les arabes à moitié selon Coluche) et Pépin le Bref.

Le premier roi appelé par la suite fainéant fut Thierry III (673-691), qui se laissa gouverner d'abord par Ébroïn puis par Pépin de Herstal (son père Clovis II et son frère aîné Clotaire III ont bénéficié de reines fortes et de maires du palais respectueux de l'autorité mérovingienne, et son autre frère Childéric II s'était montré particulièrement caractériel). Les suivants furent Clovis III, Childebert III, Dagobert II, Chilpéric II, Thierry IV et enfin Childéric III.

L'époque des rois fainéants s'étira donc du début du règne de Thierry III à la fin de celui de Childéric III, de 673 à 751.

Pépin le Bref fut le dernier maire du palais. Il écarta Childéric III du trône et devint roi des Francs en 751, fondant ainsi la dynastie des Carolingiens. Son fils Charles, futur Charlemagne, engagea un brillant et rapide renouveau du royaume franc, ce qui fit paraître par contraste la fin de règne des Mérovingiens comme une période trouble de l'histoire de France.

L'imagerie populaire a perpétué et accentué à travers l'école publique la perception négative de ces rois, se déplaçant dans de lourds chariots bâchés tirés par des bœufs, confortablement allongés sur des coussins moelleux. (Source : Dictionnaire universel d’histoire et de géographie)

 

Actualisons donc ces éléments historiques :

-Ainsi les mérovingiens n’avaient plus de roi que le nom … un peu comme le parti socialiste, qui n’a plus de socialiste que le « S » ; Ceci étant le parti précédemment au pouvoir, l’U.M. pour le Progrès n’avait plus que la récession comme progrès ;

-Ainsi le pouvoir fut usurpé par les maires de Palais … un peu comme ces hobereaux « socialistes » qui gouvernent les régions, se font élire sur des engagements et ensuite n’en font qu’à leur tête, cumul des mandats, recrutement de fonctionnaires locaux et de proches, petit arrangements entre amis maçons pour des projets de grand stade et des attributions de marchés publics « comme Mémé ! » ; Ceci étant le parti précédemment au pouvoir a quelques casseroles au sujet des marchés publics, style hippodrome de Compiègne, certaines casseroles sont même communes entre les deux, créant ainsi un nouveau label de qualité, le Label UMPS d'attribution de marchés publics !

-Ainsi ces rois avaient des reines fortes, même si en l’an 700 le prénom Valérie n’était pas encore répandu et les comptes Twitter peu connus ; Ceci étant le parti précédemment au pouvoir avait lui aussi ses femmes fortes, Cécilia, Angela, Carla, et en plus que des prénoms d’immigrées !

 

Et venons en au citoyen qui se prétend normal, le ci-devant Pompimou :

Elu début mai, et après 3 mois de dur labeur, il prend 3 semaines de congés.

Personnellement j’ai travaillé dans le secteur public, dans l’associatif et aussi dans le privé, je n’ai jamais eu cette possibilité, après 3 mois de travail, de partir 3 semaines. Et ceci parce que le système est simple, l’Etat comme l’entreprise privé ne font pas crédit en matière de congés. Cela signifie que, dans le meilleur des cas, vous pouvez prendre en fin de chaque mois échu le quota de droits à congés déjà acquis. Par exemple si vous disposez de 5 semaines de congés annuels, cela signifie que chaque mois vous accumulez un peu plus de 2 jours de congés, donc qu’au bout de trois mois vous avez accumulé environ 7 jours …

Nous sommes très loin de ces 21 jours que s’est accordé le ci-devant citoyen normal après 90 jours de présidence normale, sauf bien entendu si sa fonction lui octroie 7 jours mensuels de congés soit 84 jours par an.

Je suis au regret d’en conclure deux choses :

-d’une part l’actuel président est bien loin de la réalité vécue par les citoyens français qui travaillent et qui, eux, ne prennent comme droits à congé que ceux qu’ils ont accumulé en travaillant conformément au cadre fixé par leur employeur ;

-d’autre part se permettre 3 semaines de vacances après 3 mois de « travail », même Thierry III, Clovis III, Childebert III, Dagobert II, Chilpéric II, Thierry IV et enfin Childéric III n’avaient pas osé ! Ils ont trouvé leur chef, François III, 1.300 ans plus tard !

 


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