Pour le drapeau de Ségolène !

par krokmitaine
vendredi 6 avril 2007

Il y a un peu plus de dix jours, Ségolène Royal a exprimé le désir que « chaque Français possède chez lui le drapeau tricolore et connaisse la Marseillaise ». Son discours a aussitôt provoqué une houleuse polémique à propos d’un thème qui semble devenir un des points cruciaux de cette campagne électorale. Déjà Nicolas Sarkozy, la semaine précédente, avait dû s’expliquer longuement sur son projet d’un « ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale ».

Nombre de ses détracteurs reprochent à Ségolène Royal d’empiéter sur les terres de la droite. Pour ma part, je ne pense pas que ses propositions soient très pertinentes. Néanmoins elles ont le mérite de mettre en lumière un phénomène inquiétant : l’appropriation des symboles de la France par l’extrême droite et le sentiment de honte qu’éprouve le peuple français à l’égard de son pays.

En effet, aujourd’hui mis à part dans les manifestations sportives où tout à coup le pays retrouve son unité et un orgueil national exacerbé, il est triste de constater que les gens ont plutôt honte d’être français. Ou plutôt n’osent-ils pas le montrer. Ainsi quiconque exhibe l’étendard tricolore à sa fenêtre est assuré d’être considéré comme un extrêmiste fasciste et raciste avec toutes les connotations négatives que ça implique. Je ne sais pas si ça a à voir avec les évènements de la Seconde Guerre mondiale ou avec les problèmes liés à la colonisation, quoi qu’il en soit c’est quand même choquant de voir combien ce peuple autrefois si fier renie tous les symboles de son identité nationale. Avec l’Allemagne, l’autre grand perdant de la guerre de 1945, la France est peut-être le seul pays au monde qui a tant honte de ses couleurs.

Pour avoir été souvent en Italie, force est de reconnaître que là-bas le patriotisme, ou le sentiment national, appelez ça comme vous le voulez, est autrement plus important. Il n’est pas rare de voir les étendards verde-bianco-rosso flotter fièrement aux fenêtres et balcons. Et pourtant ils n’ont pas moins de problèmes d’immigration ou d’histoire.

On a trop longtemps laissé le monopole de l’identité nationale et de ses symboles à Jean-Marie Le Pen et aux partis d’extrême droite (cf. la flamme bleu-blanc-rouge du FN, ou la feuille de chêne de la même couleur pour le MNR de Bruno Mégret en 2002). Je pense que c’est une bonne chose à présent de reconquérir ce qu’on n’aurait jamais dû délaisser.

Et qu’ils cessent donc de piailler et de gémir tous ces mouvements d’extrême gauche qui se complaisent dans la contradiction de leur propre camp et qui n’ont de cesse de critiquer la violence des paroles de la Marseillaise ! Ils ne sont pas mieux lotis avec leur "nternationale qui leur tient tant à coeur. Pour preuve j’en veux cet extrait où il est question de faire la guerre et de tuer des hommes jugés cannibales (excusez du peu !) :

Les rois nous saoulaient de fumée,
Paix entre nous, guerre aux Tyrans
Appliquons la grève aux armées,
Crosse en l’air et rompons les rangs !
S’ils s’obstinent ces cannibales
A faire de nous des héros,
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux.

Bref, il est grand temps que la France retrouve un peur d’orgueil et de fierté et arrête de se cacher derrière un sentiment de culpabilité qui n’a aucune raison d’être. Cessons donc de croire que, parcequ’on a refusé laConstitution européenne, nous sommes la honte du Vieux Continent. Cessons donc de nous plaindre de rencontrer nos soucis d’immigration. Cessons donc de nous accabler de n’avoir pas le taux de chômage le plus bas d’Europe. Merde ! On vit malgré tout dans un beau et grand pays. Aimons-le ! Soyons-en fier ! Vive la France ! Vive le peuple français ! Vive la Marseillaise ! Et le drapeau tricolore !


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