Pour les Verts, un mauvais sondage est un sondage « truqué »
par Enjolras
mercredi 30 mars 2011
Les Verts sont de grands démocrates. Mécontents des résultats d'un sondage de TNS Sofres (commandité par EDF) qui indiquait que 55% des Français souhaitaient la poursuite du nucléaire, le parti écologiste a affirmé que l'enquête d'opinion était "truquée"... avant de sortir son propre sondage aux conclusions radicalement différentes.
Une nouvelle polémique a agité ces derniers jours le monde des instituts de sondage après celle sur la présence de Marine Le Pen au second tour des présidentielles. Deux enquêtes d'opinion de TNS Sofres (pour EDF) et l'Ifop (pour les Verts) ont offert une vision radicalement différente de ce que les Français pensent de l'énergie nucléaire.
Que des instituts de sondage offrent des résultats divergents, a fortiori lorsque les commanditaires sont impliqués et peuvent avoir intérêt à peser sur les résultats (et donc à choisir les questions posées), cela n'a rien d'extraordinaire ni de nouveau.
En revanche que les Verts accusent la Sofres (et par ricochet EDF) d'avoir "truqué" leur sondage, illustre parfaitement la vision de la démocratie des écologistes français, élevés au biberon du trotskisme et qui recherchent systématiquement à disqualifier et décrédibiliser ceux qui se mettent en travers de leur idéologie.
Un sondage contraire est obligatoirement "truqué", un mauvais article est nécessairement écrit par un journaliste "acheté" par le "lobby" nucléaire... En somme, quiconque s'oppose à leurs visions le fait avec malice. Entre théorie du complot et convictions quasi-religieuses, le débat est difficile à avoir.
Si les 55% d'opinions favorables pour le nucléaire une semaine après l'accident de Fukushima, semblent un peu gros, que penser alors des 70% de sondés qui se déclarent favorables à une sortie du nucléaire !
Si ce n'était les méthodes des Verts, le principal enseignement de cette polémique serait incontestablement l'énième illustration du magnifique "pifomètre" que constituent les sondages et la facilité de faire dire aux Français ce qui nous intéresse d'entendre.