Pour mieux comprendre la « jurisprudence » Polanski, la bêtise crasse des « élites », leur délire : l’affaire Althusser
par PM
vendredi 2 octobre 2009
Lorsque le « pape de la philosophie » rue d’Ulm a étranglé son épouse (Hélène Rythmann), voici ce que Claude Sarraute a écrit : « Nous les médias, dès qu’on voit un nom prestigieux, mêlé à un procès juteux, Althusser, Thibault d’Orléans,on en fait tout un plat. La victime ? Elle ne mérite pas trois lignes. La vedette, c’est le coupable » (Le Monde, 14 mars 1985).
Leçon retenue.
Après Althusser[1], Polanski, Le Fugitif, alias Richard Kimble, harcelé par Steve Gooley, un procureur « corrompu » !
Si Hélène Rythmann[2] était coupable (partager le plumard d’Althusser[3]), « on » (Mitterrand[4], Kouchner…) fait, en revanche, l’éloge de Samantha Geimer : "Une vague histoire de mœurs" ; "La victime a tourné la page" ». "Ca fait 38 ans !" ».
Libération rappelle qu’elle a retiré sa plainte (mardi 29/09/2009, n°8829, p.2 à 4) ; que l’Américaine [5] a pardonné à son bourreau qui « a largement payé sa dette ».
On ajoute, jouant sur les mots (mais pour mieux cogner sur cette « garce »), que Polanski avait, à l’époque, arrosé (France Inter, lundi 28/09/2009). « Qu’elle faisait plus que son âge ! (Frédéric Taddeï, Ce soir ou Jamais, France 3, lundi 28/09/2009, - est-ce une excuse ?-) ».
A les entendre, les vrais « salopards » : ce sont les parents…Ils ont laissé la « môme » entre les doigts du Pianiste. Traduction peut-être de : « quand on veut être belle, célèbre, il faut souffrir poulette »- se faire photographier à poil à 13 ans dans une baignoire après avoir été droguée- !
Jean-Jacques Bourdin, l’animateur d’RMC, toujours du côté des plus faibles [6], vole au secours du cinéaste, lui aussi : « Qu’on la laisse vivre, cette femme, c’est de l’acharnement, vous n’êtes pas d’accord avec moi ? » (RMC, mardi 30/09/2009).
Enfin BHL (on garde toujours « le meilleur » pour la fin) convoque la Bible sur Europe 1[7], parle « D’une erreur de jeunesse, peut-être », on rêve : « (…) Puis y a (…) cette loi fondamentale sur laquelle toutes les sociétés humaines sont bâties depuis les Saintes Ecritures. (…) Cette idée qu’il y a des villes refuges. Qu’il y a un temps qui fait que le crime s’efface.Ca, ça ne marche pas en Amérique (…) ».
Ces « chiens de garde » ont lu Sarraute ! Ils ne pondent pas « 3 lignes » sur la victime mais 20 (nouvelle défense pour relaxer « l’ami Roman ») !
Mais ces « imbéciles communautaires »-on notera leur « bonne volonté »- délirent toujours, incapables de nommer le mal (quand il s’agit de protéger l’un des leurs), s’en démarquer : comités de soutien, lobbying, pétitions, médiatisation ; syndrome Althusser.
Le discours est si malsain, si loin des valeurs universelles (la justice, la même pour tous, répondre de ses actes), des Lumières [8] (The Times, lundi 28/09/2009, n°69752, p.3) que Naulleau, Ménard, Elizabeth Lévy, Hondelate, Besson… ont lâché Polanski ! (RTL, On refait le monde, mardi 29/09/2009). Même Ted Stanger n’en veut pas (L’objet du Scandale, France 2, mercredi 30/09/2009)
Les « chefs d’œuvre » justifient tout, dixit encore « le philosophe » BHL , même le viol... écoutez : « Roman Polanski est un enchanteur qui a enchanté des générations entières d’hommes et de femmes, d’enfants devenus des adultes avec des histoires magnifiques, avec des contes de fées, avec des histoires dramatiques, des histoires sombres, avec des histoires lumineuses, et je crois, ce que j’entends en tout cas, c’est cette émotion mondiale, à l’idée de mettre en prison l’enchanteur Polanski » (AFP, TV).
Le message est clair, « les connards : c’est nous. », la France d’en bas (la républicaine[1]. )
P.M
[1] Agrégé de Philosophe, professeur à Normal Sup qui sous l’emprise de la folie, avait étranglé sa femme. Les intellos, à l’époque, avaient fait bloc ! Althusser est mort à l’hôpital de la Verrière dans les Yvelines le 22 octobre 1990, inhumé au cimetière de Viroflay. On le considère comme un acteur majeur du courant dit structuraliste.
[2] Ce Soir ou jamais, France 3, mardi 29/09/2009.
[3] « D’avoir donc réveillé sa démence ». C’était ce qui se disait. André Glucksmann, ému, a dénoncé cette attitude dans Ce Soir ou jamais (mardi 29/09/2009), celle de plaindre le tueur, celle de culpabiliser la victime parce qu’elle est une femme.
[4] Frédéric, ministre de la Cul-ture.
[5] « Qui a refait sa vie », "elle travaille, a fondé une famille". Mais on oublie de dire qu’elle ne retire pas pas une ligne.
[6] Tant qu’elles ne remettent pas en cause la structure du pouvoir, la démocratie...
[7]Europe 1 lundi 28/09/2009, 9 mn 57. Vidéo disponible sur Internet : « Peut-être une erreur de jeunesse ».
[8] Le principe de justice chez Kant, notamment. Et cette idée majeure : "ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu’on te fasse".