Pour un passe sanitaire actualisé

par Marcel MONIN
mercredi 8 décembre 2021

 

Pour un passe sanitaire actualisé ! (*)

 

Le gouvernement s’est fait voter une loi (1) qui distingue entre les vaccinés et les non vaccinés.

Les non vaccinés, sont, selon le cas, mis à la porte (si la vaccination est obligatoire pour eux) ou doivent présenter un test payant pour jouir de l’exercice de certaines libertés. Test qu’ils doivent renouveler toutes des 24 heures s’ils se mettent en tête l’idée d’user tous les jours de leurs libertés.

Les vaccinés ont de la chance. Ils peuvent continuer à exercer leur métier et ils peuvent avoir une vie normale. Pour ce faire, ils notent leur vaccination (gratuite) sur leur passe sanitaire. Et ensuite, il brandissent ce dernier comme un coupe file là où on leur demande de montrer le QR code mémorisé sur leur portable.

 

Chacun sait que le vaccin (ou ce qu’on présente comme tel) n’est pas totalement fiable. On a découvert qu’il fallait le renouveler tous les 6 mois. Et s’il a (en dehors des effets secondaires habituels, mais dont on ne connaît pas encore trop le nombre et la nature), probablement des vertus (revues à la baisse) il ne protège pas de la contamination. Et il n’empêche pas de contaminer.

C’est évidemment un peu embêtant.

Déjà parce qu’un soignant non vacciné, mais qui ferait son test tous les jours, serait moins dangereux qu’un vacciné propriétaire d’un portable à QR code. Ce dernier pouvant avoir attrapé le virus malgré et depuis la vaccination.

Et puis, parce qu’avec le « vaccin-coupe file », le gouvernement, organise sous un certain rapport, la « légalisation » de la contamination. Alors que la loi était justement rédigée pour empêcher la contamination (2) .

Enfin, parce que les textes européens ont tendance à vouloir prohiber les discriminations fondées ( entre autres) sur le fait que des personnes ne souhaiteraient pas se faire vacciner (3) .

Mais tout cela n’est pas très grave. D’ailleurs, le Conseil d’Etat n’est guère enclin ( v. la jurisprudence) à contrarier ceux de ses membres qui oeuvrent au sein du pouvoir exécutif.

 

Puisque le passe sanitaire est délivré sur le fondement d’un vaccin « qui ne veut pas dire grand’chose » en matière de contamination (4), on pourrait le délivrer aux possesseurs d’un document, attestant n’importe quoi. A condition de choisir le « n’importe quoi » astucieusement. 

La première idée qui vient est d’accorder le passe aux personnes qui ont cotisé au mouvement LaREM. Parce que, à en juger par leurs déclarations, les personnes qui en sont membres ont une santé robuste. Pour pouvoir inlassablement vanter les mérites ( ou pour répéter sans faiblir ce qu’il convient d’en dire) d’E. Macron,

La deuxième idée est d’accorder ce passe à ceux des journalistes qui, par le choix des sujets traités, et qui, avec le traitement différencié (hors AMM) auquel ils soumettent leurs invités, - selon que ces derniers sont « macroniens » ou hérétiques (d’extrême droite, souverainistes, fascistes, islamo-gauchistes, nationalistes, populistes, …) -, oeuvrent à leur manière à une « non contagion ». A la non contagion / à la non diffusion d’informations ou d’analyses qui provoqueraient un taux d’incidence probablement élevé d’un autre système de gouvernement et d’une autre politique.

Enfin, sur le modèle du système de « l’autorisation de mise sur le marché conditionnelle », on pourrait délivrer - conditionnellement - le nouveau passe aux membres du parti LR. Jusqu’à ce que leur candidate fasse voter pour E. Macron au deuxième tour des élections présidentielles.

 

Puisque le vaccin ne protège hélas pas bien de la diffusion du virus, que le passe sanitaire actualisé protège plus largement ! Qu’il protège de la mauvaise santé politico-intellectuelle.

 

Marcel-M. MONIN

m. de conf. hon. des universités

 

(*) il ne sera pas répondu aux personnes qui, à la suite d’une lecture hâtive de ces quelques lignes, nous prêteraient le souhait de voir instaurer un tel « passe ».

(1)  Loi n° 2021-689 du 31 mai 2021, modifiée par la loi 2021-1040 du 5 août 2021, puis par la loi 2021-1464 du 10 novembre 2021.

(2) Article 1er commun aux textes ci-dessus : « - A compter du XXXX et jusqu'au XXXX inclus, le Premier ministre peut, par décret pris sur le rapport du ministre chargé de la santé, dans l'intérêt de la santé publique et aux seules fins de lutter contre la propagation de l'épidémie de covid-19, et (ajouté par la dernière loi) si la situation sanitaire le justifie au regard de la circulation vitale ou de ses conséquences sur le système de santé, appréciées en tenant compte des indicateurs sanitaires tels que le taux de vaccination, le taux de positivité des tests de dépistage, le taux d’incidence ou le taux de saturation des lits de réanimation ».

 ( 3) Règlement européen 2021/953 du Parlement européen et du Conseil du 14 juin 2021  : « 36. Il y a lieu d’empêcher toute discrimination directe ou indirecte à l’encontre des personnes qui ne sont pas vaccinées, …par exemple … ou parce qu’elles n’ont pas encore eu la possibilité de se faire vacciner ou ne souhaitent pas le faire … »

(4) Le gouvernement le sait et le dit. Et il dit aussi (on s’en serait rendu compte sans cet aveu) que le passe a pour objet de provoquer la « vaccination ». ( NB. Le « taux de vaccination » apparaissant dans le texte de la loi du 10 novembre 2021). Ce qui amène évidemment à penser à ce qui suit. L’élite gouvernante qui a eu l’idée d’instaurer un passe sanitaire pour inciter à la vaccination, pourrait trouver une idée parallèle ... pour inciter les électeurs à voter pour E. Macron. … On ne sait jamais ! L’analyse de contenu de certains médias tend à montrer que cette préoccupation a déjà reçu un commencement d’application. 


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