Pourquoi et comment ils ont tué Muammar Gaddhafi

par Michel J. Cuny
vendredi 9 octobre 2015

La mort de Muammar Gaddhafi est l'aboutissement d'un processus dont une étape essentielle aura été, en 2007, l'extradition, vers la Bulgarie, des cinq infirmières originaires de ce même pays et du médecin tout juste devenu lui-même bulgare, c'est-à-dire de six personnes initialement condamnées à mort en Libye pour leur implication dans l'affaire des enfants libyens contaminés par le virus du sida.

Divers documents officiels de la république française permettent de prendre la mesure de ce qu'a été le comportement de différents responsables politiques de notre pays dans le processus qui devait aboutir à la destruction du régime libyen.

Depuis 1969, ce pays avait connu une transformation inouïe dans le sens de la démocratie directe. Il aura été le produit le plus élaboré d'une dynamique désormais complètement oubliée : celle du nationalisme arabe et de l'unité africaine.

Pour prendre la dimension de ce qui se trouve désormais définitivement englouti à la suite de la tragédie dont je vais m'efforcer de définir le cheminement, je renvoie à l'ouvrage de Françoise Petitdemange  : "La Libye révolutionnaire dans le monde (1969-2011)", Éditions Paroles Vives, 2014.

La série d'articles qui commence ici prendra appui sur le rapport enregistré à la présidence de l'Assemblée nationale le 22 janvier 2008, et établi au nom de la Commission d'Enquête sur les conditions de libération des infirmières et du médecin bulgares détenus en Libye et sur les récents accords franco-libyens. Elle était présidée par Pierre Moscovici (parti socialiste), son rapporteur étant Axel Poniatowski (UMP).

J'utilise la transcription fournie par le site de l'Assemblée nationale. Nous sommes donc dans de l'officiel. Au surplus, nous allons pouvoir mesurer ce qu'on pourrait appeler les "qualités intrinsèques" de quelques échantillons de la représentation nationale.

Si la mort de Muammar Gaddhafi est un crime, il doit y avoir quelques responsables... Le mieux étant qu'ils se dénoncent eux-mêmes.

Reprenant une pratique qui m'avait ouvert des perspectives plus qu'inattendues lorsque j'ai rédigé l'ouvrage "Une santé aux mains du grand capital ? - L'alerte du médiator", Editions Paroles Vives, 2011 (à retrouver ici : http://unesanteauxmainsdugrandcapital.hautetfort.com), je me suis soucié du décalage parfois consternant qu'on peut découvrir entre la transcription fournie par les services de l'Assemblée Nationale (ou du Sénat) et les vidéos qui sont parfois encore accessibles aujourd'hui. J'indiquerai, bien sûr, les abîmes qui s'ouvrent ainsi parfois devant une conscience citoyenne rien qu'un peu sourcilleuse.

Et maintenant, que les documents parlent ! 


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