Pourquoi il ne faut pas enterrer (encore) Anne Hidalgo !

par Bertrand DA POZZO
mardi 23 juillet 2019

Dans quelques semaines, le livre des journalistes Airy ROUTIER & Nadia LE BRUN remettra une pièce dans la machine anti-Hidalgo.

 

Depuis des mois, on la donne morte. On la donne défaite.

Les livres à charge s'accumulent sur les étals des libraires et pourtant elle est toujours là.

 

Son adversaire LREM vient de tenir son premier meeting.

Son slogan « Paris Ensemble » sonne faux lorsque l’on regarde les propos qu'il a pu tenir sur ceux qui étaient ses concurrents pour l’investiture.

De plus, la photo de Cédric VILLANI et la maire de Paris nous rappelle que le premier a présidé le comité de soutien de la seconde en 2014.

Le journal l'Opinion, de son côté, nous a éclairé sur l'amitié personnelle entre Hugues RENSON, député de Paris, et l'actuelle locataire de l'hôtel de ville.

Aussi, à l’heure actuelle, on peut encore penser qu’une surprise n'est peut-être pas à exclure en septembre.

 

Anne HIDALGO a voulu transformer Paris. Ce n'est peut-être pas du goût de tout le monde mais elle a pris le train de la modernité, notamment en matière écologique, et celui de la continuité des années DELANOË.

Sur le premier point, elle a fermé les voies sur berge aux voitures. La réduction de la place de l'automobile va dans le sens de l'histoire. Pour notre santé, nous ne pouvons pas continuer à perpétuellement respirer un air pollué en grande partie par le trafic routier.

Sur le deuxième point, Bertrand DELANOË a vertement rappelé qu'il n'avait pas donné de blang-seing au candidat LREM.

Ainsi, on peut reprocher à Anne HIDALGO des fiascos comme Vélib' ou même son autoritarisme mais elle n'est pas encore battue, du moins dans les sondages où elle regagne quelques couleurs.

 

Politiquement, il est peu probable que les membres du parti Les Républicains veuillent s'allier au parti présidentiel au seul motif de chasser l'actuelle locataire de l'Hôtel de Ville.

En effet, ceci signifierait la disparition du parti de Jacques CHIRAC et de Nicolas SARKOZY à Paris.

De plus, le projet du candidat LREM qui n'aime pas « ceux qui fument des clopes et roulent au diesel » et ceux de la maire de Paris ne sont pas fondamentalement très différents sur les grandes questions parisiennes.

Mais, pire que cela, Benjamin GRIEVAUX transpire l'arrogance. Il incarne tout ce que les Français ordinaires n'aiment pas dans la macronie.

 

Il faut transformer notre façon de vivre en ville pour pouvoir y travailler mais aussi y habiter avec le souci de la préservation de l’environnement et de la santé des citadins.

Le prix de l'immobilier des grandes villes s'envole. Les classes moyennes s'en vont progressivement en banlieue car elles n'ont financièrement plus le choix d'où le besoin d'une politique ambitieuse en matière de transports.

Il faut tenter de conserver de la mixité sociale à l'intérieur de nos grandes villes sinon ces dernières vont devenir des ghettos de riches et de bobos.

De ce fait, l'encadrement des loyers est une mesure défendable pour permettre à chacun de se loger dignement.

 

Par ailleurs, on ne peut nier le fait que les grandes villes aient changées depuis 2001.

 

Paris comme Lyon sont devenues des capitales économiques, touristiques avec un rayonnement international.

Cependant, il est également vrai que cette course effrénée a créé des fractures dans la population.

Il y a ceux qui sont à l'aise dans la mondialisation et ceux qui n'ont que la France comme espoir.

Les résultats des européennes ont parfaitement montré la fracture entre une France pro-européenne et une France oubliée.

Ceux qui seront élus, l'année prochaine, devront réconcilier ces deux France.

Il est bien beau de vouloir le pouvoir et la lumière à tout prix mais il ne faut pas pour autant oublier le sens de l'intérêt général.

Nos villes doivent devenir des espaces solidaires, durables et intergénérationnelles où les liens se créent afin de ne pas vivre « côte à côte » comme l'avait déclaré très justement Gérard COLLOMB.

Il faut savoir parfois dépasser les logiques partisanes pour créer des rassemblements d'intérêts locaux pour consolider la cohésion républicaine et le vivre-ensemble.

Le développement de nos villes doit donc se faire à échelle humaine en remettant l'homme au centre de la citée.

 

Dans ce contexe, Anne HIDALGO, comme beaucoup d'élus de gauche en France, va sans nul doute faire l'union autour d'elle alors que la droite et LREM partiront séparément.

C’est pourquoi il ne faut donc pas exclure la réélection de la maire de Paris car, en politique, on a toujours des surprises mais surtout on n'est jamais mort.


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