Pourquoi Israël a déjà perdu le conflit
par Thibault V (Agorani)
jeudi 31 juillet 2014
Mais c'est une réalité bien lointaine, de plusieurs siècles, l'on ne faisait pas appel à des mobilisations générales, il n'existait en rien cette communication de masse qui englobe dans le conflit l'opinion mondiale et la guerre signifiait des rangées de militaires s’exécutant par quelques journées, non pas un armement lourd et distant qui tue sans cesse, sans même devoir apercevoir les corps mutilés.
Lorsque l'armée Israélienne, par décision de dirigeants peu clairvoyants et sous un hypocrite prétexte digne de celui de Sarajevo il y a de cela un siècle, s'est mise à bombarder et puis envahir Gaza, elle a commis une terrible erreur contre la sécurité nationale de l’État Hébreux et contre les populations juives à travers le monde qui sont confondues avec l'action militaire de cet État. Chaque agression déshumanisée d’Israël lui fait perdre la Guerre à mesure que ses armées gagnent batailles et terres.
En effet, c'est la haine qui est attisée. Mais désormais celle-ci se mêle à l'opposition de populations jusque là solidaires de cette nation ou désintéressées du conflit, à l'instar de l'Europe. Les réseaux d'informations et de communication que notre siècle offre rendent la guerre pour Israël encore plus inefficace que jusqu'à alors. Le Tsahal est compétent sur le plan militaire mais perd toute légitimité morale, ce qui est irresponsable envers sa population. Censé être le fruit de l'Holocauste, afin que ne se reproduise plus jamais une telle horreur, Israël crée par sa politique sécuritaire un anti-sémitisme d'un nouvel ordre qui est à profondément regretter et d'une grande gravité. Le national socialisme s'est construit sur la spirale de la peur, le sionisme en est comme le produit, à l'instar de l'homme violent car ayant été lui-même violenté. Si la foi déplace des montagnes, la peur aussi et certainement pour son plus grand mal.
Ainsi, l’État Hébreux perd la guerre puisqu'il n'est pas en position de la remporter, il devra continuellement faire face à des tensions militaires, au sentiment religieux et continuera de son côté à développer sa sécurité, tentera de militairement désarmer ce qui est si aisé à réarmer, jusqu'à ce que le nationalisme belliqueux apporte l'inévitable : une horreur. En permettant que libéraux et Islamistes portent un message d'une même voix, c'est une bêtise à la hauteur des dangers que ça représente. L'actualité qu'occupe le conflit en Palestine rend transparent les crimes qui se produisent dans d'autres nations, tels que ceux produits par l'EIIL en Irak, les persécutions. Lorsque le choix se résume à choisir l'ordre par l’intransigeance d'une pensée unique, nous avons une preuve d'un profond désarroi dont la violence semble la seule solution.
Il est grand temps que les organisations juives s'unissent publiquement pour se distancer de la politique d'Israël, qui est celle d'un État et non pas d'une religion. De même il est grand temps que les musulmans modérés manifestent contre les exactions de minorités dangereuses qui ternissent l'image de l'Islam, se montrent unis contre ces violences, que l'intervention soit interne et non plus externe. Il est grand temps que la raison supplante les sentiments. Malheureusement trop faible, il demeure l'espoir que tout puisse se régulariser sans devoir tuer, sans que comme l'Europe et ses mauvais démons le changement doit passer par l'anéantissement et une telle catastrophe que l'Union se fait autour de l'idée de paix.
C'est de la base que partira le changement, à partir d'une volonté de retirer ce qui gangrène les peuples et les religions, à savoir l’extrémisme. Le monde a peut-être besoin d'intelligence, celle de comprendre qu'il faut se battre contre des idées d'avantage que des armées.