Pourquoi ne pas voter (Marine) est criminel

par Luc-Laurent Salvador
samedi 23 avril 2022

Ce texte est destiné à tous ceux qui, par dégoût, dépit ou choix mûrement réfléchi, ont décidé de ne pas voter (Marine) demain. Mais je m’adresse d’abord à ces derniers, ceux qui refusent le vote par principe.

Pour bien situer le problème, imaginez que vous soyez en prison et qu’outre divers sévices, vous y receviez une nourriture épouvantable qui, suscitant des digestions terribles, vous rend toujours plus malade, toujours plus faible et dont vous sentez bien que, tôt ou tard, elle va vous tuer.

Au bout de cinq ans de ces souffrances sans nom, on vous propose un transfert dans une prison où, de notoriété publique, la nourriture est saine mais vous refusez de répondre parce que vous êtes ABSOLUMENT convaincu qu’une prison reste une prison, alors « à quoi bon ? ». Le transfert ne se fait pas et vous repartez pour cinq années de vomissements, de souffrances et de décrépitude à moins que la mort ne mette un terme à votre calvaire.

Cela a-t-il du sens ? 

Une chose est sûre, vous avez raison : une prison reste une prison (et la démocratie représentative un oxymore). Vous n’êtes pas dupe des simagrées du pouvoir (pénitentiaire). C’est pourquoi vous n’allez sûrement pas leur faire le plaisir de valider leur système en étant coopératif et passer alors pour quelqu’un de crédule et/ou de manipulable.

Mais quand même, dans cette situation terrible où votre vie est en jeu, vous ne tenteriez pas votre chance en acceptant ce transfert ? Plutôt que de défendre mordicus cette vérité incontestable qu’une prison reste une prison vous ne préféreriez pas défendre plutôt votre vie ? Choisiriez-vous vraiment de ne rien faire et de continuer à être empoisonné à coup sûr par la nourriture ? Encore une fois, cela aurait-il du sens ? Vous savez bien que non. Ce serait complètement insensé.

 Quand la vie ou la survie est en jeu, ce n’est pas le moment d’être à cheval sur des conclusions aussi informées, savantes et sûres qu’elles soient. Autrement dit, ce n’est pas le moment de se tenir à ses habitudes de pensée et d’action parce que... c’est ce qu’on a toujours fait. L’enjeu nous oblige à les examiner pour savoir s’il faut leur sacrifier notre vie ou, pire, celles de nos enfants.

Or tel est bien l’enjeu aujourd’hui : la vie ou la survie pour nous tous mais aussi, surtout, pour nos enfants. Avec Macron, ils seront très vite soumis à un programme d’inoculation obligatoire avec un produit expérimental aux effets secondaires considérablement plus dangereux pour eux que le virus lui-même qui ne les affecte quasiment pas. Avec Marine Le Pen la politique sanitaire criminelle de ces deux dernières années sera mise à l’arrêt [1]. Nous serons libres. Plus d’inoculation obligatoire, ni pour les adultes, ni pour les enfants ou les adolescents. Les soignants non inoculés seront réintégrés et récupéreront les salaires non versés. Il y aura enfin un peu de bon sens dans la politique sanitaire. Et vous refuseriez de contribuer à ce que cela devienne réalité parce que vous pensez PLUS (?) IMPORTANT de ne pas coopérer avec le « système » mensonger de l’élection ? Mais bon sang, c’est la vie de vos enfants, de votre fils, de votre fille qui est en jeu !

Imaginez que Macron passe et que, de guerre lasse, votre enfant décide de se soumettre à la dictature sanitaire, donc à l’inoculation fortement contrainte ou obligatoire et qu’il ait des effets secondaires plus ou moins graves. Dans quel état serez-vous si vous ne pouvez pas penser que vous avez fait tout ce qui était en votre pouvoir pour éviter ça ?

Le pouvoir de voter est une vraie arnaque, beaucoup on dit ça très bien depuis le XIXe siècle [2] mais même quand elle est merdeuse on se baisse pour ramasser la clé qui ouvre la porte de sa prison. Pour un temps au moins, ravalez la fierté d’être lucide — vous l’êtes, personne ne vous l’enlèvera — et acceptez de vous mêler à la masse des moutons qui vont voter car Le Pen et Macron ce n’est pas le « bonnet blanc et blanc bonnet » auquel l’UMPS nous a habitué. Encore une fois, il y a un enjeu vital direct. Vous ne pouvez le nier, dès lors, sauf à être terriblement inconséquent et indifférent à force d’intransigeance sur vos convictions, vous devez agir, donc voter.

Pour les dégoutés du macronisme et les dépités de l’électoralisme tentés par le je-ne-veux-pas-savoir ou le j’en-ai-pu-rien-à-fout’, la situation est la même car l’obstacle reste le souci d’une image de soi qu’on aurait le sentiment de trahir. C’est juste de la psychologie de groupe : là où les premiers auraient le sentiment de se renier en rejoignant le troupeau des moutons qui votent, les seconds auraient le sentiment de se renier en rejoignant le camp de ceux qu’ils ont diabolisés avec constance. Ils savent la violence du système Macron mais ne peuvent se résoudre à voter contre... par souci narcissique. Que pensera-t-on de moi ? Toutes les stratégies de diversion seront alors bienvenues pour tenter de rationaliser ce choix parfaitement... irrationnel de l’abstention.

Entre mille autres choses, nos vies, la vie de nos enfants sont en jeu. A supposer que le désastre Macron ne soit pas évité, quel espoir garderons-nous si nous ne pouvons même plus nous regarder dans un miroir ?

 

* * *

 

PS. : Voici deux vidéos qui, avec des manières diamétralement opposées, appellent à faire barrage à Macron. La seconde est une merveille de finesse, d’éloquence et d’humour. C’est vraiment à voir. Vous m’en donnerez des nouvelles.

 

[1] « Dans l'émission "La France dans les yeux", sur BFMTV le 22 mars, Marine Le Pen a déclaré que, si elle était élue, elle "réintégrerai l'intégralité du personnel soignant [non-vacciné] qui a été suspendu". Elle s'est aussi dite favorable à ce qu'on verse de façon rétroactive les salaires qui n'ont pas été touchés par ces soignants suspendus. La chef de file du RN avait également précisé le 24 novembre 2021 sur BFMTV que, pour elle, les mesures instaurées par le gouvernement pour lutter contre le Covid 19, en particulier le pass sanitaire, étaient "inutiles" et qu'elles "attentent à nos libertés individuelles". Enfin, la candidate d'extrême droite avait réaffirmé au passage son opposition à la "vaccination des enfants et la vaccination obligatoire". » in Programme de Marine le Pen 2022

[2] « Les moutons vont à l’abattoir. Ils ne disent rien. Ils n’espèrent rien. Mais du moins, ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, l’électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois. Il a fait les révolutions pour conquérir ce droit… » Octave Mirabeau, La grève des électeurs, 1888, Le Figaro [notons qu’ici le boucher est déjà identifié, il a commencé à nous tailler en pièces alors que son adversaire pourrait n’être qu’une bergère qui nous mènera au pré et dont il n’y a pas à se méfier dans l’immédiat. Le temps est toujours une dimension clé de la prise de décision.]


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