Pourquoi Trump affole les marchés financiers ?

par Aimé FAY
lundi 19 mai 2025

Depuis son installation à la Maison-Blanche, le 20 janvier 2025, Trump a fait de nombreuses déclarations tonitruantes : sortir des Accords de Paris sur le climat, sortir de l’OMC, annexer le Groenland et le Canada ; reprendre le contrôle de canal de Panama ; ne plus financer l’USAID … et la suivante, objet de notre article :

Droits de douane rapidement passés de 10 à 25%, puis même à 145% pour certains pays, dont la Chine. Chine, premier exportateur mondial et premier importateur, en valeur, dans la balance commerciale américaine. Quelque 525 milliards de dollars en 2024 !

Le 7 avril 2025, le fameux lundi "noir", les marchés financiers1, couramment nommés Bourses1, ont immédiatement réagi à l’annonce de Trump.

Ce fut l’affolement, et même un début de panique. Tous les indices mondiaux ont baissé de plusieurs pour cent, et les valeurs américaines phares, telles : Apple, Tesla et Amazon ont perdu jusqu’à 20%. Des centaines de milliards se sont immédiatement envolés : 385 pour Apple, 280 pour Amazon et 190 chez Tesla.

Pourquoi une telle chute ?

Le principal « responsable », outre le versatile président Trump, est l’investisseur1.

L’investisseur est l’agent économique qui place son argent sur les marchés financiers en achetant des actifs financiers1 : des actions et des obligations émises par les entreprises ; des bons de Trésor et autre instrument financiers, dont les cryptomonnaies.

L’investisseur, quel qu’il soit, n’aime pas l’incertitude ni les changements de pieds. Ses souhaits sont toujours les mêmes :

Pour cela, l’investisseur sera attentif, notamment, à l’évolution : du PIB, du chômage, de l’inflation, du commerce extérieur et du taux de change de la monnaie1, afin d’anticiper les sources d’opportunités, mais aussi les menaces, les risques.

Tout investisseur, sur quelque marché que ce soit, reste à l'écoute de toutes les déclarations, surtout les plus versatiles, qui risquent :

Deux constats planétaires, indépendants du locataire de la Maison-Blanche :

Ainsi, dès les annonces de Trump, en quelques minutes, des centaines de milliards sont partis en fumée. D’autres centaines de milliards ont été empochées, notamment par les vendeurs à couvert.

Quand les marchés financiers sont très volatils, il faut être du bon côté, avoir le nez creux, sans commettre un délit d’initié.

Suite aux annonces de Trump et à l’effondrement du cours de certaines valeurs, les Autorités des marchés américains (SEC, FINRA, CFTC et FED) ont diligenté des enquêtes pour voir si les intentions du président Trump ont été ou non connues de lui seul, ou s’il avait mis dans la confidence quelques amis... de la famille ou d'ailleurs ?

À suivre d’autant plus, que l’agence américaine de notation, Moody's, vient d’abaisser d'un cran la note de crédit des États-Unis, de "Aaa" à "Aa1". Cela ne va pas rassurer les investisseurs des marchés financiers et rendre furieux Donald qui plaidait : "c'est juste un petit trou d'air". Attention à la récession !

 

Crédit photo : lien

1 : définition suggérée dans : Le capital en quelques mots, Fay Aimé, Éditions l’Harmatan, Paris 2015.

2 : Adam Smith (1723 - 1790). Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations (livre IV, chapitre 2, p. 468, lignes 8-10).

 


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