Pourquoi un référendum d’autodétermination est irréalisable au Sahara Occidental ?

par Mohamed BOUHOUCH
jeudi 11 juin 2020

Le conflit du Sahara dit occidental entre le Maroc et le Polisario ou plus exactement, entre le Maroc et l’Algérie, qui dure depuis plus de quarante cinq ans, semble de plus en plus insoluble. C’est le constat auquel ont abouti aussi bien les organismes internationaux que les grandes puissances. Au début, il était question d’organiser un référendum d’autodétermination. Le Maroc avait toujours refusé, estimant que la puissance colonisatrice lui avait restitué le territoire à la suite des accords de Madrid du 18 novembre 1975. L’Algérie de Boumediene et la Lybie de Kadhafi, qui n’avaient pas avalisé ces accords, se sont lancés dès cette date dans un véritable conflit armé contre le royaume voisin en complicité du Polisario, une organisation indépendantiste à leur solde. Les confrontations se sont déroulées de 1975 à 1991. Il a fallu l’intervention de l’ONU et de certains pays comme les Etats Unis, la France, l’Egypte pour que les combats s’arrêtent et qu’un cessez-le-feu soit signé entre le Maroc et l’Algérie. Mais si la guerre a cessé sur le terrain, elle a continué sur le plan diplomatique et continue encore à ce jour, à susciter les plus grandes inquiétudes. L’Algérie, le Polisario et quelques régimes pro soviétiques d’Afrique et d’Amérique du sud s’attèlent toujours à leur exigence d’organiser un référendum auquel le Maroc s’y oppose. Nous allons, dans cet article, exposer quelques faits qui ont marqué ce conflit et, surtout essayé d’expliquer pourquoi l’organisation d’un référendum est irréalisable. Après une certaine pression des membres de l’OUA et des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination des sahraouis, le Maroc a fini, lors de la tenue de l’assemblée générale de l’OUA de 1980, par accepter. Mais c’était bien sûr, sans compter sur l’ingéniosité du roi Hassan II. En effet, si le souverain marocain a accepté l’organisation d’un référendum, il restait à savoir qui avaient le droit de voter. Les séquestrés de Tindouf : personne ne connaît leur nombre ni la réalité de leur origine sahraouie, étant donné les centaines ou milliers d’ africains du Mali, du Niger et de la Mauritanie, retenus en otage dans les camps de Lahmada. Le Maroc a exigé au préalable, le recensement de ces populations sous l’égide de l’ONU et en présence de cadres sahraouis restés au Maroc pour s’s’assurer de leurs identités, chose que l’Algérie a toujours refusé.

Le roi Hassan II a également exigé l’ajout sur les listes électorales de tous les Marocains originaires du Sahara, résidant, depuis de longues dates dans certaines régions du Marc, un droit tout à fait juste et légitime. Citons entre autres : Les OULAD DELIM résidant à Rabat, Marrakech, Sidi Kacem, El Jadida, les TEKNA de Marrakech, Sidi Ifni et Guelmim, LES RGUIBAT de Sidi Ifni, Ait Baâmrane et Guelmim. Presque toutes les tribus sahraouies ont des ramifications au Maroc. Leur nombre est très important Déplacer tout ce monde au Sahara Occidental pour déposer un bulletin de vote, serait, ni plus ni moins, organiser une nouvelle MARCHE VERTE. Mais, ce serait sous la responsabilité et au frais de qui cette fois-ci ? De plus comment s’assurer de la réelle appartenance au Sahara de tous ces électeurs ? Leur refuser le droit de voter serait encore dénuer ce scrutin de toute crédibilité et toute légitimité ? Et ce sera également, s’attendre à un véto du Maroc. C’est l’impasse devant laquelle le monde entier se trouve encore actuellement. Et c’est là également où résident toute la perspicacité du roi Hassan II. Ayant déjà surpris en 1975, les gouvernants espagnols et le colonel Boumediene, par son IDEE DU SIECLE, la mobilisation de 350.000 volontaires, pour une marche pacifique vers le Sahara, le roi du Maroc a, encore une fois, fait échouer les manigances de tous ses adversaires, en exigeant la participation à ce référendum de tous les sahraouis implantés au Maroc. A défaut d’une telle opération devenue irréalisable, les organisations internationales et la plupart des grandes puissances, à l’exception de quelques régimes alliés à l’Algérie, épousent aujourd’hui la proposition marocaine d’autonomie qui, après toutes ces années, reste la plus valable et la plus sage. Il serait encore plus sage et plus souhaitable de passer, sans tarder, à la réalisation du Grand Maghreb, une entité riche sur les plans humains et économiques avec ses ressources souterraines, maritimes, agricoles, et touristiques et ses cotes de presque 9000 km, sur l’Atlantique et la Méditerranée Ce sera, surtout, pour la paix et le bonheur de plus de 120 millions d’habitants qui ont la même religion, les mêmes langues (arabe et berbère) et le même genre de vie.


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