Pourquoi une candidature de la décroissance à l’élection présidentielle 2022 ?

par Christian Laurut
lundi 10 janvier 2022

Je propose au peuple français ma candidature à l'élection présidentielle 2022 sur un programme global intitulé : Programme pour une société de l'après croissance. Cette élection présidentielle de 2022 doit être l'occasion d'alerter les citoyens français sur l'impasse de la croissance et du système oligocratique

Tout d'abord, il convient de préciser que cette candidature n'est pas promue comme une candidature d’accession au pouvoir, mais, très clairement, comme une candidature d'alerte qui, profitant de la furtive fenêtre médiatique généreusement proposée par l'oligocratie une fois tous les cinq ans, poursuit une mission d'éducation populaire et porte prioritairement sur cinq thèmes :

1er thème - La décroissance inéluctable : Je m'attache à soutenir l’idée que la décroissance n’est pas une idéologie, ni une philosophie, ni, encore moins, une religion, mais que c’est une réalité prochaine, une évolution inéluctable quoi qu’on fasse liée à la simple application des lois de la physique dont la société industrielle a cru pouvoir s’affranchir. Cette évolution a déjà amorcée sa première phase, mais elle n’est pas encore visible à l’oeil nu. La date de survenue de la phase visible de cette évolution inéluctable ne peut toutefois pas être fixée avec précision, car elle dépend d’un certain nombre de facteurs aléatoires. Je m'efforce néanmoins de démontrer, chiffres à l’appui, que le système de la croissance est proche d’un état de banqueroute généralisée, c’est à dire d’une rupture fatale. J'expose inlassablement les raisons qui doivent nous conduire à considérer que la question essentielle n’est pas de savoir si nous sommes pour ou contre la décroissance, mais bien plutôt de savoir comment nous allons pouvoir nous adapter au déclin inéluctable de notre système industriel, tout en évitant l’effondrement.

2ème thème - La critique de la croissance : J'explique que la société de la croissance conduit à l’échec dans pratiquement tous les domaines qu'elle prétend couvrir (notamment le domaine de l’application des lois de la physique, mais également dans les domaines comptable, financier, sanitaire, alimentaire, culturel, social, politique). De ce point de vue cette critique s’entend comme un diagnostic réel portée sur une société souffrant d’une maladie incurable : la croissance. Autre élément revêtant une importance fondamentale : cette critique se veut objective et non pas subjective.

3ème thème - La critique du capitalisme : Je m'efforce de mettre en lumière la consubstantialité de la croissance et du capitalisme, c'est à dire d'expliquer et de démontrer que le capitalisme est le fait générateur essentiel de la croissance et qu’il est l’activateur principal de sa durabilité. De fait, la critique radicale de la croissance s'identifie à une critique radicale du capitalisme, terme amplement polysémique et galvaudé, mais dont je proposerai une définition claire et exhaustive afin de bien fixer les idées et éviter les dialogues de sourds sur ce sujet particulièrement complexe. Ayant ainsi clairement défini les véritables fondement du capitalisme, j'expose, à travers notamment le Programme pour une société de l'après croissance, les moyens de rompre pacifiquement et légalement avec lui.

4ème thème - La promotion de la démocratie directe : De même que le capitalisme est consubstantiel de la croissance, l'oligocratie (ou si l'on préfère la démocratie représentative) est consubstantielle du capitalisme. La constatation de cette homothétie m'amène à expliquer que le capitalisme ne peut s’exprimer politiquement qu'à travers un système qui réserve le pouvoir de fabriquer les lois (c’est à dire plus globalement toutes les règles coercitives) à un groupe restreint, une minorité de personnes représentatives de la caste des marchands et pas de l'ensemble des citoyens. Suivant le même schéma méthodologique que pour le capitalisme, j'exposerai les moyens de rompre pacifiquement et légalement avec l'oligocratie et d'établir enfin une vraie démocratie : la démocratie directe

5ème thème - La promotion du Programme pour une société de l'après croissance  : L'inéluctabilité de la survenue de la décroissance débouche mécaniquement sur une société de l'après croissance. Pour gérer de façon optimale cette société contrainte, je propose un programme, celui du Parti pour l'après croissance (PPAC). Mais, il faut bien comprendre que ce programme ne s’adresse qu’à des citoyens déjà convaincus au préalable de l’inéluctabilité de la croissance (ou de la non durabilité de la croissance) c’est à dire ayant déjà été convaincus par les argumentations développées dans les quatre thèmes précédents. De ce point de vue, ce Programme pour une société de l'après croissance n’a pas pour objectif de chercher à convaincre, mais de proposer un schéma de travail pour la construction d’un déclin au préalable considéré comme acquis.

Cette prise de conscience, cette alerte, je m'efforce d'y contribuer par des chroniques vidéos hebdomadaires (chaque mardi) qui portent alternativement ou conjointement sur chacun de ces cinq thèmes.

A ceux qui me demanderont quelles solutions je propose, à travers le Programme pour une société de l'après croissance notamment, je répondrai que ce programme n'est qu'un exemple de dispositif adaptatif pour une société qui aurait pris conscience de l'inéluctabilité de la décroissance et qui désirerait entrer dans une société de l'après croissance en se donnant le maximum de chance de se préserver d'un effondrement fatal. Car face à l'impasse de la croissance, l'étape des solutions n'est pas encore d'actualité ! Il faut d'abord passer par cette étape préalable de la prise de conscience populaire de l'inéluctabilité de la décroissance, et nous en sommes encore, malheureusement, assez loin.

A ceux qui m'objecteront que mon discours est trop extrémiste (ou utopique), et qu’il ne passera jamais, objection formulée soit par des gens tentés de me soutenir (mais freinées par ce pronostic de faible audience), soit par des détracteurs qui utiliseront ce qualificatif comme une marque de mépris, je répondrai que ma conception de la politique n’a rien à voir avec le marketing mais qu’elle est guidée par la recherche permanente de la juste analyse et que, de ce fait, mon éventuel succès ne sera pas à rechercher dans un indice d’audience ponctuelle, mais dans ma capacité à ne pas être mis en défaut dans mon argumentation par aucune critique argumentée et de bonne foi.

Enfin, je répondrai également que, contrairement aux apparence, l’utopie n’est pas de mon côté, mais plutôt du côté de ceux qui croient que la croissance peut durer encore longtemps, ou même qu'elle peut être remplacée par un état stationnaire.

Vive la société de l'après croissance !

Webjournal Demain La Décroissance

=====================================================================

Données personnelles et éléments biographiques

Originaire de la Haute Savoie, et de formation ESSEC, j’ai longtemps exercé l’activité de chef d’entreprise, mais je suis passé progressivement, ces dix dernières années, de l'action à la réflexion en écrivant des livres, en réalisant des vidéos et en donnant des conférences sur sujets traitant principalement de l'économie politique, ou plus exactement de l'économie « et » de la politique.

Toutes ces réflexions, que j'ai pu diffuser ces dernières années par l'intermédiaire de ces différents supports ne sont pas issues « que  » de lectures spécialisées, d'enseignements académiques, ou de débats militants, « mais également », et surtout pour ce qui concerne leurs motivations profondes, de l'expérience professionnelle que j'ai pu acquérir notamment dans les domaines de l'agro-alimentaire, de l'informatique et de la formation.

Et c'est, au départ, à partir de ma pratique concrète sur ces différents terrains, que j'ai commencé, progressivement, à m'interroger sur le sens, sur le fondement et sur ….. l'avenir du système économique capitaliste croissanciste dans lequel nous vivons, et que j'ai, également, commencé à me questionner, dans le même temps, sur la validité de son mode de gestion politique.

Et c'est ainsi que j'ai évolué vers cette activité de réflexion, qui, et je tiens encore à la souligner, vient synthétiser mes 40 années de pratique professionnelle d'entrepreneur indépendant, cette activité de réflexion que je qualifierais aujourd’hui d'activité de recherche en organisation sociétale dans les domaines conjugués de la démocratie directe et de la décroissance. Activité, faut-il le préciser également, totalement indépendante de tout financement, de tout salariat ou de tout mandatement particulier.


Lire l'article complet, et les commentaires