Pouvons-nous communiquer de manière éthique ?
par Lucia Gangale
samedi 3 juillet 2021
L'événement à l'échelle planétaire représenté par le Covid-19 a profondément marqué nos vies et a envahi le monde de la communication dans son ensemble. Pour la première fois dans l'histoire du 21ème siècle nous étions confrontés à une situation d'urgence qui a nécessité un confinement global entre les mois de mars et juin 2020. Dans un monde déjà compromis par les fake news et la haine circulant sur le net, oui c'était le cas. possible d'assister à la superposition de différentes situations communicatives et à une utilisation massive des réseaux sociaux. Le résultat est que nous disposons aujourd'hui d'immenses archives sur cette phase de l'histoire récente.
Lorsque j'ai commencé à m'interroger sur la crise due à cet événement soudain, il était inévitable d'essayer de comprendre dans quels domaines la communication avait un impact sur notre vie quotidienne. Un ouvrage intitulé : « La communication sociale et politique aujourd'hui. Considérations pour une communication éthique au troisième millénaire ».
Le titre a été choisi avec soin, car il veut ramener l'attention du lecteur sur la grande nécessité d'une éthique forte dans l'utilisation du web, avant même celle du respect de la langue utilisée pour communiquer. Aujourd'hui plus que jamais, le fait de disposer d'un outil d'expression et de liberté aussi puissant qu'Internet doit nous faire prendre conscience d'une manière intelligente et respectueuse d'utiliser cet outil, car la liberté est un bien qu’il faut toujours protéger. Par contre, ce qui est aujourd’hui inquiétant, c'est la rage des formes et des contenus de communication qui compromettent la vérité et donc notre propre liberté.
J'ai été particulièrement heureuse de recevoir la présentation du volume par la philosophe française Juliette Grange, de l'Université de Tours, qui étudie depuis des années les questions relatives à la communication, à la démocratie et à la philosophie politique. La professeure Grange est Chevalier de la Légion d'Honneur.
Dans sa présentation, entre autres, elle écrit :
« A l’éducation démocratique de Nussbaum, il convient à mon sens d’ajouter l’éthique communicationnelle d’Habermas pour contrer l’infodémie et la désinformation. La raison communicationnelle impose une compréhension mutuelle, une recherche du consensus, une confrontation des sources factuelles. C’est manifestement ce qui n’a pas été mis en oeuvre dans l’“infodémie” ».
Je pense qu'il y a aujourd'hui un grand besoin de s'interroger sur les mécanismes souvent subtils de la communication et de la circulation des nouvelles. Il est, par exemple, intéressant de noter comment, par précipitation, les gens sont peu enclins à approfondir les sujets proposés ou, aussi, comment les sentiments de stigmatisation sociale et de haine de jugement affectent le monde d’Internet. C'est-à-dire à quel point la honte et le dégoût sont des émotions primordiales, héritage de notre évolution, qui trouvent dans ce domaine un lieu particulièrement accueillant pour s'exprimer.
Le livre est publié aux éditions Generis-Publishing, qui a son siège en Moldavie, et se compose de cinq parties, où j'analyse cinq aspects de la communication à l'époque du Coronavirus :
1. L'augmentation de la consommation Internet
2. La politique de communication
3. La communication institutionnelle
4. Papa et le smartworking
5. Le rôle de la science