PPDA le revenu : France Télévisions, poubelle des chaînes privées ?

par Paul Villach
mardi 13 décembre 2011

 La télévision publique est-elle devenue la poubelle des chaînes privées ? Après France 5, France 3 n’a rien trouvé de mieux que d’aller rechercher Patrick Poivre d’Arvor pour animer une émission, « Place publique  », dont le premier numéro a été diffusé lundi 5 décembre 2011.

 

Décidément, aucune faute déontologique ne contrarie la carrière de cet individu. Licencié par TF1, il y a un peu plus de trois ans, le voilà, insubmersible, qui refait surface sur le service public. Bel exemple de probité à offrir !

1- Un journaliste au palmarès impressionnant

1- La manipulation d’une interview

A-t-on oublié la manipulation de la prétendue interview exclusive de Fidel Castro, le 16 décembre 1991, sur TF1 ? Pour faire croire qu’il avait plus de savoir-faire que les autres, ce monsieur avait redécoupé une conférence de presse publique du dictateur cubain, en intercalant entre les réponses de Castro des séquences où on le voyait parader et formuler seul les questions qui avaient été posées par les journalistes invités. La succession de champs et contre-champs sans plan d’ensemble faisait croire à un face à face entre le dictateur et le journaliste. La chaîne n’en avait pas tenu rigueur à son présentateur du « 20h ».

2- L’expert manipulé

Le 11 mars 1993, au cours du « 20h » de TF1, l’éminent journaliste PPDA interviewait « en direct » par radio le vainqueur de la course « Le Vendée-Globe », Alain Gautier, à quelques encablures de l’arrivée. Des paquets de mer claquaient à la proue, le vent sifflaient dans les voiles. Soudain, un éclat de rire du supposé champion ! C’était un plaisantin qui s’était fait passer pour Alain Gautier et voulait donner une leçon au manipulateur PPDA, alors compromis dans une affaire de recel de biens sociaux, tels que des voyages sous les tropiques.

3- Le condamné pour recel d’abus de biens sociaux

De fait, trois ans plus tard, PPDA a été condamné en appel, en janvier 1996, pour recel d’abus de biens sociaux dans « l’affaire Botton », du nom de cet installateur de pharmacies, et gendre de l’ancien maire de Lyon, Michel Noir. Cet as du marketing organisait des soirées mondaines autour de vedettes faisandées genre PPDA pour appâter ses clients pharmaciens genre Homais, immortalisé par Flaubert dans « Madame Bovary  ». Si on en croit Wikipédia,  cette condamnation aurait été depuis effacée de son casier judiciaire.

4- Le condamné pour diffamation

Dernièrement, en novembre 2011, il vient à nouveau d’être condamné à verser 400.000 euros de dommages et intérêts à TF1 pour n’avoir pas respecté sa clause de confidentialité après son départ de la chaîne en 2008. Il avait déjà été condamné en 2009 pour diffamation envers le PDG de TF1 Paolini.

2- Un sinistre plagiaire

Mais son coup d’éclat le plus récent qui donne la mesure de la probité de l’individu, a été la publication d’une biographie d’Ernest Hemingway où le journaliste de l’Express, Jérôme Dupuis, a relevé, le 4 janvier 2011, nombre de passages copiés directement sur une précédente biographie d’Hemingway publiée par un auteur américain en 1985 aux USA (1). À partir des échantillons présentés par J. Dupuis, on a soi-même analysé les procédés du plagiaire-maquilleur (2).

1- La copie ressemblait à son original comme deux gouttes d’eau : mêmes personnages, même décor, mêmes actions.

2- Mais pour donner le change, brouiller les pistes et tenter d’effacer les traces du vol, divers leurres enfantins étaient employés :

- Les temps étaient changés : le plagiaire PPDA préférait le présent au passé.

- Des synonymes remplaçaient les termes originaux.

- Des inversions de groupes syntaxiques étaient pratiquées, passant d’une tête de phrase à la fin.

- Des ajouts redondants et donc inutiles étaient à vrai dire les seuls oripeaux qui témoignaient d’une création du plagiaire.

- Les omissions bénignes qu’il commettaient, apparaissaient alors comme un hommage du voleur à la propriété d’autrui.

 

Tel est le journaliste que France Télévisions choisit pour présenter une nouvelle émission. Elle n’a vraiment personne d’autre en magasin ? À croire qu’elle fait les poubelles ! Quel exemple donné ! Quel crédit peut-on encore accorder à cet individu ? Il faut décidément être amnésique pour supporter de le voir parader encore sur l’écran. Dieu merci, il semble que le premier numéro de « Place publique » ait été boudé par les téléspectateurs : on voudrait croire que ce qui les a fait fuir, c’est une envie de vomir. Paul Villach

(1) Jérôme Dupuis, « Trois exemples du plagiat de PPDA », L’Express, 4 janvier 2011.

http://www.lexpress.fr/culture/livre/le-plagiat-de-ppda_949676.html

(2) Paul Villach,

- « PPDA et son Hemingway : le dur métier de plagiaire-maquilleur », AgoraVox, 6 janvier 2011

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ppda-et-son-hemingway-le-dur-86807

- « PPDA blanchi par son « nègre » ? L’interview qui tue ! », AgoraVox, 8 janvier 2011

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ppda-blanchi-par-son-negre-l-86889

- « PPDA, les doigts dans le pot de déconfiture !  », AgoraVox, 31 janvier, 2011.

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ppda-les-doigts-dans-le-pot-de-88035


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