Premier Mai 2017 : 1 p’tit tour, 2 p’tits tours, 3 p’tits tours et puis s’en vont…. Elections ? Restons zen, rien n’est perdu !!

par Luniterre
vendredi 28 avril 2017

 

 

Cette année, le Premier Mai prend une importance particulière, entre deux tours de l’élection présidentielle, et en plein climat de tension internationale, tant au moyen-orient, avec la guerre en Irak, Syrie, Yémen, que dans le sud-est asiatique, avec les manœuvres US en Corée.

La mobilisation doit donc porter autant sur les luttes sociales en France que sur la lutte pour la paix dans le monde, pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Nous devons donc tenir compte de l’évolution de la situation et des perspectives rendues possibles, malgré les difficultés. Mais l’essentiel reste de comprendre que c’est la mobilisation, et non le bulletin de vote, qui donnera un avenir au mouvement ouvrier et social.

Ce qu’a traduit le premier tour des présidentielles, avec le rejet des partis anciens usés par le pouvoir et la corruption impossible à dissimuler trop longtemps, c’est le désarroi, dans la grande majorité des classes populaires, à l’égard de la classe politique actuellement « aux affaires »…

Dans le genre, les médias au service du système ont réussi à « vendre » le spectacle Macron comme celui d’un « homme neuf »…

Il fallait au système un « attrape tout » de style « centriste » pour pallier le raté de la candidature Juppé.

Cette duperie a assez bien fonctionné, mais de fait, même une bonne partie du vote Macron constitue un rejet formel du système actuel, pour beaucoup de jeunes intellos de la petite bourgeoisie qui se sont investis là dedans en tant que « réformistes » et déchanteront après moins de six mois de « pouvoir Macron », comme ce fut déjà le cas avec Hollande et même Sarkozy…

Trop tard pour ce qui nous préoccupe aujourd’hui….

L’autre duperie médiatique résidait, au départ, dans la candidature Hamon, qui devait « sauver le PS » en présentant aux électeurs uniquement son « profil gauche »… Le but était donc clairement davantage de faire barrage à Mélenchon qu’à Le Pen…

Cette seconde partie de la mission est en partie réussie, même si la baudruche gonflée à l’hélium du mensonge démagogique grossier sur le RU s’est presque totalement dégonflée en cours de route, échouant pour la première.

Le PS est donc potentiellement à l’agonie, et s’il y a moyen de lui donner le « coup de grâce » pour l’achever rapidement, pourquoi s’en priverait-on ?

Après quelque hésitation, il semble donc que ce soit la voie choisie par Mélenchon…

Pourquoi le lui reprocher ?

Et qui vient au chevet du PS pour tenter de lui sauver la mise aux législatives… ?

Pierre LAURENT, pour le PCF…

http://www.pcf.fr/99059#comment-16365

http://www.pcf.fr/99154

Et pourquoi ?

A l’évidence parce que depuis de longues décennies, le PCF fait dépendre la réélection de ses propres restes de son alliance avec la bureaucratie du PS.

Il n’a depuis très longtemps, (1943 et le CNR, sans oublier le « front popu », si l’on remonte en arrière…) plus aucune autonomie comme prétendu parti de la classe ouvrière, ce qu’il n’est plus, à l’évidence, sauf très localement et surtout pour de maigres restes de l’ »aristocratie ouvrière » encore accro au réformisme…

Le mouvement « France insoumise » de Mélenchon a bien, sensiblement, tous les défauts qu’on lui prête, mais il représente actuellement l’élément le plus inattendu et indésirable pour le système, car charriant encore malgré tout quelques illusions d’un changement réformiste « radical » dans le sens de la défense des intérêts immédiats des classes populaires, y incluant la classe ouvrière.

On ne va pas faire ici son panégyrique, mais il y a bien quelques points de son programme qui vont aussi dans le sens de nos revendications immédiates, comme le retrait de la loi El Khomri, etc….

Il n’a évidemment rien d’un anti-impérialiste conséquent, mais sous la pression des évènements, des réalités, et surtout, des aspirations populaires qui restent encore en faveur de la paix, il évolue considérablement dans cette direction progressiste.

Il y a donc tout à fait lieu, tactiquement et sans aucune illusion quant à son fond réel, à le pousser en avant, et surtout, pousser en avant le mouvement « France insoumise » pour qu’il se détache des restes du PS et des bureaucraties qui lui sont inféodées, dont celles du PCF et l’équipe de Benoit Hamon.

C’est l’occasion tactique qui se présente avec le premier tour des législatives, et ce sera éventuellement au PCF et aux « Hamonistes » de se rallier à la « France insoumise », s’ils veulent une progression vers la gauche, et non l’inverse…

Dans ce choix tactique, même s’il ne parait pas encore évident à tous ceux qui se veulent « anticapitalistes », l’essentiel reste évidemment de militer, avec nos faibles moyens, pour faire avancer les consciences, à partir de ces revendications immédiates, et vers une véritable alternative.

Le problème du deuxième tour des présidentielles est tout autre.

L’essentiel y est évidemment, comme le souligne nore camarade Viriato, de ne pas laisser la moindre chance à l’arrivée au pouvoir du social-fascisme.

Le premier tour a prouvé, néanmoins, que les manipulations sondagières restaient dans une fourchette de cohérence avec la réalité.

Appeler à voter Macron ne pourrait donc être cohérent que si le risque d’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen devenait bien réel, ce qui ne semble pas être le cas, actuellement. La grande bourgeoisie financière a trouvé son champion, quasiment adoubé par les marchés financiers eux-même, et on ne voit pas que ce « beau monde » ait l’envie de le lâcher en cours de route…

Le taux d’abstention ayant été faible au premier tour, n’en déplaise aux puériles « stratégies » d’une certaine pseudo-« extrême gauche », il parait donc improbable que le total des reports sur MLP soit supérieur à 40%…

Dans la mesure ou le rapport de force reste autour de 60/40%, on peut considérer que le risque d’arrivée au pouvoir de la Le Pen est quasiment nul.

Il n’y a donc pas lieu de relayer de consigne de vote en faveur de Macron, ce qui serait inévitablement compris, dans ces conditions, comme un soutien à son programme réactionnaire.

Pour l’instant, cela semble donc également être la stratégie suivie par Mélenchon, et qui lui permettra de constituer une force politique indépendante, ce qu’on ne saurait aucunement lui reprocher !

C’est une stratégie cohérente pour faire ensuite du 1er tour des législatives un « troisième tour de barrage », ce qui peut nous être utile en fonction des revendications à défendre par la suite.

Mais en toutes circonstances, ce doit être l’occasion de rappeler que nous voulons ouvrir une autre perspective politique, réellement alternative au capitalisme.

 

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Le tract en version PDF :

TRACT 1er MAI 2017_pdf_

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Premier Mai, élections et danger de guerre

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Aujourd’hui 1er mai, comme chaque année nous marchons en mémoire de tous nos frères prolétaires assassinés par le capital, alors qu’ils luttaient simplement pour leur dignité et leurs droits, depuis ceux de Chicago, en 1886, et c’était pour la journée de huit heures !

Le thème de la journée reste toujours la révolte sociale, à cause de nos droits plus gravement remis en cause que jamais, et même et d’autant plus, dans cette période électorale fortement conditionnée par le climat de guerre, remis au premier plan par un attentat meurtrier à la veille du 1er tour…

Malgré cela, le sursaut de la « France insoumise », même si insuffisant, est la preuve que le refus de la guerre et du recul social peut être entendu…

Mais l’échéance du 2e tour se présente comme une impasse double où il faudrait choisir soit d’aller dans le mur du racisme et du nationalisme fascisant avec Marine Le Pen, soit donner un blanc sein au nouveau valet des marchés financiers et du patronat, Macron.

Marine Le Pen se présente comme « anti-système » mais propose de construire un deuxième porte-avion nucléaire… Dans la situation actuelle, où les USA avancent l’un des leur pour menacer la Corée d’une guerre nucléaire, on doit bien comprendre que ce n’est pas pour faire la paix non plus…

En Corée comme en Syrie et ailleurs, les USA interviennent militairement, soit directement, soit par procuration en finançant et en armant des milices intégristes, et ils n’hésitent pas à fabriquer des provocations au besoin, comme en Irak il y a quelques années et tout récemment avec les prétendues « preuves » du gaz syrien, également relayées par l’impérialisme français, ancien colonisateur de la Syrie et par certains partis qui se prétendent de gauche, et même d’extrême-gauche .

En République Démocratique Populaire de Corée, il s’agit pour les USA de briser la résistance d’un petit pays auquel ils avaient déjà infligé, au début des années 50, les pires bombardements « classiques » de l’histoire, avant même ceux du Vietnam.

De même, le largage sur l’Afghanistan de la plus grosse bombe de l’arsenal US, depuis Hiroshima et Nagasaki, est un symbole fort que les USA sont toujours décidés à régler leurs problèmes par la guerre, quelles qu’en soient les conséquences.

Le bombardement US sur la Syrie au moment précis où le n°1 chinois est reçu chez Trump en Floride n’est pas un hasard, mais bien une menace délibérée, et autant contre la Russie, avec laquelle il renonce donc à faire la paix, contrairement à ses promesses électorales, que contre la Chine.

Depuis des décennies les USA ont fait des affaires juteuses avec la Chine, y compris au détriment de leurs autres « alliés », dont l’Europe, mais dans le contexte de la crise économique actuelle, il n’hésitent pas à faire volte-face et à la menacer de guerre pour réduire la concurrence du capitalisme chinois.

Dans ce contexte de guerre voulu principalement par les USA, mais secondés en cela par toutes les puissances impérialistes, dont la France, les travailleurs ont intérêt à faire de la lutte pour la paix et contre la menace de guerre une priorité incontournable.

En France, parmi les forces politiques qui comptent avec un appui de masses, seule la « France Insoumise » de JL Mélenchon a pris parti pour la paix, et les travailleurs devront s’en rappeler au moment des législatives.

Nous affirmons que voter Le Pen ou voter Macron, c’est voter pour la guerre, c’est carrément irresponsable et dangereux !

Le programme social de Mélenchon est insuffisant, mais sa proposition d’abroger la Loi el Kohmri doit être soutenue par des luttes dans les rue et dans les entreprises. Les deux candidats en lutte pour le pouvoir, comme les autres partis en lice pour les législatives, sont au contraire tous favorables à de nouveaux reculs sociaux.

Nous manifestons dans la rue aujourd’hui et nous continuerons encore à lutter après les élections, car nous comprenons que le bulletin de vote ne suffit pas à exprimer notre révolte et à changer le cours de la politique.

Les mouvements de lutte contre la Loi El Khomri, comme ceux contre la désastreuse réforme des retraites n’ont pas suffit, malgré une bonne mobilisation, car ils n’ont pas remis en cause le pouvoir des capitalistes financiers et industriels, du grand patronat et des partis politiques qui leurs sont tous inféodés. Parce qu’il a manqué un programme et une direction politique propres à ce vaste mouvement social.

Pousser en avant vers une nouvelle majorité, même de la « France insoumise », ne suffira pas. Nous devons nous organiser pour résister durablement, tant aux agressions antisociales du capital en crise qu’à ses manœuvres guerrières impérialistes en ayant comme perspective la fin du capitalisme et la construction d’une véritable société socialiste. La construction d’un vaste et large mouvement pour la paix et contre les guerres impérialistes c’est un pas dans cette direction, et actuellement, cela devient une nécessité absolue et urgente du temps présent.

POUR UNE VOIE POLITIQUE RÉELLEMENT SOCIALISTE ET PROLÉTARIENNE :

__Plus que jamais le refus populaire des politiques de guerre doit se retrouver au cœur des luttes sociales et leur donner une signification anticapitaliste et anti-impérialiste.

__Nous appelons les forces communistes, ouvrières, syndicales, progressistes et démocratiques, à s’unir pour créer le plus vaste mouvement de masses contre la guerre et l’impérialisme, pour le socialisme.

__Nous nous réaffirmons prêts à agir avec toute force sociale réellement désireuse de défendre la paix mondiale, la libération des nations opprimées par l’impérialisme, prêts à agir pour la solidarité internationale des travailleurs.

TRIBUNE MARXISTE-LÉNINISTE

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Sources :

Tract proposé et diffusé par TML pour le 1er Mai 2017

 

Sur SOLYDAIRINFO :

Premier Mai 2017 : 1 p’tit tour, 2 p’tits tours, 3 p’tits tours et puis s’en vont….

 

Sur FRONT des LAïCS :

1er Mai 2017 : Élections ? Piège à cons ? Restons zen, rien n’est perdu !!

 

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