Présidentielle : le onzième choix. Votez « Indigné(e) »

par joss Tancerel Berger
vendredi 20 avril 2012

Si vous êtes « indigné » par la tournure de la campagne présidentielle,

Si vous pensez qu’il faut mieux rester chez soi que de voter pour un des dix candidats car de toutes façons ils ne posent pas les vraies questions,

Si vous allez une fois de plus être obligé au second tour de voter « contre » pour empêcher que le pire soit élu,

Si vous êtes sûr que c’est vous, humble citoyen, qui allez devoir payer pour réduire un déficit créé par les banques et les hommes politiques de droite comme de gauche,

Si vous pensez qu’il est amoral que les hommes qui nous dirigent et dictent les lois, soient coupés de la réalité quotidienne des français,

Si vous croyez que pour comprendre les vrais problèmes il faut avoir été chômeur, ou être payé au smig ou même mille euros de plus et vivre au quotidien l’augmentation de l’essence, des loyers, et surtout de tout le secteur alimentaire en vous demandant comment vous allez vous en sortir,

Si vous êtes jeune dans cette société de compétition et que même avec une formation, vous ne trouvez pas de travail si ce n’est des emplois précaires sous-qualifiés,

Si, plus âgé, vous savez déjà que votre retraite, si vous la touchez, ne suffira pas à payer votre séjour dans un établissement spécialisé à la fin de vos jours,

Si vous pâtissez déjà d’un service public qui se délabre à tous les niveaux, faute d’être entretenu, et dont on dira bientôt qu’il faut, pour le sauver, le privatiser sans vous avoir demandé votre avis,

INDIGNEZ-VOUS POUR DE BON, VOTEZ « INDIGNÉ(E) » !

Stéphane Hessel a raison : il ne faut pas se résigner, il faut s’indigner. Mais cela ne suffit pas, il faut surtout agir. Les « indignés » doivent utiliser cette campagne électorale hyper médiatisée pour faire avancer les choses.

Pour cela, il faut être visibles avec des propositions simples visant d’une part la réduction des dépenses, d’autre part la moralisation de la vie politique et institutionnelle. Cela est avant tout symbolique et ne constitue qu’un premier pas.

Proposition 1 : réduire le nombre des députés et sénateurs (on a bien supprimé 16 000 enseignants en 2011 !). Ces élus coûtent cher, très cher, en rémunération (7100 euros bruts pour un député), en indemnités diverses (9100 euros pour un député) et en avantages en nature. Donc, un sénateur par département ou DOM TOM soit 104, au lieu de 348 actuellement, et seulement 289 députés au lieu de 577, sur le modèle des grandes démocraties d’aujourd’hui (cf. les USA).

Proposition 2  : réduire le nombre de ministres et secrétaires d’état à 10. Les Allemands en ont 8 et ne s’en portent pas plus mal ! C’est une petite économie mais cela donnera de la lisibilité.

Proposition 3  : supprimer tous les cumuls de mandats. Cela permettra peut être de rajeunir la classe politique et créera des emplois ! De plus, ainsi, nos élus n’auront plus d’excuses pour être absents lors des séances ; ils auront plus de temps pour se consacrer à leur tache…

Proposition 4  : tant que le pays n’a pas payé sa dette, écrêter à un maximum de 10 000 euros tout additionné les salaires, indemnités et avantages des élus, des hauts fonctionnaires, des ambassadeurs et des fonctionnaires européens. Servir l’État est un honneur et si les personnes en place considèrent que 10 000 € n’est pas assez, on connaît beaucoup de jeunes et de moins jeunes qui s’en contenteraient ! À noter que la proposition faite par M Luca (UMP) de réduire de 10 % le salaire des députés a été rejetée en novembre 2011 à l’Assemblée Nationale… par plus de 500 voix sur 577 députés : droite, gauche, écologistes… étaient pour une fois d’accord pour sauvegarder leurs privilèges.

Proposition 5  : tant que le pays n’a pas payé sa dette, écrêter les retraites des anciens présidents de la république à un maximum de 5000 € tout confondu (V Giscard d’Estaing et J Chirac sont à environ 30 000 € par mois !). Écrêter le cumul des retraites des hommes politiques à un maximum de 3500 € (à la retraite ils n’ont pas à tenir un rang plus de deux fois supérieur à la moyenne des français).

D’aucuns parleront de démagogie, mais il s’agit de mesures qui, toutes réunies, se comptent sur un quinquennat en milliards d’euros ! Cela renforcera le sentiment de solidarité nationale et nous sommes loin de l’exemple de l’Abbé Pierre qui utilisait ses émoluments de député pour créer des logements sociaux…

Nous pourrions faire des propositions concrètes, secteur par secteur, mais nous ne sommes pas un parti… Voyons déjà si tous les indignés sont capables de suivre la consigne.

Comment procéder pour voter pour ce programme en cinq propositions  :

Si vous pensez que les cinq propositions peuvent changer la vie politique en France et permettre une première approche démocratique en diminuant les inégalités, il faut que sur le bulletin de vote que vous mettrez dans l’enveloppe au premier tour vous écriviez « INDIGNÉ ».

Normalement les bulletins de vote qui comportent une mention ne sont pas comptabilisés mais, avec ce signe de ralliement on peut parier qu’ils le seront car s’ils sont assez nombreux, ils constitueront pour le deuxième tour, un terrain de chasse de choix pour les deux candidats qui resteront en lisse. Il n’y aura bien évidemment pas de consigne de vote pour le second tour, mais les deux candidats auront la possibilité d’ajouter ou non tout ou partie des propositions à leur programme. Leurs prises de position vous aideront vraisemblablement à choisir en toute liberté.

Voter INDIGNÉ au premier tour c’est faire des économies qui pour une fois ne vous coûterons rien, c’est moraliser la classe politique et la rapprocher de ses électeurs, c’est surtout retrouver le goût de participer directement aux décisions du pays.

Quels sont les risques de voter INDIGNÉ ?

En fait, il n’y a pas de risques car le vote au premier tour n’est pas dangereux, le choix du président se fera au second tour, et dans la conjoncture actuelle le duel droite / gauche semble inévitable.

Plus nous serons nombreux au premier tour, plus les « finalistes » du second tour seront obligés de prendre nos propositions en compte.

Néanmoins, si les candidats pensent que ces propositions vont leur enlever des voix, et qu’ils craignent de voir deux finalistes inattendus, ils peuvent prendre à leur compte ces propositions dès le premier tour… elles ne sont pas déposées et n’appartiennent à personne, plusieurs d’entre elles courent d’ailleurs en partie sur internet.

 Une Indignée.


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