Présidentielles. Où est l’espoir ? Qui pour nous faire rêver ?
par VICTOR Ayoli
vendredi 18 novembre 2016
Au bistro de la Toile :
- Alors Victor, t’as regardé le débat des primaires hier soir ?
- Non. Sans intérêt.
- Eh ! Tout de même. Celui ou celle qui sortira de cette primaire sera quasiment assuré de gagner la présidentielle du printemps 2017 !
- Tu as dit « quasiment ». Ce qui veut dire que ce n’est pas sûr à 100 %. Regardons quelles seront les forces en présence. À droite, on aura donc Juppé ou Fillon, plus Macron. À l’extrême droite Le Pen.
- Ça c’est clair, mais à gauche, qui ? Et Macron, tu le mets à droite ?
- Ben, où veux-tu le mettre ? À gauche ? Lui-même refuse cette qualification. Son financement ne provient pas des cotisations des « travailleurs » que je sache… N’est-il pas allé, il y a quelques mois, voir les banquiers de la City, à Londres ? N’a-t-il pas l’oreille du Medef ? Mais il a l’avantage d’être « neuf », de ne pas être de la génération des responsables de l’état actuel de désarroi moral et de délabrement économique du pays. Donc ça fait pas mal de monde pour se partager les voix de la droite et de l’extrême droite…
- …qui représentent tout de même près de 60 % des intentions de vote…
- Exact Loulle. Et là, les responsables politiques de la gauche sont coupables de cette situation. Ils sont coupables de cette chose terrible : ils ont poussé les « masses laborieuses » comme disait Georges Marchais, les « travailleuses, travailleurs » comme disait Arlette Laguiller, dans les griffes du F.N.
Les deux gouvernements de François y sont pour beaucoup, tournant le dos aux valeurs de gauche, fliquant la population, incapables de juguler le chômage, imposant par ordonnance une loi du travail directement sorti du Medef, s’aplatissant devant l’Allemagne de Merkel, léchant les bottes de l’Otan des USA comme un gentil toutou docile, faisant le jeu des banksters, incapables d’imposer quelque vue que ce soit à l’Europe, etc. On est habitué aux faux-culteries des socialistes pour lesquels c’est presque une tradition que de trahir ses promesses.
Mais ils ne sont pas les seuls. Que dire de cette « intelligentzia » autoproclamée de la gôôôche lèche-babouches ? Tous ces bobos collabos crachant sur la « populace » qui reste insensible « à la beauté du combat djihadiste » ? Que dire des partis - maintenant simples groupuscules – de l’extrême gauche, le NPA se fusillant il y a quelques années en présentant une candidate voilée, au nom d’un combat bidon assimilant les délires religieux des tarés d’allah à la lutte des classes ? Que dire du parti communiste – jadis premier parti de France – qui est devenu une machine poussive recroquevillée sur un petit pré-carré de notables locaux ? Que dire des écolos dont les palinodies perpétuelles ont déçu et poussé à fuir les plus purs ?
- Ben dis donc, Victor, tu leur as taillé un sacré costard ! Alors qu’est-ce qui reste ? Faut-il se résigner à subir Juppé, Fillon ou Le Pen ? De quoi cauchemarder grave… Où est la part du rêve ? Où est la lueur d’espoir.
- À gauche, François n’aura pas, je pense, l’impudence de se représenter. La primaire à gauche se fera donc entre Valls et Montebourg. Les deux sont comptables de la faillite du quinquennat de Hollande, le premier en portant une responsabilité essentielle. Chercher le rêve chez Valls, faut aimer… Montebourg a plus d’atouts, mais s’il est le représentant élu, donc porteur du bilan des socialistes, ce qui est la règle du jeu de la primaire, il a peu de chance d’arriver dans les deux premiers à la présidentielle.
- Reste qui alors ? Mélenchon ?
- Il peut être ce porteur d’espoir. Il est le seul a pouvoir ramener au bercail les millions de voix des ouvriers, des employés, des fonctionnaires de base qui, se sentant trahis, se sont réfugiés dans les bras du F.N.. Sa campagne, plus mesurée, loin des vociférations d’antan, porte ses fruits. Il lui reste à clarifier sa position face à quatre questions essentielles : - la place de la France dans l’Europe, - les rapports avec l’islam, - les migrants, - la France et l’Otan.
Concernant l’Europe, il semble ne pas commettre la stupide erreur de vouloir en sortir à la manière du Brexit, mais de taper sur la table et faire clairement savoir à nos partenaires que la France est LA FRANCE, qu’elle demeure la deuxième économie de l’Europe derrière l’Allemagne, mais que l’économie n’est pas tout, qu’elle est la première – voire la seule – puissance militaire de l’Union européenne, qu’elle fait partie de club, heureusement restreint, des puissances atomiques, qu’elle est, de loin, la nation européenne la plus influente au niveau diplomatique dans le monde, enfin quelle est membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies. Ce qui la positionne largement à la tête de toutes les nations de l'U.E. Pour un dirigeant digne de ce nom, il y a là de quoi se faire respecter, non ?
Concernant l’islam, il s’est - si je me souviens bien - plusieurs fois prononcé contre le voile, pour la laïcité sans « arrangements raisonnables », pour la plus grande fermeté contre les islamistes, qu’ils soient Français ou étrangers. C’est là que l’attend le peuple de gauche qui s’est tourné vers le FN, par la konnerie des colabobos lèche-babouches qui sévissent sur les plateaux télé et dans les médias et qui ont remplacé l’œil de Moscou par l’œil de Mossoul !
Concernant les migrants, on attend sa position…
Quant à l’Otan, s’il annonce clairement qu’il compte, sinon en sortir complètement, du moins revenir à la situation de l’époque de De Gaulle - allié, certes, mais pas vassal - il marquera de sérieux points dans l’opinion.
- Bon. Ben, y a du boulot…
- C’est vrai, mais il y a la place. La clé étant la capacité de Mélenchon à récupérer les voix de gauche fourvoyées chez Le Pen.
- À la nôtre ! Et Banzaï !
Illustration : merci au regretté Chimulus