Propositions pour changer la vie (1) : Énergie et industrie

par Jacques-Robert SIMON
mercredi 5 décembre 2018

 

 Il n’est plus nécessaire d’expliquer les ressorts de la macroéconomie : tout support médiatique, même les journaux dits populaires, commente abondamment les variations de PIB, les taux de change fluctuants, les variations du CAC 40 (ou de l’Eurostoxx, du Nikkei...), les risques systémiques qu’entraînent une faillite bancaire, les comptes à terme, les emprunts obligataires, les produits titrisés, les escroqueries privées transformées en dettes publiques, la main visible des agences de notation, celle invisible des marchés.

 Il n’est plus nécessaire non plus d’expliquer les ressorts de la politique : les partis de gouvernement doivent se succéder en marginalisant ceux qui se contentent de contester, de vitupérer : les progressistes contre les populistes. En bref, les dominants doivent dominer les dominés incapables de devenir dominants. Rien de bien nouveau ! Cependant, les techniques de conditionnement ont fait de tels progrès que les intéressés pensent être libres de leurs choix, de penser ce qu’ils veulent, de vivre selon leurs principes pour les uns, leur morale pour d’autres ; en d’autres termes d’être dans une Démocratie. D’ailleurs, ils ont le droit de choisir lors de votations, entre un bonnet blanc ou un blanc bonnet. Ce qui est plus récent, c’est que les pauvres d’un pays riche peuvent exploiter les très pauvres d’un pays pauvre. La mondialisation revient, pour la partie la plus nombreuse, à l’exploitation de ceux qui n’ont rien par ceux qui n’ont pas grand-chose. L’autre partie, permet à une infime minorité de nantis d’amasser des sommes tellement colossales qu’ils pourraient acheter 10 fois tout ce qui se trouve sur terre. Les nantis forment une internationale du pognon dans tous les pays et ils s’entendent à merveille pour conforter et pérenniser leur domination en flattant les instincts les plus vils sans même plus avoir de quelconques scrupules moraux : ils sont riches donc élus par le ciel.

 Cependant, le système ne peut plus durer bien longtemps : les très pauvres sont trop nombreux sur une planète trop petite pour que les choses puissent continuer en l’état.

 La seule façon de lutter contre le chaos dans un liquide, c’est d’augmenter la viscosité du milieu. C’est aussi vrai en hydrodynamique qu’en économie. Il faut donc en conséquence ralentir les échanges spéculatifs qui se nourrissent d’instantanéité. Les propositions qui suivent sont personnelles, elles n’ont pas pour but de rallier des voix, des suffrages, encore moins une majorité : elles représentent l’opinion d’un citoyen ordinaire préoccupé par les agissements des gens extraordinaires.

 

1. Énergies fossiles

 

 1.1 Les taxes sur les carburants sont très significativement augmentées, le taux est défini par l’usage, soit dans l’ordre du plus taxé à celui qui le sera le moins :

 . Kérosène pour avion et fioul pour navire porte-conteneurs : taux proportionnel au nombre de kilomètres parcourus jusqu’à destination

 . Carburant pour transport routier, agricultures et pêches industrielles.

 . Carburant automobile

 . Carburants pour agricultures ou pêches artisanales

 1.2 La base de taxation des carburants est calculée à partir d’un prix de référence prenant en compte une période de temps de l’ordre de dix ans afin de se débarrasser des fluctuations purement spéculatives pour ne retenir que les tendances profondes de la balance offre-demande. Les valeurs par pays et par produit sont définies par les membres de l’Académie des sciences de tous les pays ayant signé l’accord de Paris (COP 21).

 1.3 Les produits pétroliers, les schistes bitumineux le charbon, le gaz sont déclarés « biens de l’Humanité ». Une obligation stricte est édictée afin que toutes les entreprises fournissent une évaluation fiable des ressources disponibles ainsi que leurs coûts relatifs d’extraction et de traitement. Une déclaration erronée, fortuite ou non, sera passible de sanctions pénales et commerciales, à l’aune du préjudice fait à la société civile.

 1.4 L’énergie nucléaire est acceptée dans les pays contrôlant cette technologie. Par contre, toute exportation civile, et à plus forte raison militaire, est interdite. Des efforts de recherche industrielle sont faits dans le domaine de la transmutation des éléments afin que la durée de vie des déchets soit ramenée à une valeur plus raisonnable qu’actuellement. L’étude des filières de surgénérateurs est développée, la construction d’EPR en remplacement des anciennes centrales est mise en route sous le strict contrôle de l’État.

 

 

2. Politique industrielle

 

 Les hommes politiques n’ont plus d’emprise sur le monde économique si ce n’est à travers des règlements, des accords ou des normes, toutes choses qui relèvent du collectivisme international et sont détournées par les plus puissants ou les plus habiles. « La concurrence libre et non faussée » est censé remplacer le bon sens et l’honnêteté, le succès est hautement improbable. S’il est envisageable de laisser au secteur privé des secteurs où ils appliqueront ce dogme, il en est tout différemment des secteurs stratégiques qui doivent être sous la responsabilité des citoyens et de leurs représentants par des entreprises publiques.

 2.5 Les industries publiques fonctionnent selon leur logique et leurs modes d’action propres : les salariés sont fonctionnaires, les évaluations sont faites par une direction et vérifiées par des commissions paritaires, les dirigeants sont nommés par l’Etat en les choisissant sur une liste de noms fournis par les Chambres de Commerce et d’Industrie.

 2.6 Les entreprises publiques ne peuvent pas acquérir de sociétés étrangères. Elles peuvent par contre nouer des partenariats au sein desquels le pays tiers détient la majorité absolue des droits de vote.

 2.7 L’ensemble des activités liées à l’énergie solaire est confié au Commissariat à l’Energie Solaire : COMES, déjà créé en 1978 mais détruit en 1982. Il a toutes les missions (Recherche fondamentale/ Recherche appliquée/ Bureaux d’études/ Industrie) que l’on concède à un commissariat comme le CEA dont les grandes lignes d’organisation sont adoptées. 

 2.8 Les inventeurs qui entament un processus de valorisation doivent pouvoir rester dans le secteur public, pour ce faire les activités de tous les acteurs sont consignées et un contrat est signé entre toutes les parties.

 


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