Pulvar / Montebourg : la rupture

par Grégoire Duhamel
mardi 20 novembre 2012

Les Kennedy Français se séparent.

La nouvelle est tombée dimanche, éclipsant toutes les autres : Audrey Pulvar annonçait sa rupture sentimentale avec le ministre Arnaud Montebourg.

"La journaliste Audrey Pulvar annonce la fin de sa relation avec Monsieur Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, et poursuivra tout auteur d'atteinte à sa vie privée ou à celle de ses proches", a-t-elle écrit aimablement dans un SMS à l'AFP.

Sa relation avec le député PS, aujourd'hui ministre, avait été rendue publique début 2010.
L’ancienne présentatrice dirige aujourd'hui Les Inrockuptibles, propriété du banquier d'affaires de gauche Matthieu Pigasse, et anime aussi, avec entre autres Laurence Ferrari et Roselyne Bachelot, le talk-show "Le Grand 8" sur la nouvelle chaîne D8.

L’union de ces deux “communiquants”, dévorés tous deux par une soif de reconnaissance semble-t-il inextinguible, guidés par une appétence sans limite pour la galaxie de la télé et des médias, courant d’un plateau à l’autre pour donner leurs impressions personnelles d’un ton pénétré, était en soi un objet de curiosité. Dans une certaine mesure, le couple incarnait jusqu’à la caricature cette société où le paraître précède l’être : exister c’est donner son avis, parler, la pertinence où l’urgence de l’intervention étant au fond nettement accessoire.

Sans doute l’un comme l’autre sont des personnes fort estimables dans le privé, animés des meilleures intentions. Mais ils incarnent, soit pour nourrir un égo dévorant, soit à leur propre insu, ce que la société occidentale actuelle a de plus dérisoire : le nombril comme mode de fonctionnement.
Comme je passe sans arrêt à la télé, ce que je dis est important. Les mots seuls ne sont rien : il y a moi, aussi.

Pulvar et Montebourg, et bien d’autres encore - car de droite comme de gauche, le phénomène est transversal - c’est hélas l’introduction de la téléréalité dans le champ politique et sociétal.

Pour exister selon ce mode, ne vaut-il pas mieux être seul ? L’un finit toujours par faire de l’ombre à l’autre...

Nul ne connait les ressorts de la fin ou de la pérénité d'un couple ; mais dès lors que celui-ci s'expose volontairement au monde, qu'il s'offre lui-même à l'appréciation du public, il introduit un enjeu supplémentaire, lourd, à cette grande aventure.


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