Qatar. Pression du prince des sables au Parc des Princes, un épiphénomène à l’échelle du sport-fric

par L’apostilleur
samedi 17 décembre 2022

Maîtrisant les maelströms d’or noir, les arabes du golfe provoquent des tempêtes de dollars qui ébouriffent le sport business.

Avec Dubaï et l’Arabie saoudite (*), le Qatar exploite comme ses voisins les sous-sols et des hommes. Les pratiques anciennes de leurs ancêtres esclavagistes qui pillaient les caravanes, asservissaient le Maghreb et plus tard l’Afrique centrale étaient oubliées et leurs prérogatives avec.

Redevenus puissants avec leurs richesses enfouies, certains s'autorisent maintenant le coup de force en Occident, là où on entend parfois résister à leurs liasses. Après nos grands palaces à la clientèle internationale qui ont changé de mains sans grognements des français qui n’y mettaient jamais les pieds, c'est au tour du Parc des Princes. Mais le symbolique et populaire stade de foot fait grincer des dents à l’idée de devoir être vendu pour cause d’agacement du qatari Al-Khelaïfi et peut-être aussi grâce à l’état lamentable des finances de la mairesse Hidalgo, avec ses 9 milliards de dettes. Une faiblesse probablement perçue comme une opportunité par le prédateur argenté. Avec l’arrogance d’un prince des sables au compte en banque liquide, il toise la Mairie de Paris et la menace… "On a été très gentils, maintenant, c'est fini". Le montant de l'offre est inférieur au prix d’un seul joueur du PSG … 40 millions, quand celui du Stade de France dépasserait les 600 millions.

Que se passe-t-il sur la planète du ballon rond ?

Le modèle anglais avec des stades propriété des clubs déjà achetés par des milliardaires pourrait débarquer, d’autant que la France offre des opportunités accessibles pour ces prédateurs.

Après avoir obtenu quelques arrangements avec notre ancien Président qui mesurait la manne qatari, l’ami de la France pourrait se casser les dents avec la mairesse de la capitale dont l’image souffrirait encore si la socialiste cédait aux diktats de l’aristocratie du désert.

Oublieux ou ignorant les ravages révolutionnaires anciens, le petit prince risque de soulever des fourches avec ses prétentions comminatoires d’un autre temps, au pays de la baguette et de la Révolution.

Quelles sont ses intentions au-delà de ce qui pourrait ne pas être qu’un caprice ? Nul ne le sait vraiment, mais des hypothèses peuvent s’échafauder à partir de constats.

Les arabes du Proche-Orient savent bien que la révolution énergétique en cours dévaluera leurs ressources miraculeuses, ce magot récent mais pas éternel. Depuis quelques décennies ils ont entrepris de se diversifier avec un tourisme de luxe qu’il faut attirer avec des pépites internationalement reconnues comme le musée universel du monde arabe « le Louvre Abu Dhabi » et ses treize musées français associés.

 

 

Davantage porteur d’image, les sports à notoriété mondiale offrent un vecteur plus efficace.

On l’a vu avec l’Arabie Saoudite et ses dunes de dollars qui a acheté ce qui est en passe de faire d’elle la vitrine mondiale du golf à la place des américains.

L’acquisition par le roi d’Arabie Saoudite du tableau le plus cher du monde, passe ici pour une bricole insignifiante, ridiculisée par l’investissement décidé pour s'attacher les services de la prestigieuse élite du golf et obtenir son allégeance.

A côté, Dubaï a déjà détourné une des régates de la mythique course « SailGP » avec ses incroyables catamarans à foils qui volent sur l’eau jusqu'à 100 km/h, pourtant jusque-là réservées aux mecques de la discipline que sont San Francisco, Sydney, Auckland, Singapour, Cowes…

Un premier pas pour attirer un jour le graal absolu, la Coupe de l’America et son aiguière d’argent convoitée par les équipes représentant des pays et financées par les sponsors les plus prestigieux à la recherche d’une notoriété planétaire… comme les pays arabes. 

Bahreïn, Abou Dhabi et l’Arabie Saoudite ont déjà détourné chacun leur Grand Prix de Formule 1.

Le Qatar lui, a réussi un coup avec sa coupe du monde qui pose question ; que vont devenir ses stades et son investissement faramineux estimé à 6/8 milliards pour les stades et un plan d’environ 200 milliards pour les infrastructures nécessaires ?

 

En comparaison, la coupe du monde avait couté 15 milliards au Brésil, et avec un coût de 9 milliards, les Jeux Olympiques avaient ruiné la Grèce. Depuis les installations sont en abandonnées. Gageons que l'intention qatari est différente.

Au Qatar une loi encadre les « partenariats publics privés » et laisse donc une place à qui saura se rapprocher d’eux. Qui résistera ? Les instances mondiales du foot-fric ont démontré depuis longtemps leurs fragilités avec une FIFA que l'on dit gangrénée, une opportunité encore pour DOHA après l’affaire Eva Kaili au Parlement européen et les sacs de billets d’un corrupteur.

Une utopie est avancée ici.

Avec une Super Ligue de foot qu’appellent de leurs vœux au moins douze des plus gros clubs européens depuis 1990, contre l'avis de la ligue européenne de foot UEFA, la privatisation du foot franchirait un pas décisif.

 

La digue tient encore, mais pour combien de temps ?

Imaginons la suite …

Si elle devait voir le jour, elle disposerait alors d’un calendrier des compétitions sans se soucier de celui de l'UEFA, et décideraient de ses lieux de compétition. Les qataris verraient évidemment d’un bon œil cette Ligue privée avec ses meilleurs joueurs mondiaux libres de se rapprocher d’eux et de leurs installations disponibles. Cette idée semble saugrenue, comme l’était celle d’une ligue de golf en Arabie Saoudite.

S’ils y parvenaient, après le golf, ce serait une privatisation pétro-arabe du foot européen que suivrait le foot mondial avec des conséquences incalculables pour l’économie de ce foot-fric et pour les instances internationales actuelles à la tête d’un sport qu’elles devraient défendre. Quelle suite pour la FIFA si le rempart de l'UEFA cédait ?

Les américains du PGA Tour pourraient leur raconter comment leur golf s'est envolé vers le golfe. 

Bien sûr tout ceci n’est que pure affabulation.

 

 

(*) Boycott du mondial au Qatar... un coup d'épée dans le pétrole. - L'apostilleur (over-blog.com)


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