Qu’est ce que le GIEC ?
par bruenor
mercredi 18 janvier 2012
Le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) est une organisation créée par l'ONU en 1988. Réunissant un panel de scientifiques désignés par leur gouvernement, ses statuts indiquent qu'il "a pour mission d'évaluer, sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d'ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les risques liés au changements climatique d'origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d'éventuelles stratégies d'adaptation et d'atténuation. Il n'a pas pour mandat d'entreprendre des travaux de recherche ni de suivre l'évolution des variables climatologiques ou de d'autres paramètres pertinents. Ses évaluations sont principalement fondées sur les publications scientifiques et techniques dont la valeur scientifique est largement reconnue."
Par conséquent,le GIEC prend d'emblée comme point de départ un volet d'une controverse scientifique non réglée à ce jour, à savoir que le réchauffement du climat est une catastrophe due aux émissions de gaz à effet de serre (dont le CO2 et le méthane), et principalement aux émissions d'origine humaine.
Ce qui appelle les remarques suivantes :
- Le GIEC n'étudie pas le changement climatique,mais "les risques liés au changement climatique d'origine humaine". La conclusion de ses travaux est donc déjà dans l'intitulé de ses missions. Malgré ce qu'il dit, le GIEC prend parti dans le débat scientifique.
- En matière d'évaluation, il s'agit avant tout d'une compilation d'informations sur ce sujet,visant, dans les faits, à éliminer toute théorie déviante par rapport au parti pris de départ. Tous ceux qui ont tenté au sein du GIEC d'apporter une analyse critique se sont vu désigner la porte de sortie.
- Et pourtant, le Giec ne se revendique pas comme un centre de recherche ou même un observatoire de la réalité des résultats des recherches. Il n'en a pas besoin, puisqu'il a déjà la réponse.
- En revanche, il se fixe la mission "d'envisager d'éventuelles stratégies d'adaptation et d'atténuation" du changement climatique d'origine humaine. Il a donc pour fonction de conseiller les gouvernements et même leur enjoindre d'appliquer telle ou telle politique. (d'ailleurs les membres du GIEC n'y sont pas au nom de leurs compétences sur ce sujet, mais désignés par leur gouvernement).
- Une partie importante de la communauté scientifique considère et véhicule l'idée que le GIEC est LA référence incontestable.
Mais malgré les apparences, les hypothèses "validées"par le GIEC et la méthode qu'il emploie sont beaucoup plus largement critiquées que l'on ne le croit et que ce que les médias officiels veulent bien faire passer. Parmi ces scientifiques critiques, citons l'entretien publié par le New York Times, avec Freeman Dyson (1) : "la science ce n'est pas une question d'opinion, elle s'appuie sur des faits. Concernant le réchauffement climatique, Dyson réclame davantage de données. Ce à quoi la plupart des spécialistes lui répondent qu'on ne peut plus perdre de temps pour agir. Dyson explique que le problème se réduit finalement à "une profonde différence de valeurs"entre, d'un côté, ceux qui estiment que "la nature sait mieux que tout le monde" et que "toute grande perturbation humaine de l'équilibre écologique est un crime", et, de l'autre côté, les "humanistes", qui affirment (comme lui) que la protection de la biosphère est moins importante que la lutte contre des fléaux autrement plus désastreux, tels la guerre, la pauvreté et le chômage. Freeman Dyson a toujours fermement rejeté l'idée d'un éco-système idéal. -"La vie s'adapte en permanence"déclare t-il. Il déteste également l'idée que les êtres humains ne feraient pas partie de la nature et que nous devrions "nous excuser d'être humains". Les hommes , poursuit il, ont le devoir de modifier la nature pour survivre. Cela explique peut-être pourquoi l'homme qui écrit que "nous vivons sur une planète fragile que notre manque de vision à long terme est en train de transformer en bidonville. "se permet également de se moquer des américains qui manifestent à Washington contre le charbon. Si Dyson aime tant le charbon, c'est essentiellement pour une raison : cette ressource est tellement bon marché que la plupart des habitants de la planète peuvent y accéder. "Il est tout à fait vrai que les écologistes sont généralement des hommes et des femmes qui n'ont jamais eu à se faire du souci pour leur note d'épicier"explique-t-il. Pour Dyson "le passage des populations chinoises et indiennes de la pauvreté à la prospérité des classes moyennes serait la plus grande victoire de ce siècle.
Mais cela ne sera pas possible sans le charbon. "Cela dit, Dyson considère le charbon comme un simple relais du progrès. "Dans une cinquantaine d'années", quand l'énergie solaire sera devenue abondante et bon marché, "il y aura beaucoup de bonnes raisons de la préférer au charbon. "Dyson affirme que c'est uniquement par principe qu'il s'est intéressé au problème du réchauffement climatique. "Selon les apôtres du réchauffement climatique, je suis payé par l'industrie pétrolière. C'est évidemment faux, mais cela fait partie de leur rhétorique. "Le réchauffement climatique"est devenu un positionnement idéologique."
(1) Freeman Dyson est considéré comme un génie des mathématiques. Après avoir côtoyé les plus grands esprits de son temps -Albert Eistein, Richard Feynman, Niels Bohr ou Enrico Fermi- il a produit des travaux révolutionnaires pour le monde de la physique en unifiant les théories quantique et électrodynamique.
Citons également Vincent Courtillot, géophysicien,responsable de l'institut de physique du Globe de Paris, qui déclare sur la radio française France Inter (7 décembre 2009) : "Quand on dit qu'on est sûr de ses conclusions (c'est-à-dire le réchauffement climatique du à l'homme) à 90%, ce qui est la conclusion finale des rapports du GIEC pour les décideurs politiques, eh bien,on dit quelque chose qui est très au delà de ce qu'on peut affirmer. L'hypothèse du réchauffement climatique est plus que raisonnable, je la partage.Il y a un réchauffement, et encore,il faudrait préciser lequel. Sa source est moins évidente. Que ça soit l'homme à cause du gaz carbonique est une hypothèse très intéressante, elle n'est pas démontrée. Nous pensons, nous, que c'est le soleil qui pour l'instant est responsable de l'essentiel de ce réchauffement, nous nous trompons peut-être." Courtillot poursuit : "Que ce soit nous ou quelques-uns des scientifiques du GIEC qui se trompent, ce domaine n'est pas encore sûr à 90%. Ce n'est pas raisonnable d'avoir annoncé une telle certitude." Quant aux conséquences, elles aussi se discutent. Pour Courtillot, "le climat a toujours changé. L'homme n'a cessé de s'y adapter. Il y a 18 000 ans, nos ancêtres connaissaient un niveau de la mer qui était 120 mètres en dessous du niveau actuel et ils sortaient d'un âge de glace. Plus récemment, au temps des vikings, il faisait à peu près le même climat qu'aujourd'hui. Au temps de Louis XIV ou de Napoléon 1er, on pelait de froid. En tout cas ça changeait sans arrêt, il y avait beaucoup de froid. Aujourd'hui,depuis cent ans ça se réchauffe. Est-ce si dramatique que cela ?" Il poursuit : "mon domaine, ce n'est pas de savoir si c'est bien ou mal que le temps se réchauffe, c'est de savoir si c'est vrai ou faux(... ) Les gens qui disent que le débat est clos(..) se trompent. Ils se trompent pourquoi ? Quand,en sciences, dans un domaine aussi compliqué que le climat qu'on étudie depuis aussi peu de temps, on dit qu'on a tout compris et tout résolu et qu'il n'y a plus de débat, c'est qu'il n'y a plus de sciences et qu'on est passé dans le domaine de la religion."