Quand l’Iran cessera-t-il son ingérence en Irak  ?

par Dr. salem alketbi
mardi 11 octobre 2022

Il n’y a rien de nouveau à ce que le CGRI mène des attaques militaires dans le nord de l’Irak en utilisant des missiles, des drones, des avions de chasse conventionnels ou d’autres moyens. Cette pratique est répétitive et va au-delà de la violation de la souveraineté de l’État irakien pour menacer la sécurité et les intérêts d’autres États.

L’Irak n’est pas considéré comme un État indépendant et souverain par le CGRI, mais comme un vassal de l’Iran. De plus, l’Irak est un État régional important dont le poids et l’influence géopolitique et géostratégique sont inconnus de tous. Le débat dans ce contexte n’a pas besoin d’être confirmé par aucun universitaire ni reconnu par la partie iranienne ou d’autres.

Cette expropriation iranienne chaotique du territoire irakien n’est comparable qu’à la profanation des terres arabes par d’autres puissances. La Turquie fait ce que l’Iran fait. Les deux cas concernent la même chose.

L’objectif est aussi le même. C’est peut-être l’un des rares objectifs où les intérêts de Téhéran et d’Ankara coïncident, avec un désir commun de partager des intérêts en Syrie et de récolter les fruits de l’expansion stratégique dans le monde arabe ces dernières années.

L’une des principales raisons de la violation de la souveraineté irakienne par l’Iran n’est pas seulement l’incapacité des Irakiens à s’unir et à défendre les intérêts de leur pays et à leur donner la plus haute priorité sur d’autres calculs et intérêts personnels, partisans et sectaires. Mais aussi dans la phase actuelle des relations internationales.

Le chaos et l’absence de simples reproches et de condamnations verbales sont devenus emblématiques d’une époque où l’ONU, avec ses institutions qui s’occupent de la paix et de la sécurité internationales, en premier lieu le Conseil de sécurité de l’ONU, s’est complètement éloignée des tâches qui lui sont assignées et n’est même plus capable de tenir de simples réunions, même factices, pour réaffirmer ses positions et déterminer ses politiques.

On pourrait dire que la faiblesse de l’ONU n’a rien d’exceptionnel ou de temporaire، l’Iran intervient militairement en Irak et exerce son influence depuis près de deux décennies.

C’est vrai, mais il a toujours été possible d’adopter une position, au moins rhétorique, qui reflète la position de la communauté internationale sur ces violations et ces abus, même en sachant qu’il est impossible de les prévenir et d’y remédier.

Mais de telles positions laissaient espérer qu’elles se transformeraient un jour en engagements susceptibles d’être traduits en objectifs pour une action collective des institutions internationales. Il n’est pas question ici de l’Irak uniquement parce que c’est un pays arabe. C’est son droit à nous, Arabes et habitants du Golfe.

Mais le comportement de l’Iran n’a pas pour but premier de réaliser l’ambition du CGRI. Mais il comprend des « messages » à l’intention des autres États et parties. Il choisit souvent le moment de ces « messages » très soigneusement.

Il s’agit également de démontrer la puissance iranienne et d’informer les autres parties régionales de l’étendue de la capacité de l’Iran à infliger de la douleur, telle que perçue par les dirigeants du régime iranien. Ces objectifs dans leur globalité ne doivent pas avoir lieu dans un autre pays.

Ils ne devraient pas émaner d’un État qui ne cesse de parler de paix, de dialogue et de stabilité régionale, puis n’agit pas sans tyrannie et fait fi de toutes les lois, coutumes et conventions internationales.

Traiter l’Irak comme un pays souverain nécessite le soutien iranien à ses capacités et le souci de sa souveraineté plutôt qu’une ingérence constante dans ses affaires, l’imposition d’un diktat et des menaces constantes d’attaque. Un Irak permissif ne serait qu’une épine dans le pied de l’Iran et d’autres pays. Ce grand pays n’en veut pas.

Mais la situation sécuritaire du pays permettra aux conspirateurs de jouer ce rôle depuis son territoire, qui a besoin d’un soutien régional et international pour étendre pleinement son contrôle.

Je suis pleinement conscient de la réalité des intentions iraniennes à l’égard de l’Irak et des Irakiens, mais le calcul de Téhéran voit la faiblesse continue de l’Irak comme une voie stratégique pour le régime iranien actuel. Je ne m’attends pas à ce qu’il dévie de son comportement et de ses pratiques, que ce soit envers l’Irak ou envers les autres pays voisins.

Mais je parie toujours sur l’héritage historique et culturel des Irakiens، il y aura toujours des gens dans cette terre ancestrale qui refusent de voir leurs voisins tenir l’Irak captif d’une idée qui vit dans les esprits d’un régime qui ne pense qu’au chaos et aux complots. Il n’a pas besoin de faire appel à la position collective des pays arabes qui connaissent d’innombrables crises.

Mais il faut dire que l’Irak a besoin de toute urgence d’un soutien arabe fort pour surmonter cette phase difficile de son histoire. L’Irak a également besoin de l’éveil de la conscience de ses fils loyaux afin qu’ils abandonnent les calculs des puissances externes et internes et travaillent pour le bien de leur peuple qui mérite tous les sacrifices après une longue période.


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