Quand la Banque de France tente de se justifier !

par Axelle Hamilton
mercredi 6 février 2019

Les Gilets jaunes, qui dans les médias suggèrent un retour à une Banque Nationale, obligent les Loups de Wall Street et de la City à sortir du bois notamment par la voix du communiqué de la Banque de France (BdF) du 23 janvier 2019.

La BdF y indique, avec raison, que ce n’est pas la loi de 1973 mais celle de 1993 qui interdit l’Etat (via les « avances au Trésor ») de lui emprunter à faible coût sans s’endetter auprès des banques privées, grâce à « la planche à billets ». Mais elle omet de préciser, comme évoqué dans la pétition, que c’est par choix idéologique que les politiques dans les années 80 abandonnent les « avances au Trésor » pour emprunter sur les marchés financiers.

Par contre, la BdF se moque de nous quant au rôle inflationniste qu’aurait « la planche à billets » entre les mains d’une vraie Banque Nationale. N’existe-t-il pas d’inflation aujourd’hui, ayant poussé des centaines de milliers de personnes dans la rue, alors même que la dite planche est aux mains des banques privées qui l’utilisent pour se shooter aux profits de court terme sur les marchés financiers ?

La BdF, qui est membre de l’Eurosystème sous l’égide de la BCE, se moque d’autant plus de nous au vu de son statut pour le moins surprenant ! Selon la Cour des comptes, il s’agit d’ « une institution sui generis au capital détenu par l’État ». Autrement dit la BdF est une banque centrale indépendante et une personne morale publique indépendante ou encore une entreprise publique indépendante qui n’a aucun compte à rendre à son actionnaire unique, l'État, tout en assurant des missions publiques !

Et avec çà, une vraie Banque Nationale aux mains du Peuple créerait plus d’inflation ? Même les juristes en perdent leur bagou !

La BdF se moque encore plus de nous par rapport à ce qu’elle ne dit pas. Une bonne politique de crédit public (« la planche à billets ») peut ne pas être inflationniste. Pour cela, elle doit être dirigée vers des investissements productifs dans des secteurs d’activités améliorant notre qualité de vie et celle des générations à naître. Les emplois seront des emplois qualifiés bien rémunérés capables d’absorber les éventuels effets inflationnistes.

V’là une bonne dette !

Source : pétition de Julie Péréa "Un RIC pour une Banque de France et se libérer de la dette" sur Change.org

 


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