Quand le peuple irakien se réunit et fête la Star’Ac

par Marie Pierre
vendredi 6 avril 2007

Ce soir là, malgré le couvre-feu, des millions d’Irakiens ont fêté la victoire de Chada Hassoun en poussant des cris de joie. Cette jeune fille a eu le pouvoir de rassembler chiites, sunnites et kurdes.

Dimanche, un article paru dans Libération a fait croire à un poisson d’avril. Il n’en est rien.

Vendredi dernier, deux pays meurtris par la guerre ont rendez-vous avec la musique : la finale de la Star’Ac au Liban a élu Chada Hassoun, jeune fille marocaine, de père irakien.

Dans un pays maintenu par la terreur par Bush et ses fantoches (500 morts dans la semaine), où la musique n’est pas acceptée, où les femmes sont des fantômes, le peuple a suivi la "> la retransmission télé de la finale de la Star’Ac.

Chada est apparue sur scène en tenue échancrée aux couleurs vives. Avant les résultats, les quatre concurrents se donnent la main. A l’annonce de sa victoire, des hommes, des femmes la portent et l’embrassent. La fête explose sur la scène, et Chada déploie le drapeau irakien, l’embrasse et s’agenouille pour déclarer qu’elle offre sa victoire au peuple irakien. Des symboles de liberté.

En portant le drapeau, Chada a exprimé la volonté du peuple à vivre dans un pays libre, sans les Américains et leurs alliés. Mais au vu des images, c’est aussi une liberté contre les dictatures religieuses et leurs dogmes régissant la vie des hommes et des femmes. Et les Irakiens ne s’y sont pas trompés.

Il faut en effet retenir que Chada a été élue grâce à 7 millions de SMS en provenance d’Irak, pays qui compte 28 millions d’habitants. Pour l’occasion, les opérateurs avaient passé le prix du SMS de 45 cents à 15 cents de dollars.

Des politiques sont même intervenus, tel Sabah Ahmed, politicien islamiste de Najaf, ville chiite - et troisième lieu saint - qui a déclaré : "En tant qu’islamiste, j’ai des réserves sur la chanson , mais avec sept millions de voix, elle bat tous les politiciens irakiens. C’est un facteur d’union pour le pays".

Ce soir-là, malgré le couvre-feu, des millions d’Irakiens ont fêté la victoire de Chada Hassoun en poussant des cris de joie. Cette jeune fille a eu le pouvoir de rassembler chiites, sunnites et kurdes.

Cet événement, réunissait des candidats du Maghreb, de Bahrein, d’Arabie Saoudite ou du Koweït.

Quelques jours plus tôt, après un concert houleux à Helsinki, le producteur du chanteur Rachid Taha a fait une mise au point : "Rachid rejette totalement l’idée qu’il aurait pu tenir des propos racistes. Le dialogue en question s’est tenu avec un groupe de jeunes Algériens qui brandissaient le drapeau algérien en lui criant de chanter des standards du raï. Rachid leur a expliqué qu’il n’est pas un chanteur de charme mais un rocker et que s’ils veulent écouter ce genre de musique, ce n’est pas la peine de venir à ses concerts. Il a également profité de l’occasion pour critiquer les Arabes qui soutiennent aveuglément des régimes totalitaires. Ceci est un thème qu’il développe depuis des années dans de nombreuses chansons et dans des interviews dans les médias et que l’on ne peut guère assimiler à du racisme".

Deux utilisations différentes du drapeau.

Entre mettre un drapeau à sa fenêtre pour le 14 juillet et le déployer lors d’un spectacle vu par des millions de téléspectateurs dans un pays en guerre, il y a la résistance, le combat.

Dans un pays en guerre, les symboles ont toute leur importance. Ce que le peuple résistant ne peut exprimer en descendant dans la rue, il réussit à le faire par des moyens détournés, il résiste toujours.

Sources :

Connexion Bled

">Rassemblement pour le Liban

Liberté Algérie

">Youtube

Libération


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