Quand trop de Macron tue le Macron

par moderatus
vendredi 23 novembre 2018

Jupiter dans sa verticalité nous avait promis que sa parole serait importante et serait donc rare. Alléluia ! enfin un candidat qui endossait le costume de président.

Un président qui fixe un cap, qui définit un projet, qui est au dessus de la mélée.

Que s'est-il passé ? Jupiter s'est affalé de son trône, il est omniprésent, presque tous les jours et parfois plusieurs fois par jour sur tous les médias. Ses interventions sont permanentes et multiformes.

Macron prend des bains de foule, Macron fait des selfies, Macron discute le bout de gras avec des Français de plus en plus dubitatifs, Macron en vacances, Macron se repose. Macron entend, mais n'écoute pas.

L'affaire Benalla a été l'élément qui a commencé à ternir son image en France et à l'étranger. Sa politique d'imposition des retraités et des classes moyennes a précipité sa chute dans les sondages.

La saturation est évidente, les gens souffrent de Macronite aiguë, c'est-à-dire qu'il ne supportent plus ce président qui s'invite chez eux sans retenue, et qui s'impose comme invité de leur petit déjeuner à leur dîner.

Ce président qui intervient toujours pour leur annoncer des mauvaise nouvelles, augmentation tous azimuts dans un contexte inquiétant, augmentation des impôts, prélèvements nouveaux, baisse du pouvoir d'achat et le chômage lui qui ne baisse. Des discours, mais pas de résultats.

Alors Macron s’efforce de nous expliquer que nous avons tort, que tout ce qu'il fait c'est pour notre bien, qu'il faut être patient, qu'il faut payer le carburant plus cher, qu'il faut étrangler les automobilistes si on ne veut pas que nos enfants toussent.

Je crois que sa chute du trône qui coïncide avec son effondrement dans les sondages l'affole, il ne comprend pas, lui l'esprit supérieur, qu'on n'approuve pas ce qu'il met en place. Comment, nous qui ne sommes rien que des petits gaulois primaires et contestataires, pouvons méjuger son génie économique ?

Quand il se repose, ou qu'il est vraiment mis en difficulté par des manifestations comme celle des gilets jaunes, il envoie ses godillots au charbon.

Tous les jours les ministres intègres sont invités sur nos médias accueillants et réceptifs à la cause LREM, pour nous expliquer qu'il faut maintenir le cap et que l'iceberg des réalités n'est qu'un mirage.

 

 Macron fort avec les faibles, faible avec les forts.

 

Comme pour Benalla , quand la situation se tend, il se réfugie derrière ses ministres qui servent de fusibles et là il disparaît briévement du paysage médiatique.

C'était le cas ces jours derniers. Silence radio de Macron, terrain miné.

Mais quand il aborde le sujet brièvement, comme il vient le faire depuis la Belgique, c'est encore pour prendre les Français pour des attardés mentaux.

« le gouvernement est confronté à des contestations, » dit-il

Mais non monsieur le président, c'est Jupiter qui est directement mis en cause, ce ne sont pas les godillots du gouvernement.

Castaner est envoyé en première ligne, avec des instructions précises. Primo, décrédibiliser ce mouvement par des raccourcis et des amalgames injurieux et au nom de l'ordre et de la sécurité, prié d'envoyer des milliers de policiers et CRS pour essayer de briser ce mouvement citoyen.

Bizarre que ce souci d'ordre et de sécurité soit à géométrie variable.

Quand les black blocs, cassent, pillent, brûlent, s'attaquent aux force de l'ordre,

il ne faut pas bouger, pas de risque.

Quand des bandes de voyous font des rodéos en voitures ou scooters et bloquent la circulation, coursent la police et la narguent,

il ne faut pas bouger.

Quand des bandes d'adolescents s'affrontent et s'entretuent, pas de solutions, ni d'interventions préventives,

il ne faut pas bouger.

Quand des caïds tous les jours, font la loi dans les banlieues, empêchent la police de rentrer dans leur territoire, agressent les pompiers, les médecins, les urgentistes, pour pouvoir continuer tranquillement leur commerce d'armes et de drogue,

il ne faut pas bouger.

Mais quand des ouvriers, des artisans, des commerçants, des retraités, las d'être assommés d'impôts, de taxes, veulent, sans la récupération des syndicats ni des partis politiques manifester dans un mouvement citoyen, parfois maladroitement c'est vrai, et expriment leur ras le bol, alors là Macron montre ses muscles par Castaner interposé et envoie les CRS.

Ces ''moins que rien'' qu'on a pressuré, qu'on veut obliger à changer de voiture, en augmentant de 25% le prix du diesel il faut les mater. il n'ont pas le droit de se plaindre.

Il a osé dire à quelqu'un qui lui racontait ses difficultés ;

<<Vous pouvez parler très librement, la seule chose qu'on n'a pas le droit de faire, c'est de se plaindre.>>

Ces gens qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts, n'ont pas le droit se de plaindre, ils n'ont que le droit de subir et de se taire.

En 5 ans la Banque de France a reçu plus d'un million de dossiers de surendettements, dont 900.000 sont jugés recevables. Ce mépris des pouvoirs me rappelle celui de Marie Antoinette qui disait

« ils n'ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche. »

En clair, ''si le diesel est cher, qu'ils achètent une voiture électrique.''

Comment peut-on être aussi maladroit, cynique et aveugle ?

Il veulent donner une aide de 4.000 euros alors que leur campagne pour tuer le diesel fait que les concessionnaires ne veulent plus reprendre des diesels, voitures désormais invendables. Aides qui ne servent donc à rien.

Qui sont ces conseillers et économistes de pacotille qui ont lancé un système aussi absurde ?

Une transition écologique progressive avec des aides à l'achat et au changement de véhicule sans augmenter le carburant de 25% pour le diesel aurait été comprise et acceptée. Une transition en douceur.

On l'avait faite pour le diesel qu'on avait fait adopter par une majorité de Français. 

Ce président qui avait le bénéfice du doute, même de la part de ceux qui n'avaient pas voté pour lui, a un don particulier, qui n'a fait que croître au long des mois, celui de fâcher tout le monde, par ses mesures, ses prises de positions, et son langage.

Mais il faut que Macron se méfie, le peuple ne supporte plus le mépris et l'incompréhension des dirigeants et les médias qui ont fait élire le candidat qui promettait un nouveau monde, peuvent décrédibiliser complètement le président qui patauge lamentablement avec les pires méthodes de l'ancien monde.

Au cours de ses itinérances, Macron a encore fâché beaucoup de monde par des interventions non préparées qui vexent ses interlocuteurs.

On le trouve arrogant, méprisant, directif.

Tout le monde a en mémoire ses sorties de routes fréquentes et nombreuses.

Il se fâche même avec ses ministres, deux se sont barrés récemment.

Il lui arrive même de se fâcher avec la géographie. Il nous parle de l'ïle de Guyane et des expatriés de Guadeloupe.

Mais il ne fâche pas que les Français, il se fâche avec les Américains, les Russes, les Chinois, plus grave, il insulte des partenaires européens qu'il traite de fous, en dénonçant la lèpre qui monte en Europe, et désignant les coupables, les populistes.

https://www.lci.fr/politique/video-elections-europeennes-un-clip-du-gouvernement-pointant-matteo-salvini-et-viktororban-fait-polemique-2103225.html

Il va encore plus loin, en manipulant l'histoire avec cynisme et indécence, il menace.

Pour les élections Européennes, il faudra élire lui et ses amis mondialistes, ou ce sera la chaos, le retour des années 30 et peut-être la guerre.

Comme on disait dans les guignols pour Chirac « putain encore 3 ans »

Alors cher président, nous vous demandons en priorité , une réforme importante et immédiate, modifiez votre communication. Soyez beaucoup moins présent sur les médias inutilement et présent quand c'est indispensable. Un peu de compréhension et d'écoute, s'il vous plaît, le peuple souffre !

Aujourd'hui les sondages sont cruels, et les gilets jaunes sont dans les rues. Ils ne font peut-être que précéder des révoltes futures.

Il n'y a plus que 25% des Français qui font confiance à Macron.

Il n'y a plus que ceux qui ont voté pour lui qui se sentent obligés de le soutenir, mais pas tous, certains godillots ne veulent plus marcher au pas.

Peut-on gouverner réellement et prendre des mesures qui vont être de plus en plus impopulaires, quand le peuple ne vous fait plus confiance ?

Même si ce mouvement s'effrite samedi, il reprendra sous d'autres formes, l'exaspération est trop grande, la souffrance insupportable.

Macron voit-il enfin la réalité ? il vient d'avoir un éclair de lucidité.

Mardi 27 novembre il s'adressera aux Français, il devrait proposer une transition écologique acceptable, c'est-à-dire le contraire de ce qu'il vient de faire.

Ces mesures seront-elles à même de calmer les esprits ?

Une semaine plus tôt c'était gagné.

Aujourd'hui ce n'est pas sur du tout, les revendications ont dépassé la simple augmentation des carburants.


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