Que sont-elles, les valeurs, devenues ?

par La râleuse
vendredi 14 novembre 2014

Hommage était rendu, le 06 juin dernier, aux hommes, ces soldats, ces résistants, qui se sont battus contre le fascisme pour que la France garde ses valeurs.

Hommage était rendu, le 11 novembre, aux poilus sacrifiés pour que notre pays, la France, ne soit pas asservie par un peuple qui nous aurait imposé sa culture et ses valeurs différentes des nôtres. 

Aujourd’hui, j’ai envie de dire : « Tout ça pour quoi ? »

Autant le dire, je ne comprends plus les règles de ce pays qui est le mien.

À commencer par la manière dont y est menée la politique.

Du jour où j’ai commencé à m’intéresser à la politique, il m’avait semblé normal que celles et ceux qui s’y destinaient, briguant un poste à responsabilité (présidents, ministres, députés,…), soient guidés par l’ambition. Une ambition personnelle, certes, mais une ambition qui n’occultait pas les impératifs liés à leur charge. Ces impératifs étant d’œuvrer pour que la France soit reconnue par ses pairs en tant que puissance commerciale, industrielle, et culturelle, œuvrer pour que les français soient assurés d’avoir du travail, un logement, des soins, et un minimum d’éducation scolaire.

Je ne suis pas naïve. Je n’ignore pas que les affaires peu ragoûtantes et les intrigues ont toujours existé. Que ce soit du temps de la royauté, de la révolution, des empires ou de la république. Mais au moins les hommes politiques nous offraient-ils une image rassurante et l’illusion qu’ils avaient le pouvoir et le vouloir de bien gérer notre existence, à nous, français.

Or, depuis l’aube du XXIe siècle, à quel spectacle assistons-nous alors que notre pays part en déliquescence avec un chômage qui prend de l’ampleur chaque année, des personnes ayant de plus en plus en difficulté pour trouver à se loger, la misère générale qui croît sans arrêt ?

La réponse est que nous sommes chaque jour spectateurs impuissants de pantomimes d’élus. Ces élus, bénéficiant de rémunérations substantielles (qu’ils n’ont même pas à justifier), qui s’arrogent le droit de ne pas payer leurs impôts, de ne pas payer leurs contraventions, de pourvoir les membres de leurs familles de postes ultra rémunérateurs pour des travaux sujets à caution.

Nous apprenons chaque jour par les médias que nous sommes gouvernés par des menteurs, des truqueurs, des voleurs, tous, fort occupés à leurs propres intérêts tandis que les français se sentent de plus en plus abandonnés.

C’était pour ce résultat les tués, les gueules cassées, et les gazés de 1914/1918 ? 

C’était pour ce résultat les déportés, les bombardés, les torturés de 1939/1945 ?

 

De même, je ne comprends pas plus les règles de vie qui régissent maintenant certaines catégories exponentielles de citoyens lambda.

Il m’avait toujours semblé juste et normal de rendre hommage à des individus qui avaient eu pour but le bien de l’humanité avant le leur. Normal que leurs propos soient rapportés pour donner matière à réfléchir.

Comme par exemple, pour ne citer qu’eux :

Marie Curie : « Pensez à être moins curieux des personnes que de leurs idées.  »

Einstein : « "Le progrès technique est comme une hache qu'on aurait mis dans les mains d'un psychopathe.  »

Lucie Aubrac : « Le mot résister doit toujours se conjuguer au présent.  »

Martin Luther King : « Ce qui m'effraie, ce n'est pas l'oppression des méchants, mais l'indifférence des bons.  »

Désormais, on devient célèbre en participant à une émission de télé réalité comme cela a été le cas pour

- Nabilla Benattia 

encensée pour avoir prononcé cette phrase devenue culte « Non mais allo quoi. T’es une fille et t’as pas de shampooing ? »

et actuellement mise en examen et emprisonnée au motif de tentative de meurtre

- Loana Petrucciani 

qui aurait poignardé son petit ami pour qu’on parle d’elle comme on parle de Nabilla

Je m’étonne alors que des ligues bien-pensantes telles que « Civitas » ou « Le printemps français », prétendant défendre la moralité et les droits de la famille, certaines de détenir la vérité, manifestent dans les rues pour protester contre le mariage des homosexuels et leur prétention à devenir parents et ne songent même pas s’indigner s’agissant de ces émissions, véritables pompes à fric pour la télévision. Ces émissions de télé qui n’ont rien à voir avec la réalité et incitent à un streap-tease de sentiments qui ‘dégénère’ la jeunesse de notre pays. Je m’étonne, d’ailleurs, tout autant que ces ligues bien-pensantes tolèrent avec tant de bienveillance ces concours de Miss qui tuent l’enfance des candidates.

C’était pour en arriver là les tués, les gueules cassées, et les gazés de 1914/1918 ? 

C’était pour en arriver là les déportés, les bombardés, les torturés de 1939/1945 ?

 

Il m’avait toujours semblé aller de soi que des individus exceptionnels soient honorés quand ils étaient devenus martyrs par conviction.

Comme par exemple, pour ne citer qu’eux : 

- Lucien Legros, né le 11 juin 1924, fusillé le 8 février 1943 pour faits de résistance

- Pierre Le Cornec, né le 25 août 1925, fusillé le 21 février 1944 pour faits de résistance

Des jeunes, presque des enfants encore, qui, parce que leur jeunesse ne les rendaient pas suffisamment inconscients pour qu’ils ne sachent que leur engagement les exposaient à la torture et à la mort, méritent le titre de martyrs.

Désormais des groupuscules de lycéens fabriquent une martyre avec

- Léonarda.

Léonarda, lycéenne d’origine kosovar, renvoyée dans son pays avec sa famille, Léonarda, qui n’était pas considérée comme un modèle d’assiduité pour étudier ou faire acte de présence au lycée, méritait-elle de telles manifestations ? Le cas de Léonarda dont la famille, le père surtout, ne présentait pas un modèle d’intégration, valait-il de tels cris scandalisés émanant de la classe politique ?

Désormais des groupuscules se référant de leurs combats écologiques fabriquent un martyr avec

- Rémi Fraisse.

Rémi Fraisse avait-il conscience que sa présence dans une manifestation pourrait lui être fatale ? Je ne le crois pas. Et donc, Rémi Fraisse n’a eu que la malchance d’être tué au cours d’une manifestation par une grenade qui ne le visait même pas personnellement. Et donc, Rémi Fraisse est ce qu’on appelle, dans le jargon militaire, une victime collatérale mais certainement pas un martyr.

J’entends d’ici les hurlements indignés de lecteurs.

Quel manque de compassion !

De la compassion, j’en ai.

Mais justement parce que cette cause a toute ma sympathie, je m’estime le droit de m’insurger contre la récupération d’un mort à des fins de manipulations propagandistes.

De la compassion, j’en ai.

J’en ai tout autant pour la famille de ce garçon que pour le gendarme qui a lancé la grenade et qui va vivre tout le restant de sa vie avec ce poids alors que son geste n’était dicté que par un instinct de légitime défense. Parce que, autant que je sache, ils n’avaient pas une attitude particulièrement « peace and love » les manifestants, non ?

Alors, soyons logique, si l’on tient absolument que Rémi Fraisse soit martyr d’une cause, n’est-il pas normal de considérer que le gendarme est, lui, martyr de son devoir ?

Et dire que c’était pour en arriver là, les tués, les gueules cassées, et les gazés de 1914/1918 ! 

Et dire que c’était pour en arriver là, les déportés, les bombardés, les torturés de 1939/1945 !


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