Quelles surprises aux Présidentielles de 2017 ?

par Christophe Bugeau
mercredi 1er juin 2016

A en croire les chroniqueurs et les sondeurs la messe est dites : Marine le Pen ou Alain Juppé en tête au premier tour, ce dernier après avoir été adoubé par les Républicains, et les deux présents au deuxième. Le premier arrive alors largement en tête avec 60 % (voir 70% des voix) et la seconde perd avec 40%. Petit problème, les élections ça ne se passe jamais comme on veut et il y a toujours des surprises, lesquelles ?

Premièrement, A. Juppé bien qu’en tête de la primaire pour l’instant, pourrait ne pas être choisi (c’est le vœu le plus cher de F. Hollande ! Il en rêve la nuit). Dans ce cas, un N. Sarkozy serait beaucoup plus au goût de notre Président, mais B. Lemaire en embuscade pourrait aussi secouer le cocotier !

Surtout, la Droite a beaucoup trop tendance à l’oublier, en réalité la primaire ne sera pas une primaire de la droite et du centre mais bien une primaire de la seule droite : le MODEM de F. Bayrou n’a jamais envisagé d’y participer et l’UDI a finalement décidé de n’en rien faire.

Moralité de l’histoire et elle ne doit pas faire rire à Droite : il y aura probablement DEUX candidats. F. Bayrou ne le sera pas, uniquement, si Juppé est choisi (et encore … ?), et le président de l’UDI, J-C Lagarde se sent déjà pousser des dents de lion. Donc les 35-38 % au premier tour promis à A. Juppé sont encore loin ! Si c’est un autre candidat (ou même si c’est Juppé) et qu’il y a aussi un centriste présent, la droite seule fera plus probablement entre 22 % et 27 % au premier tour.

Et M Le Pen serait probablement en tête avec 25-30 %. Sauf à ce qu’il y ait du remue-ménage au sein de la droite radicale mais il est fort probable qu’une candidature dissidente ne puisse rafler beaucoup de voix : le FN est un vote protestataire désormais fort et ses électeurs préfèrent voter utile.

A gauche, toute surprise n’est pas à exclure : si les écologistes devront se contenter de 2-3 % des suffrages, J-L. Mélenchon en annonçant unilatéralement sa candidature et en coupant de facto les ponts avec les communistes (trop liés aux socialistes) a créé une dynamique forte : il est déjà à 12-13 % dans les sondages (alors qu’il avait fait 12 % en 2012) ce qui pourrait lui permettre de passer devant F. Hollande !

Ce dernier sera bien candidat (le chômage diminue ! la courbe s’est inversée !) mais avec la côte de popularité la plus basse de la Ve République et des sondages à 13-14 %, ce n’est pas gagné ! Il pourrait finalement être en quatrième position ! Pas glorieux pour un président sortant ! 

Passons aux choses sérieuses. D’abord, il reste un certain nombre de mois avant la présidentielle : nous ne sommes pas à l’abri de nouveaux « événements » qui pourraient troubler la donne, les contestations de la loi « rétablissement de l’esclavage » (pardon de la loi « travail ») en sont un bon exemple (voir http://www.christophebugeau.fr) . On ne sait pas encore comment va se terminer cette crise, et la Grande-Bretagne pourrait sortir de l’UE suite au référendum du 23 juin, bouleversant ainsi fortement le paysage. Nous ne sommes pas non plus à l’abri de nouveaux attentats  : l’avenir reste quoi qu’en pensent certain, une page blanche ! 

Plus important encore : les dernières élections en Europe se sont traduites par l’émergence de nouveaux mouvements politiques, c’est aussi une possibilité qui n’est pas à exclure.

Quant au deuxième tour, il dépendra essentiellement des reports de voix que pourront obtenir les deux candidats. Si N. Dupont-Aignan donné aujourd’hui à 5-6 % monte encore et que le report de voix se fait vers M Le Pen, cette dernière a plus de chance d’être proche (voire au-delà) des 40 %. Mais sera-t-elle en position de l’emporter même si des électeurs de gauche s’abstiennent et que certains se reportent vers elle ? Il faudrait pour cela une véritable révolution politique qui pour l’instant a peu de chance de se produire, mais rien n’est encore joué, contrairement aux annonces de beaucoup !  


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