Quelques remarques sur le clash entre Alain Soral et le dénommé Conversano lors de l’émission « Niveau Zéro »

par Coeur de la Beauce
samedi 17 décembre 2016

La vidéo fait sensation sur les réseaux sociaux. Dans le cadre de son émission Niveau Zéro, Dieudonné a invité à débattre deux figures antogonistes de la "dissidence" hexagonale. D'un côté un "identitaire" qui prôme le suprémacisme blanc, un racisme intégral et violent, de l'autre l'homme hétéroclite qu'on ne présente plus, Alain Soral.

Les échanges verbaux ont tourné court. Le ton familier, provocateur et direct de son jeune challenger a fait disjoncter Soral, qui lui a collé un direct du droit à l'ancienne. Le deuxième round, après quelques instants de repis, n'a fait qu'aggraver l'état de la dentition de Conversano, qui a jeté l'éponge. Les raisons de ce second clash : des propos anti-arabes dignes de la guerre d'Algérie, sans argumentation, dans le seul but d'attirer l'attention. Soral, qui prône l'intégration des jeunes maghrébins par le patriotisme et le retour aux valeurs morales (en notant que l'antisionisme n'était pas au menu du spectacle), a terrassé son adversaire. L'arbitre Dieudonné a sifflé la fin du match.

Rien de bien original dans le cadre du web. On peut toutefois tirer quelques réflexions de ce buzz, dont les deux protagonistes ont tiré eux-aussi quelques tirades. D'abord sur la forme ; cela fait des années que les vrais débats ont disparu de la télévision et de la radio. Il n'y a quasiment plus de débat en direct (ou alors entre gens de connivences), les montages et la censure sont de rigueur. Mêmes les échanges verbaux houleux sont prohibés, assez rares. Les années Michel Polac, et son émission Droit de réponse, sont très loin. Les débats politiques, convenus et insipides, ne font plus recette ; même un débat Mitterrand-Chirac de 1988 passerait aujourd'hui pour une prise de bec orale, vue l'animosité d'alors entre les deux hommes, mais au moins ils avaient deux points de vue différents.

Place à la société consensuelle et conformiste. En temps de crise économique, sociale et politique, chacun doit rester à sa place. Les idées, les arguments, la réflexion, cela ne s'accorde pas avec le libéralisme économique triomphant et ses "valeurs" de pognon, compétition, servilité et humiliation de l'autre. Le "libéral" n'est pas un sportif, il esquive, ment et s'habille en costume-cravate. Soral et son challenger font donc très mauvais genre : l'alliance de l'intelligence et du sport d'entretien a un ton très révolutionnnaire, il faut rappeler que ce sont les jeunes instruits et dynamiques qui ont bouleversé le pays de 1789 à la commune de 1871...

Georges Sorel (et non Soral), a décrit en son temps cette peur de la violence populaire qui animait les milieux bourgeois. Surtout, la peur du peuple tout court. Le monde médiatique actuel n'est qu'une déclinaison de cette logique : journaux d'information orientés, jeux débiles pour gagner du fric, télé-réalité, téléfilms à l'eau de rose, érotisme de bas étage et émissions de variétés où casseroles et chèvres sur-maquillées viennent brailler quelques reprises de chanteurs des années 70-80 entourées de danseurs crétins. L'univers télévisuel grand public est très loin des idéaux républicains.

Donc tout se joue aujourd'hui sur internet. Les vrais débats, l'information et la transmission des idées...

Concernant le fond du débat Soral-Conversano, il y a également quelques remarques à faire. Qui connaissait Daniel Conversano avant son passage chez Dieudonné ? Qui est cet énergumène autorisé (par qui au juste ?) à hurler des injures racistes sur son blog et à encourager l'agression des musulmans ? Pourquoi est-il venu provoquer Soral ? A priori, pour faire sa pub, quitte à y laisser quelques dents... On s'étonnera de l'absence de poursuites à son égard de la part des ligues de vertus (?) Comme le laisse entendre Soral, Conversano est-il mandaté par le bien public pour rassembler quelques mécontents afin de mieux les surveiller ? Les vieilles méthodes de nos services de renseignements (souvenez-vous de l'OAS infiltrée de l'intérieur) semblent toujours d'actualité. On regrettera leur manque d'efficacité dans l'affaire des attentats de cette année...

Quant au bouillonnant Soral, peut-on lui reprocher ses excès de colère ? Il pouvait se passer de boxer son adversaire, mais il n'est pas dans son tempérament de baisser la tête et de partir de premier. Le français moyen, nourri aux sottises médiatiques énoncées plus haut ne peut être courageux et volontaire. Soral ne regarde plus la télévision, ce qui est son droit, et donc il réagit à l'instinct préservé. On condamnerait son attitude s'il avait frappé un plus petit ou plus âgé que lui, mais ce n'est pas le cas. Conversano est jeune et costaud, il a cherché l'altercation, donc obtenu ce qu'il voulait. Puisqu'il déteste les maghrébins (il le meugle dans ses vidéos), qu'il aille le leur dire en face, à la sortie d'une mosquée par exemple, ce dont il est semble incapable.

Assez d'hypocrisie et de peace and love à la sauce Mc Donald. Soral n'a fait que tarter un tartuffe, et c'est son affaire. Que Conversano aille pleurer devant les tribunaux pour demander des sous à l'homme qui valait 150000 euros (voir mon article précédent). S'il refuse la violence qu'il engendre, le mieux est de consulter un psychologue ou mieux, de revenir à ses amours premiers, la danse classique. A chacun ses combats...

Précisons que notre "identitaire" de choc avait d'autres passions avant sa conversion au combat d'idées, et il ne cache rien sur ce sujet semble-t-il :

 


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