Question à Mme Rogé, Drac Bourgogne : Bibracte, est-ce le Mont-Beuvray ou est-ce le Mont-Saint-Vincent ? Répondez sans détours !

par Emile Mourey
lundi 8 novembre 2021

Fort du soutien de mes lecteurs et des commentateurs de mes articles publiés sur l'internet, vu le silence embarrassé des trois élus principaux de la ville et agglomération de Chalon-sur-Saône que j'ai tenus régulièrement au courant de mes recherches et de mes découvertes, moi, ancien officier supérieur de l'armée française, aujourd'hui auteur historien - 89 ans ce jour, maladie d'Alzheimer - je vous demande solennellement de nous dire la vérité concernant la localisation du site de Bibracte, ancien oppidum des Gaules. Ou bien, vous persistez dans la thèse absurde d'une capitale gauloise miraculeusement apparue sur un mont Beuvray infertile et je me vois contraint moralement de vous accuser publiquement de mensonge et de tromperie, ou bien vous reconnaissez qu'au plus haut sommet de l'Etat, l'opinion a été trompée depuis de nombreuses années, et ceci en toute connaissance de cause, ce qui constitue un cas de forfaiture caractérisé. Mon accusation est grave et, étant formulée sur la place publique, justifie que je sois cité en justice si elle est erronée. Preuve de ma bonne foi, sept livres publiés dans les années 90 et 500 articles Agoravox dont je suis l'auteur. Enfin, juge de paix par excellence, deux cartes anciennes ou est indiquée d'une façon absolument irréfutable la vraie position du site de Bibracte.

Entre la Saône et la Loire, l'itinéraire transversal de plaine, au sud, contourne le pays éduen. Au nord, la bretelle Dheune/Bourbince le traverse. La citadelle de Bibracte - Mont-Saint-Vincent - est indiquée, au centre. A la bifurcation, la vignette signifie clairement que Chalon contrôle les voies du commerce, celle qui va à la Loire par cette bretelle et celle qui remonte vers la voie "Sequanas", au nord ; d'où le conflit au sujet des péages avec les Séquanes de Dijon, conflit que rapporte César (DBG I, 18). Vassaux des Lingons au temps de César, les Mandubiens sont englobés dans le pays éduen, avec Autun comme capitale.

Petite erreur de copiste, les deux inscriptions de Bibracte, en majuscules, et de Chalon, sont un peu déportées vers le haut, mais confirme ma précédente explication. Les Séquanes sont bien à Dijon.

Vestige de l'ancienne forteresse, j'ai démontré dans plusieurs articles Agoravox que la tour dite de Taisey qui domine l'aglomération chalonnaise était à l'origine de notre Histoire, au carrefour des voies de l'étain. Cité des Héduens selon Strabon, métropole de la Celtique selon Diodore de Sicile, fondation cananéenne d'aprés ses traces archéologiques, Nuerax, ville des Celtes citée par Hécatée de Millet.

J'ai demandé le classement de cette tour, il y a 16 ans. Dans sa lettre du 18. 8. 2005, signée Paul Roncière, préfet de la région Bourgogne, celui-ci me la refusé en prétextant que la dite tour "bénéficie déjà d'une protection au titre des abords" du fait de la présence tout à côté du château.... une protection des abords qui a permis la construction d'une maison moderne en bois à son pied, à quelques 50 mètres ! C'est vraiment se moquer du monde ! 

Dans ce tournant de société auquel nous asssistons, les portes de cette tour et des dépendances ont été fracturées, les intérieurs vandalisés. Demain, des migrants agressifs s'installeront dans les lieux au mépris de la loi ou en profitant de son laxisme.

Ma découverte remonte au temps où j'étais encore en activité, avant que je termine une carrière militaire de 25 ans de services comme officier supérieur adjoint au général commandant l'Ecole et la place de Chalon-sur-Saône. Au Centre d'instruction du Service de essences, avec mon fidèle lieutenant, j'ai monté et dirigé de nombreux exercices militaires dans la région. Dans l'un de ces exercises de type rallye, je tenais moi-même un atelier où j'expliquais aux jeunes recrues l'excellente position défensive de Chassey-le-Camp, site néolithique.


Pourquoi Chassey-le-Camp sur cette croupe rocailleuse, dans une région manifestement infertile ? L'ancien officier que je suis plaide l'évidence. Il ne peut s'agir que d'un site militaire, un site militaire qui surveillait et gardait l'entrée du couloir de la Dheune. Et si ce site commandait cette entrée, c'est qu'il existait, en retrait, un pagus où se pratiquait un élevage et une culture protégés... (à l'époque chasséenne ?). Au centre de ce pagus, une position crève les yeux par ses avantages défensifs et d'observation : le horst de Mont-Saint-Vincent, là où je place le site de Bibracte. 

Comme je ne suis pas idiot, il m'a bien fallu comprendre que les importants effectifs mobilisables pour assurer les tours de garde sur le site de Chassey et de renfort pour la défense de Bibracte, ne pouvaient venir que de l'agglomération chalonnaise. 

Et il m'a bien fallu comprendre que le vieux chemin empierré qui grimpe la pente abrupte et boisée pour accéder au plateau rocailleux et nu d'Agneux - lieu de nos exercices militaires - ne pouvait s'expliquer que par l'existence d'une voie antique qui passait par là... la voie de la carte de Peutinger, de l'Arar (Saône/Thalie) à la voie Sequanas (Cozanne/Seine).

Et il m'a bien fallu comprendre que cette voie montante quittait la Saône avant de traverser Chalon pour remonter le cours de la Thalie jusqu'au chemin empierré abrupt précité.

Et il m'a bien fallu comprendre que la bâtisse, qui se trouve à son débouché sur le plateau, était, ni plus ni moins, que le péage que se sont disputé les Eduens de Chalon et les Séquanes de Dijon au temps de César. 

Plusieurs siècles avant JC, Cabillodunum/Taisey commandait donc la voie de l'étain qui, venant de Chypre, remontait le couloir Rhône/Saône pour aller chercher en Grande-Bretagne le précieux minerai de l'âge du fer. Après Cabillodunum/Taisey, la voie bifurquait en deux directions : l'une vers la Loire, en passant par le couloir de la Dheune, l'autre vers la Seine/Sequanas en remontant vers le nord comme nous venons de le voir.  Strabon nous donne une distance de 1000 stades (185 km) pour atteindre cette voie Sequanas depuis Lyon (géographie, IV, 3,3), ce qui nous amène dans la région de Verdun-sur-le Doubs. On rejoignait ensuite Alésia/Alise-Sainte-Reine et par des affluents de la Seine, la voie Sequanas. Ainsi s'explique le conflit que Strabon rapporte au sujet des péages de l'Arar, non pas de la Saône - ce qui est absurde - mais d'une Thalie qui faisait remonter les marchandises jusqu'aux pieds des monts d'Agneux. Il n'y a pas de mystère Alésia ; c'était, à cette époque, le nom de Chypre d'où partaient et revenaient les marchands : Alysia ; d'où le nom des stations, d'où Alise Sainte-Reine, d'où l'Alésia de Diodore de Sicile, métropole de la Celtique, laquelle ne pouvait être que Chalon/Taisey..

Lorsque Diodore de Sicile évoque la légende de la fondation de cette Alésia par Hercule au cours de sa course errante, il faut comprendre que c'est une colonie venue de Tyr qui, pour la première fois, s'est établie et retranchée sur sur la colline de Taisey. Cet Hercule, ajoute Diodore (c'est-à-dire : cette colonie herculéenne) tomba amoureux d'une princesse indigène, ce qui signifie que les nouveaux colons mêlèrent leur sang étranger au sang des belles autochtones. De leur union naquit Galatès. C'est lui (ce sont les descendants de ces premiers colons) qui a donné au pays son nom de Galatia. Ce sont ces descendants qui tentèrent de civiliser la Gaule en interdisant les injustices et les meurtres rituels que les indigènes commettaient sur les étrangers. Mais la population indigène était plus nombreuse que les soldats d'Hercule ; et les Barbares reprirent le pouvoir. Et Diodore termine par cet étonnant témoignage : « Alésia (c'est-à-dire Taisey) était le foyer et la métropole de toute la Celtique. » (Livre IV, XIX et Livre V, XXIV).

Et Strabon ajoute, je cite : Entre le Doubs, je corrige : eentre le Dubis/Dheune, et l'Arar ce sont les Aeduens qui habitent : la ville de Cabyllinum, sur l'Arar, et la place forte de Bibracte leur appartiennent. Les Aeduens se faisaient appeler aussi les frères du peuple romain, et ils avaient été effectivement les premiers d'entre les peuples de la Gaule à rechercher l'amitié et l'alliance des Romains. Les Séquanes, au contraire, qui habitent au delà de l'Arar, avaient été de bonne heure en butte à la haine des Romains, comme aussi des Aeduens (Strabon IV, 3, 2).

Madame Aymée ROGÉ, directrice régionale des affaires culturelles de Bourgogne Franche-Comté, au vu de mon croquis ci-joint, vous n'avez plus dire que Bibracte se trouve au mont-Beuvray, car il se trouve au delà de la Dheune, le Mont-Saint-Vincent, si. 

Et ce n'est pas fini... Vous avez tout faux !

L'église de Mont-Saint-Vincent est la copie du temple de Salomon, la cathédrale de Chalon, de celui d'Hérode. Les sauveurs annoncés dans les basiliques d'Autun, de Vézelay et de Clermont-Ferrand ne sont pas Jésus-Christ mais les empereurs Constantin, Julien et Avitus. Ces édifices sont beaucoup plus anciens que vous le dites et qu'en conséquence, le prétendu âge d'or des églises romanes, au Moyen-äge, est une vue de l'esprit...Ou sont les actes de fondation qu'en toute logique, on devrait retouver mentionnés dans les cartulaires des moines ?

Quel est ce merveilleux pays de l'Atlantide dont parle Platon ?

Emile Mourey, 6 novembre 2021, j'ai 89 ans.

Il y a 26 ans :.Vincent Guichard, archéologue, suite à ma contestation : « On ne va pas recommencer une polémique d'Alésia. » ( France culture, 11.2.1995.) « Dans la communauté scientifique, ça fait belle lurette que plus personne ne doute. Ça fait au moins 130 ans que plus personne ne doute de la localisation de Bibracte, capitale des Eduens, mentionnée par César à multiples reprises, sur le mont Beuvray. C'est absolument clair. » ( FR3 Bourgogne, 14.4.1999 )....


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