Question de points de vue, ou l’importance de l’empathie

par Robin des villes
jeudi 7 juin 2018

Notre époque est marquée par la discorde. Discorde entre les nations, entre les religions, entre les générations, entre les sexes… Plus cela va et plus il devient compliqué de nouer des amitiés et l’on tend à se replier sur soi et à communiquer avec les autres via sms, réseaux sociaux (ou le logiciel Discord qui ne semble pas l’atténuer...).

L’origine de cela nous la connaissons tous plus ou moins : « Diviser pour mieux régner ». Or, à l’origine de tout désaccord il y a une divergence de points de vue.

 

 

Ces images illustrent parfaitement ce que sont les divergences de points de vue. Ainsi, un même objet apparait différemment selon où on se situe. La « perception  » d’un « objet  » dépend du « point de vue » du « sujet  », c’est à dire de sa « position  ».

Ces images transposent donc le plan intellectuel sur un plan spatial à 2 dimensions. Sur ces dessins, l’ensemble des points de vue serait représenté par l’ensemble des positions, c’est à dire un cercle autour de l’objet. Et effectivement, n’avons nous pas des « positions » intellectuelles (religieuses, politiques...) ?

Or, nous voyons bien dans ces illustrations, à quel point la divergence de points de vue génère la discorde entre 2 sujets. Alors comment s’entendre ?

Et bien oublions le plan intellectuel un instant et plongeons nous à l’intérieur de ces images, comment ces 2 bonhommes peuvent ils s’entendre ? Imaginons leur conversation :

« 3 !
‐ Mais non 4 ! Tu es vraiment de mauvaise foi !
‐ Mais je te jure, j’en vois 3, viens voir !
[le sujet fait le tour]
‐ Ah mais ouais, c’est bizarre, je te jure que d’où j’étais j’en voyais 4, viens voir.
[les 2 font le tour]
‐ Ah ouais, on est cons, c’était une illusion d’optique !
‐ Ah ouais merde, on s’engueulait pour rien, allez viens on va boire une bière. »

Revenons maintenant au plan intellectuel, il est très difficile de faire comprendre à l’autre « viens voir de chez moi », et il est encore plus difficile de se déplacer sur ce cercle. Et d’ailleurs, quel est vraiment l’équivalent de ce cercle sur le plan intellectuel ? Et bien, s’y déplacer revient à être capable de considérer l’objet depuis un autre point de vue que le sien, depuis un autre corps et d’autres yeux, depuis un autre ego, depuis un autre être, et c’est ce que l’on nomme l’empathie. Et l’empathie mène à la concorde, à l’amitié et la fraternité. L’empathie permet également de se déplacer sur ce cercle où nous sommes cloués par les egos de nos corps incarnés. Elle assure donc une plus grande liberté.

Pour finir, étendons l’analogie : les 2 « sujets » de notre image sont comme 2 yeux ; lorsqu’ils divergent, cela est comme un individu qui aurait un strabisme divergent, et lorsqu’ils convergent le strabique retrouve une bonne vue. Or il y a un phénomène optique et cognitif intéressant :
6 à 12 % de la population est dite « steroblind » (et j’en fais partie). Les stereoblind ne voient pas réellement la 3D, ils ne font aucune différence entre le cinéma en 2D et le cinéma en 3D. La seule différence pour eux est qu’au cinéma 3D il faut porter des lunettes pour ne pas voir le film flou. Généralement, cela est lié à un strabisme, les yeux n’ayant pas convergé lors des premières années de vie, le cerveau n’a pas été entrainé à recréer les volumes à partir des images comparées des 2 yeux. Ainsi, les stereoblind évoluent, et évoluent normalement, dans un monde tridimensionnel qu’ils voient en 2 dimensions.
Pourquoi cet exemple est il intéressant ? Parce qu’il montre que la convergence de 2 sujets (yeux) ouvre à la perception d’une nouvelle dimension.

 

 


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