Question interdite : comment l’Occident réagira-t-il quand il comprendra que l’Ukraine est vaincue ?

par Renaud Bouchard
jeudi 22 décembre 2022

« Il est étrange de constater combien notre cerveau fait d'efforts parfois pour nous cacher la vérité…
Nous avons sous les yeux tous les indices et pourtant notre esprit se refuse à assembler les pièces… »

« La vérité est que la seule qualité indispensable à un homme de pouvoir…C'est la capacité à saisir les circonstances…Ne pas prétendre les diriger…Mais les saisir d'une main ferme… »

Giuliano da Empoli. Le Mage du Kremlin, Gallimard, 2022

 

 

Dans un brillant article intitulé Napoléon dans la littérature russe, l’historienne Anna Gnedina-Moretti montre (nous la citons), que « le personnage de Napoléon joue indiscutablement un grand rôle dans la culture et dans l'imaginaire russes. Aux prémices de sa carrière vertigineuse, explique-t-elle, Bonaparte est au centre de toutes les conversations dans les salons aristocratiques. Cela pour deux raisons : Napoléon a des idées révolutionnaires et c'est un adversaire coriace du maréchal Souvorov lors de sa campagne d'Italie. Mais la passion et l'admiration pour ce « petit Corse » se transforment bientôt en haine et en véritable mépris envers « ce tyran » qui a osé déclarer la guerre à la Sainte-Russie tsariste. La montée du patriotisme en Russie, comme dans d'autres pays européens envahis par Napoléon, est très présente dans la littérature de l'époque. L'avancée inexorable de l'armée napoléonienne composée « de vingt tribus soumises », selon une expression russe, suscite beaucoup d'hostilité dans les cœurs des patriotes russes »[i].

L’Histoire (avec une grande hache...) - qui est bonne fille mais d’une espièglerie souvent cruelle, comme chacun sait-, aime repasser les mêmes plats en les dressant d’une toute autre manière. Deux siècles plus tard, les « vingt tribus soumises » sont désormais celles des supplétifs européens de l’OTAN désormais embringués dans une guerre de « proxy » où les Etats-Unis d’Amérique envoient la malheureuse Ukraine et ses pseudo-dirigeants corrompus dans la broyeuse sanglante d’une guerre démente qui ne cessera que faute de combattants après avoir atteint un degré d’attrition tel que plus rien de stratégiquement et politiquement sérieux ne sera possible, hormis une capitulation inéluctable qui laissera une fois de plus une écharde purulente au flanc oriental de l’Europe.

Là encore, pour reprendre le titre de l’excellent ouvrage d’Adam Tooze sur la conduite de l’économie de guerre de l’Allemagne nazie – The Wages of Destruction[ii] -, l’analogie avec une économie ravagée sur fond de structure industrielle anéantie ne permet pas d’augurer autre chose qu’une issue défavorable aux « salaires de la destruction » que recevront l'Ukraine et "l'Union européenne" dans la mesure où le recours aux soins palliatifs avec l’entrée en lice de l’OTAN, de ses supplétifs européens et de la montée en puissance largement problématique de leur contribution à un effort de guerre étranger à l'opinion commune, ne font que repousser (c’est la loi du genre) l’heure funeste du décès.

Il convient en effet de considérer la situation dans sa réalité crue et de voir que dans les nombreuses éclaircies du "brouillard de la guerre" la situation est plutôt problématique parce que viciée dès l’origine et conduite dans ses développements au nom d’intérêts et d’engrenages monstrueux dans lesquels l’Ukraine ne joue plus qu’un rôle de lubrifiant.

Le triste et inutile voyage de V. Zelensky aux Etats-Unis, le cirque médiatique aux accents churchilliens revisités à la sauce Roosevelt suivi de l'acclamation par le Congrès des Etats-Unis - (oubliés les scandales gaziers Burisma et compromissions financières de la famille Biden…Oubliée la Sous-Secrétaire d'Etat Victoria Nuland "F..k the UE" qui a piloté le coup d'Etat du 2 février 2014 qui a renversé le président V. Ianoukovitch, oublié le sabotage des accords de Minsk) -, ne pourront cacher une situation terrifiante telle que la décrit ci-après l'analyste Julian Macfarlane où il se pourrait bien que l’on soit en train de siffler la fin du match :

https://julianmacfarlane.substack.com/p/ukraine-endgame?utm_source=post-email-title&publication_id=837411&post_id=92192967&isFreemail=true&utm_medium=email

 

Il ne s’agit pas ici de détailler les origines (connues) comme les conséquences du conflit sur la situation économique désastreuse de l’Ukraine[iii] ni même d’étudier la situation en Russie ou encore de rêver à un monde de résilience économique, de conte de fée et d’avenir radieux pour l’Europe en général et l’Ukraine en particulier[iv], – tous sujets qui feront l’objet d’autres contributions ultérieures –, mais bien plutôt de poser une question de prospective en y apportant une réponse que les acteurs et analystes politiques qui sont vent debout dans leur Russophobie[v] n’envisagent même pas, tant elle est étrangère à un schéma mental construit sur un mélange insipide de propagande et de pensée magique.

Cette question qui s’insère dans le seul contexte géopolitique , géostratégique et pour tout dire militaire est la suivante :

Comment l’Occident réagira-t-il si l’Ukraine est vaincue ?

 

Vilaine et impertinente question qui frise l'insolence, n'est-ce pas ?

C’est pourtant là une question cardinale à laquelle répond un commentateur et analyste[vi] dont nous citons les propos ci-après et qui devraient ouvrir un débat à l’échelle nationale et européenne.

Et pourtant il me semble que de véritables dirigeants, de véritables diplomates, des géopoliticiens connaissant la réalité du monde devraient lire cet article avec attention, se poser la même question et éviter de se raconter plus longtemps encore des histoires en ne privilégiant qu’une seule hypothèse ou une seule espérance (l’échec de la Russie et la « guerre de reconquête » de Zelensky, par exemple), le tout au nom d’idéaux et de valeurs que rappelle pour ne citer que lui Pierre Servent dans son dernier ouvrage[vii] (ces idéaux propres à l'Europe mais que peu de gens - Européens au premier chef -, seraient bien incapables de défendre faute de volonté de quitter leur petite zone de confort, de prendre conscience de la réalité, de disposer de la volonté et de l’armement utiles) alors que d’autres analystes tels que Douglas Macgregor[viii] , Richard Black[ix], ou Scott Ritter[x]qui ont fait la preuve de leur sagacité, suggèrent d’autres conclusions[xi].

 

Le constat est en effet très simple : les "experts occidentaux en politique étrangère" ne sont pas d’accord entre eux sur ce que serait la réaction probable du Kremlin si son aventure militaire en Ukraine échouait.

Compte tenu de la « contre-offensive remarquablement efficace de l'Ukraine contre les forces russes » à l'automne 2022, ( selon la doxa officielle) les responsables occidentaux et leurs alliés dans les médias se concentrent de plus en plus sur la réponse probable de la Russie à la « victoire globale de l'Ukraine » dans la guerre.

Mais beaucoup moins de discussions portent sur la façon dont les États-Unis et leurs partenaires européens réagiraient si le destin militaire changeait et si le « protégé » de l'OTAN faisait face à une défaite définitive. Une telle discussion est cependant nécessaire pour éviter de graves erreurs politiques.

 

 

  1. Le scénario envisagé par les occidentaux reste la victoire de l’Ukraine sur la Russie, mais pas l’inverse

 

Les « réalistes » craignent que le président russe Vladimir Poutine n’intensifie considérablement les efforts de la Russie. Une telle inquiétude est justifiée. En effet, l’escalade est déjà en cours, avec une mobilisation nationale partielle ordonnée par Poutine en septembre 2022 ainsi qu’une augmentation des frappes de missiles contre le réseau électrique ukrainien et d’autres infrastructures. 

Certains analystes inquiets avertissent que si la Russie est finalement vaincue en Ukraine, un Poutine « acculé » pourrait même utiliser des armes nucléaires « tactiques » afin d’éviter un fiasco humiliant. Même le président Biden a pris en considération l’existence de ce danger.

Cependant, les plus « bellicistes » insistent sur le fait que Poutine bluffe. Et ils ne célèbrent la contre-offensive de Kyiv que comme le prélude à un glorieux triomphe. Leur hypothèse implicite est que l’influence militaire de l’OTAN empêchera le Kremlin de faire monter les enchères. Ils semblent croire que l’ours russe s’éloignera en rampant avec sa courte queue entre ses jambes, acceptant un règlement diplomatique qui rendra tout le territoire ukrainien occupé (y compris la Crimée) au contrôle de Kyiv. Ce sont des faucons, à l’image d’Applebaum qui avait insisté, dès le départ, sur le fait que le seul résultat acceptable était ce scénario. En soi, cet optimisme de l’establishment de la politique étrangère occidentale qui repose sur les conséquences probables d’une défaite russe en Ukraine, est inquiétant. L’excès d’optimisme de Kyiv quant à ces perspectives l’est tout autant. 

La réalité est que si Poutine a clairement sous-estimé la résilience des forces ukrainiennes (ainsi que la portée et l’efficacité de l’assistance militaire de l’OTAN à Kyiv), la Russie atteint encore lentement ses objectifs territoriaux en détruisant les infrastructures ukrainiennes.

L’ampleur des pertes militaires est l’un des principaux indicateurs qui devrait susciter une extrême inquiétude chez l’Ukraine et ses patrons occidentaux. Le général Mark Milley, président de l’état-major interarmées, estimait début novembre 2022 que les troupes russes avaient perdu plus de 100.000 tués et blessés depuis le début de la guerre. Les médias américains avaient souligné le chiffre dans les gros titres sur le rapport de Milley. 

Ce qui a reçu beaucoup moins d’attention, c’est l’information selon laquelle les forces ukrainiennes auraient également subi plus de 100.000 pertes. Or, cela aurait dû être traité avec attention, car l’armée russe est beaucoup plus importante que l’armée Ukrainienne et la population totale de la Russie est plus de 3 fois supérieure à celle de l’Ukraine. En d’autres termes, la Russie peut faire face à des pertes aussi terribles plus facilement et plus longtemps que l’Ukraine.

Mais l’administration Biden reste cynique face à de telles conséquences, puisque le modèle de Washington, pour utiliser l’Ukraine comme mandataire militaire contre Moscou, ressemble à celui des moudjahidines afghans dans les années 1980 utilisés pour saigner les forces d’occupation de l’Union soviétique. Cette politique a finalement été couronnée de succès, bien qu’à un prix élevé pour le peuple afghan, et ce à bien des égards. Cependant, comme je l’ai dit plus tôt, l’Ukraine est un intérêt beaucoup plus vital pour Moscou que l’Afghanistan ne l’a jamais été. Par conséquent, la volonté du Kremlin d’accepter une sortie humiliante d’Ukraine est extrêmement improbable.

Si les responsables de l’administration Biden ne peuvent être que cyniquement pragmatiques quant à l’utilisation de l’Ukraine comme force « intermédiaire » dans ce conflit – tant que la stratégie s’avère efficace – il s’avère aussi que Kyiv compte des légions de véritables partisans au sein des diplomates et des médias. Ainsi, la fausse représentation omniprésente de Volodymyr Zelensky comme une noble figure proche de Winston Churchill, et la présentation de l’Ukraine comme une « démocratie libérale courageuse » résistant à l’invasion d’un « agresseur vicieux », rendent-elles difficile, pour Washington, de renoncer à son petit confident, alors même que le destin de Kyiv devient de plus en plus sombre. Prétendre que l’Ukraine est à l’avant-garde de la lutte existentielle mondiale entre la démocratie et l’autocratie, ainsi que l’administration et ses alliés dans l’élite politique l’ont fait à plusieurs reprises, sera par conséquent un discours difficile à abandonner.

 

  1. Si la Russie remporte la victoire, quels seraient les risques d’escalade au niveau de l’OTAN ?

 

Si la prochaine offensive hivernale russe – ou une offensive ultérieure – conduit à la défaite des forces ukrainiennes Il y a un risque très réel que cela entraîne une énorme pression sur l’administration Biden pour augmenter, plutôt que réduire, le soutien américain à Kyiv. En effet, cela entraînerait certainement des appels à une implication militaire directe de l’OTAN dans la guerre. L’escalade pourrait prendre la forme d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine ou même le déploiement de forces militaires américaines dans le pays.

Les risques associés à des mouvements aussi dramatiques et horribles devraient être évidents, mais ces personnalités puissantes, qui ne voient cette guerre que comme une « sainte croisade » contre l’agression russe et une menace mondiale de l’autocratie, ne peuvent être dissuadées par de telles considérations. Les membres de l’establishment américain de la politique étrangère n’ont pas la réputation d’être disposés à abandonner les entreprises qui ont échoué. Ils ont persisté dans la guerre du Vietnam pendant des années, bien qu’il soit devenu évident que les « clients » de Washington à Saigon ne pouvaient pas gagner. Plus récemment, ils ont fermement refusé de reconnaître la faillite de la politique américaine en Afghanistan pendant près de deux décennies.

Il est difficile d’imaginer que des personnes ayant cette même mentalité quitteraient l’Ukraine après avoir fait de leur mieux pour présenter le pays comme une démocratie dynamique et un allié important. Ainsi, en réponse à l’appel tiède – et rapidement retiré – du Caucus progressiste de la Chambre des représentants à mettre davantage l’accent sur la diplomatie pour mettre fin à la guerre, l’on a vu à quel point ces cercles ont provoqué un « tsunami » d’hostilités à cette proposition, ce qui témoigne de l’étendue de leur soutien « fanatique » à l’Ukraine. 

Les appels à Washington pour un plus grand engagement pour l’Ukraine sont susceptibles d’être entendus par l’élite américaine, malgré tous les risques que cela représenterait pour le peuple américain. Aussi, les Américains qui veulent empêcher leur pays d’être entraîné davantage dans le conflit en Ukraine doivent être prêts à lutter contre de telles tentatives.

 

Que conclure ? (et c'est moi qui parle) , sinon que l’idée d’une « croisade contre la Russie » ne mène qu’à une impasse militaire, financière, économique, politique et stratégique dont les Européens en général et les Français en particulier vont très vite découvrir l’ampleur lorsque les premier signes annonciateurs de l’orage à venir auront laissé la place à l'implacable réalité des événements.

Le temps est venu de passer à autre chose et de sortir du jeu les corrompus, les incapables et les excités qui privilégient comme on vient encore de le voir les papouilles indécentes et les paillettes d’une rencontre sportive internationale gangrenée par l'argent et le mépris des droits humains alors que les flammèches de l’incendie commencent à voleter partout.

La solution, notre solution, ma solution est simple : il faut réarmer, nous réarmer comme je l’ai maintes fois écrit, et ce dans tous les domaines, d’une main forte, avec lucidité, pertinence, courage.

Ce n’est pas tout en effet que de citer cet auteur au demeurant passionnant qu’est Giuliano da Empoli[xii].

Encore faut-il éviter de le mettre à toutes les sauces comme on l'entend et lit çà et là pour justifier les analyses géopolitiques et les actions économiques et militaires hasardeuses qui sont entrain de conduire la population ukrainienne au hachoir à viande, dans la défense ahurissante d'un Bakhmut aux accents d'un Verdun inutile.

Répétons-le, en référence à l’un des propos que l’on peut lire dans ce texte de Giuliano da Empoli qui est plus qu’un roman et moins qu’une fiction : « La vérité est que la seule qualité indispensable à un homme de pouvoir…C'est la capacité à saisir les circonstances…Ne pas prétendre les diriger…Mais les saisir d'une main ferme… »

Certains y arrivent. D'autres pas.

Ceux-là n'ont définitivement plus leur place dans le monde politique, économique, financier, militaire qui est l'essence de la marche d'un Etat digne de ce nom, puissant, respecté, aimé de ses ressortissants, prospère, confiant dans l'avenir et préservé de tout aventurisme politique, que devrait être la France.

 

Sources :

Texte original :

Как отреагирует Запад, если Украина потерпит поражение ?

https://3mv.ru/user/URUZ

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15-12-2022, 00:26

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[i] Gnedina Moretti, Anna, Napoléon dans la littérature russe, in Revue du Souvenir Napoléonien, N° 501, pp. 36-54, Octobre - Novembre - 2014, https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/articles/napoleon-dans-la-litterature-russe/

 

[ii] Tooze, Adam, Wages of Destruction : The Making and Breaking of the Nazi Economy , Allen Lane, 2006 https://adamtooze.com/the-wages-of-destruction/ Voir aussi Simon Williams, in Axis History : https://www.axishistory.com/about-ahf/news/54.../509-review-the-wages-of-destruction

 

[iii] Sławomir Matuszak, A struggle to survive. Ukraine’s economy in wartime, OSW,Centre for Eastern Studies, 2022-10-18, https://www.osw.waw.pl/en/publikacje/osw-commentary/2022-10-18/a-struggle-to-survive-ukraines-economy-wartime

 

[iv] Guerre en Ukraine, affronter les défis. Les réponses de l’OCDE face aux conséquences de la guerre en Ukraine, OCDE Octobre 2022, https://www.oecd.org/ukraine-hub/policy-responses/s-appuyer-sur-les-regions-et-les-gouvernements-locaux-pour-reconstruire-l-ukraine-2

 

[v] Chafarevtich, Igor, La Russophobie, Chapitre Douze éd. 1993.

 

[vi] URUZ, Как отреагирует Запад, если Украина потерпит поражение ? 15 Décembre 2022, https://3mv.ru/user/URUZ

 

[vii] Servent, Pierre, Le Monde de Demain, Robert Laffont, Novembre 2022, https://books.google.fr/books?id=tGeYEAAAQBAJ&hl=fr&printsec=frontcover&output=embed

 

[viii] Douglas Macgregor, « Quels sont les intérêts de la France qui justifient sa participation à une coalition antirusse en Europe de l’Est ? », 22 novembre 2022, https://www.breizh-info.com/2022/11/22/210942/douglas-macgregor-quels-sont-les-interets-de-la-france-qui-justifient-sa-participation-a-une-coalition-antirusse-en-europe-de-lest/

 

[ix] Richard Black, Eva K. Bartlett, Senator Richard Black on Ukraine War on the Donbass, Russia's Reaction, NATO's Drive to Nuclear War, 16 Décembre 2022, https://youtu.be/ys_lI6mXA_c

 

[x] Scott Ritter, Scott Ritter : Ukraine cannot win this war. It's a 'fantasy.'15 novembre 2022, https://youtu.be/JCR-Phtgx0k?t=75

 

[xi] Macfarlane, Julian, Not Just Bakhmut Collapsing, New Forensic, 11 December 2022 https://substack.com/profile/86669120-julian-macfarlane

 

[xii] Giuliano da Empoli, Le Mage du Kremlin, son premier ouvrage de fiction, qui dresse le portrait de Vadim Baranov, une éminence grise de Vladimir Poutine, personnage inspiré de Vladislav Sourkov

 


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