Qui paye ses dettes s’enrichit
par Dorzan
vendredi 26 août 2011
Daniel Cohn-Bendit (Alias Dany le rouge) tu me dois 275 frs, soit un peu plus de 41 € (excuse le tutoiement, mais je me replace dans le contexte, et à l’époque il était de rigueur).


Je sais, ça date, mais c’est quand même pas l’antiquité. Tu ne t’en rappelles pas, moi non plus je ne me rappelais pas, jusqu’à ce que je ressorte mes bulletins de paye, pour ma caisse de retraite…
Ça remonte à mai 68, pour les jeunes je précise, mai 1968, c’est un peu après le milieu du siècle dernier. Certains on parlé de révolution, j’y étais, je parlerais plutôt d’une fronde organisée par une « pseudo-élite », étudiants à la tête trop pleine (quand il y trop plein, il n’y a plus qu’une solution…) Rien à voir avec 1789, ou la Tunisie, l’Egypte, ou encore la Libye, en voilà de vraies révolutions.
Je vais t’expliquer, moi j’avais 18 ans et je travaillais déjà, (c’était pas un choix, mais une nécessité). Maintenant, pour ce que certains font de leurs études, peut-être n’ai-je rien à regretter !
Mais voilà, toi et ta petite bande de « cerveaux en fusion » vous avez voulu jouer les « forts en thème ». Personnes ne savait trop pourquoi et comment ça a commencé, ni vous d’ailleurs, sûrement une histoire de cantine, ou un truc comme ça. Toujours est-il que toute la région parisienne s’est rapidement enflammer (à cette époque le feu venait de l’intérieur). Attention, ça n’a jamais trop dépassé le périf, qui à l’époque n’était pas totalement terminé. Sans trop savoir pourquoi, beaucoup vous ont suivis, sûrement l’attrait de la fête : il y avait très régulièrement des BBK, Bld Saint-Michel. Où alors, l’attrait des belles paroles…
C’était vrai, et c’est toujours vrai, le bien parlé est une arme redoutable. Pourtant les paroles ne sont souvent que du vent, de jolis mots enveloppés dans de jolies phrases, mais au final quand on y regarde de près ça sonne creux. La plupart de ceux qui font de jolies phrases, n’agissent pas ou peu, c’est normal, ils espèrent que leur belles phrases pousseront les autres à le faire. Et puis on ne peut pas tout faire, parler et se faire écouter ça prends du temps, de l’énergie…
Peut-on imaginer qu’un jour, la délinquance de la belle parole soit réprimée ? Rêve pas Dorzan, il faudrait plus que doubler le nombre de place dans les prisons (tu payes pas déjà assez impôts comme ça ?)
Excusez-moi, Daniel, je m’égare, revenons à nos moutons, tu étais très impertinent à l’époque (à voir ta tête sur la photo, le mot est faible, allez, je remplace par prétentieux, tu croyais tout savoir, ou tu voulais nous le faire croire) tu l’es toujours, mais un peu moins, sûrement l’âge, où la raison ou les deux (tu as quand même conservé ton style, « donneur de leçons ».) Revenons à mes 275 frs, soit un peu plus de 41 €. Je t’explique, lorsque vous avez, toi et tes petits « insurgés à la tête trop pleine » foutu la zizanie, la petite entreprise dans laquelle je bossais a été obligé de fermer, provisoirement bien sûr. Mais elle a fermé, et moi et mes collègues sommes restés à la maison (ma maison à moi elle était loin, en Gascogne, alors je suis resté dans ma chambre d’hôtel, avenue de Choisy à Paris). Enfin, pas exactement, j’allais quand même voir ce que vous complotiez, toi et ta bande de cerveaux prépubères, du côté du boulevard Saint-Germain (les cinémas, les théâtres étaient tous fermés, mais le spectacle était à deux pas, et on entendait le son de chez moi (celui des tronçonneuses bien entendu). J’ai même récupérer un pavé, attention pas pour l’envoyer sur les CRS, c’était juste pour caler un pied de mon lit. Je n’étais pas le seul dans mon hôtel de jeunes travailleurs à ne pas comprendre, vous aviez tout, et vous vouliez encore autre chose, mais vous ne saviez pas quoi, alors vous cassiez tout pour l’obtenir, pour obtenir quoi, vous ne saviez pas …
Nous on savait peu, mais on savait surtout qu’on ne pourrait s’en sortir qu’en travaillant, et non pas en écoutant ceux qui croyaient savoir, ou qui faisaient semblant de savoir, mais qui ne savaient rien. C’est vrai, vous aviez lu des livres, beaucoup trop de livres, mais vous aviez aussi beaucoup trop écouté, écouté ceux qui disaient savoir, mais qui ne savait rien, ou pas grand chose... Moi aussi je lisais des livres, beaucoup de livres, mais sûrement pas les mêmes. Moi aussi j’ai écouté, mais pas les mêmes gens. Ceux que moi j’ai écouté ne savait pas faire de belles phrases, et n’avait pas la prétention de détenir le savoir.
Toujours est-il que vous donniez à certains, l’impression de tout savoir de tout connaître (juste l’impression), alors que ne saviez rien. À 20 ans on ne sait rien ou alors seulement ce que les autres veulent bien vous faire croire. C’est notre problème, d’aujourd’hui, et d’hier aussi (pour demain il est prudent d’attendre encore) ceux qui croient savoir, ou qui font semblant de savoir, sont de plus en plus nombreux, et ils remplissent les cerveaux de ceux qui veulent savoir.
Si ceux qui croient savoir, savaient vraiment, le monde serait-il dans l’état ou il se trouve ?
Alors, si nos jeunes continuent d’ingérer des trucs et des choses qui n’amènent à pas grand-chose, ou voulez-vous qu’ils aillent !
Excusez-moi, Daniel, toujours ce besoin d’écrire des mots, comme d’autres ont ce besoin de faire du vent. Voilà je reviens à mes 275 Frs (41€, plus les intérêts ça doit faire… allez, pour les intérêts, c’est cadeau) je disais donc, en mai 68 mon entreprise a fermé, une quinzaine de jours, à cause de toi, tu ne peux pas le nier, tu étais le meneur, je peux retrouver les preuves dans les archives de l’ORTF (la photo ci-dessus parle d'elle même). Ça fait la moitié d’un mois et comme mon salaire était de 550 frs, fait le calcul toi-même, t’a pas besoin d’une calculette, si, non… À quand même, on voit que toi tu as étudié !
Allez sans rancune… bon vent Dany le rouge...
PS : Pour les 275 frs, tu les envois à mon adresse, je compte sur toi. Tu vas sûrement te demander pourquoi après tant d’années… Je t’avais perdu de vue, puis mon dossier pour la retraite et … coïncidence, les primaires des écolos, les conseils judicieux que tu as prodigués à ton ami Nicolas Hulot (grâce à toi le pauvret a perdu les primaires, et son job à TFI). C’est seulement là que j’ai eu l’idée , pas de chance, Daniel Cohn-Bendit, dans ce cas bien précis la prescription, ça ne marche pas.