Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? La pensée humaine s’invite dans la compréhension de la crise sur la Présidentielle 2019 en Algérie
par Hamed
mardi 5 mars 2019
Le « Qui sommes-nous ? » ou le « Où allons-nous ? » sont des questions de base de notre essence d’être. Ce sont des questions fondamentales qui se posent à nous et auxquelles nous avons toutes les difficultés du monde à y répondre. Dans ce qui va suivre, nous ne prenons pas le dogme religieux comme base de recherche, base de compréhension de l’humain, parce que le dogme religieux nous mène à la foi et à la croyance, et le problème est qu’une grande partie de l’humanité est animiste ou tout simplement ne croit pas. Nous ne prenons pas aussi la conceptualisation de l’humain par le dogme philosophique. Donc, notre approche est d’être à la fois dans notre réalité et dans notre abstraction, tout en réfléchissant s’il n’y a pas une intention que nous ne connaissons pas ou difficilement l’appréhendons dans notre devenir. Qu’en fait, c’est cette intention qui nous donne le sens d’être, le sens d’exister, le sens de notre existant.
Tout d’abord qui sommes-nous ? Nous sommes des humains. Nous savons que ce qui nous différencie des autres espèces vivantes sur terre, animales et végétales, c’est cette faculté humaine que nous avons, la « pensée ». Nous sommes « conscients de nos pensées et par nos pensées » qui pensent en nous. Nous sommes donc ces pensées. Sans elles nous ne pouvons exister. Donc les êtres humains ont une conscience et aucune espèce vivante n’a ce qu’ont les humains qui peuvent penser tout ce qui existe sur la Terre.
L’homme peut-il s’apercevoir qu’il pense ? Il n’a point besoin de s’apercevoir qu’il pense. Il pense tout simplement. Qu’il fait quelque chose, qu’il étudie, ou qu’il travaille, c’est de sa pensée que procède tout son existant.
Donc si on se pose la question « Qui sommes-nous ? », nous sommes ce corps réel qui existe dans la réalité. Donc un réel de l’homme par soi et la réalité qui lui arrive aussi par soi. Pour comprendre, ces mots et ces phrases que j’aligne à cet instant même, sont-ils de moi ? La réponse est Oui, ils sont de moi, mais je ne peux m’empêcher de dire qu’ils viennent avant tout de ma pensée. C’est une vérité. Et ceci nous amène à la question : « Qu’est-ce qui précède ma pensée ou mon existant ? »
Jean-Paul Sartre dira « l’existence précède l’essence. » Mais quand je regarde mes mots que j’ai écrits, force pour moi de dire que c’est ma pensée qui a précédé puisque c’est elle qui m’a poussé à les écrire. Dès lors, pour moi, c’est l’« essence qui précède à l’existence ».
Si je pose la question à mes mains pourquoi elles écrivent sur le clavier de l’ordinateur, elles ne pourront pas me répondre ? Si je pose la question à mon cerveau, pourquoi il réfléchit, il ne pourra pas me répondre, il est soumis à ma pensée. Mon cerveau ne comprend pas ce que j’écris, il fait que ce que ma pensée lui dit de faire. Donc ce n’est pas mon cerveau qui comprend mais ma pensée qui comprend. Le cerveau n’est que l’interface entre moi, mon corps et la pensée qui commande tout.
De même, mes yeux qui lisent ces mots que j’écris et qui contrôlent l’exactitude de ma réflexion, de ma pensée dans ces mots, ne peuvent pas répondre. Et ceci je le dis pour simplement montrer que mon corps entier est au service de ma pensée. Et c’est valable pour chaque humain sur terre. Qu’il travaille, qu’il étudie, qu’il marche, qu’il vole dans les airs, qu’il commet des mauvaises actions, l’homme le fait avec sa pensée, l’homme est dirigée par sa pensée. Si, par exemple, un lecteur vient à réfuter ces réflexions, il le fera par sa pensée. S’il fait siennes ses réflexions, il le fera par sa pensée.
On peut se poser la question pourquoi une personne réfuterait ces pensées que j’écris qu’il viendra à lire si elles sont publiées, alors qu’un autre les accepterait comme juste. Et pourtant les deux lecteurs pensent avec leurs pensées dont ils ne savent rien. Pourquoi alors ces différences d’appréciation dans chacune des pensées qui auront lu ces réflexions. Il est évident que, pour qu’il y ait différence d’appréciation, il existe forcément des différences dans les pensées de chacun. Si la plupart sont d’accord avec ces réflexions, forcément celui qui les réfute a peut-être mal compris.
Pour simplifier la question, prenons dans une classe de cours, des étudiants qui excellent dans leurs études et ont de très bonnes notes, et ils sont peu nombreux, par contre les autres qui n’excellent pas ont des notes moins bien, et sont plus nombreux. Pourtant tous pensent la même pensée. On doit donc conclure que certains sont avantagés parce qu’ils sont soutenus dans leurs études par des pensées qui éclairent plus, qui leur permettent de raisonner vite et conclure juste, et d’autres avec des pensées qui éclairent moins, et des notes moins bien. Donc c’est une situation liée à la constitution biologique de chacun, liant corps et esprit.
Par cet exemple, on constate que l’être humain est un tout mais chaque être se différencie de l’autre. Le monde est ainsi fait. Que l’on soit juste dans notre raisonnement ou que nous soyons dans l’erreur, « nous sommes dépendants entièrement de notre pensée ».
Souvent, les hommes, ne se rendant pas compte, commettent des actes graves, répréhensibles. Mais là nous entrons dans la « sphère de l’intentionnel dans la pensée ». Par exemple, prenons une situation historique qui a existé. Un homme ou un groupe d’hommes prennent des décisions graves. Dans la prise de décision à l’instant même où elle est décidée, et qu’ils l’appliquent cette décision, ces hommes n’y ont vu que leur intérêt, ils n’ont pas vu les conséquences ou l’« intention », la « finalité » que va entraîner cette décision.
En 1945, Truman et son staff à la Maison Blanche ont décidé de lancer une bombe atomique sur Hiroshima, le 6 août 1945, et trois jours après, le 9 août 1945, sur Nagasaki. Évidemment, cela a été une décision motivée pour obtenir la reddition du Japon, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Mais, par cette décision, tout un processus s’est mis en marche. Un hasard qui n’était pas un hasard a fait que les États-Unis ont procédé à une explosion nucléaire en juillet 1945. Et ce sont les cerveaux des savants américains qui ont mis au point la bombe atomique, et l’essai nucléaire a été concluant.
Dans l’absolu de l’Essence, ce ne sont pas les cerveaux des savants américains qui ont trouvé l’arme nucléaire mais leurs pensées dont ils ne savent rien qui leur ont fait découvrir la bombe. Pour la Pensée absolue, le secret de la bombe n’existe pas, l’ordre du monde aussi. Et qu’est-ce que la Pensée absolue ? Si ce n’est Dieu, Allah le Tout Puissant Créateur du monde et de l’univers.
L’homme ne sait rien de sa destinée, il ne sait que ce que sa pensée lui fait découvrir. De même, Truman et son staff, après la découverte nucléaire, les (bombes nucléaires) ont rapidement « essayées » sur le Japon. Leur objectif a été vaincre rapidement le Japon et sans pertes.
Au final, qu’est-ce que l’homme ? L’homme est simplement ce qu’il est selon ce qu’il doit être. Si la Pensée absolue qui transcende l’humain que nous sommes, et par laquelle tous les êtres existent, avait voulu que les deux bombes ne soient pas larguées sur Hiroshima et Nagasaki, qui l’empêcherait ? Elle n’avait qu’à laisser les savants américains dans l’obscurité, dans le non-savoir. Mais la Pensée du monde a « décidé » que les hommes trouvent et l’essaient sur des êtres humains pour qu’ils voient la puissance destructrice qui ressort. Depuis 1945, soit 74 ans, le monde n’a pas eu de guerre entre les puissances. Ces bombes venant de la Science de l’Essence, sur le plan absolu, montrent aux grandes puissances ce qu’ils leur coûteraient de se lancer dans une guerre nucléaire. On constate, en fait, que ce n’est pas l’homme le « maître du monde, mais la Pensée vient de Dieu, le maître du monde. »
Sur un autre thème, on parle beaucoup de l’islamisation de l’Europe. Et on met tout sur l’immigration en provenance des pays islamiques. Et toujours l’avertissement, comme on me l’a écrit dans un des commentaires (2) que j’ai reçus, « Je vous observe au télescope depuis le fuseau horaire de Yakutsk, et chaque fois que je passe en France, je prends la mesure du désastre auquel l’immigration de masse en provenance de pays islamiques va vous conduire.
Si rien n’est fait, dans deux générations, la France va se transformer en une espèce de Planète des singes dirigée par des islamopithèques et où les derniers « blancs » non croyants seront considérés comme du gibier. Revoyez ce film si vous ne comprenez pas ce que cela veut dire. »
Et ce que dit l’auteur de ce commentaire est valable pour l’Allemagne, la Belgique et pour tous les pays de l’Union européenne. Un autre commentateur lui répond. « Mais vous avez raison : les petits blancs sont déjà considérés comme des proies. Le féminisme a fait des dégâts... »
Si rien n’est fait, la question est « Quoi faire ? » En réalité, il n’y a rien à faire pour la simple raison que la situation relève de la situation intrinsèque du monde et de son devenir. La Pensée régit le monde vivant et non-vivant, et il n’y aucun fatalisme, tout au plus une évolution du monde. Si les Terres d’Europe se dépeuplent et l’Allemagne en est un exemple, le taux de natalité n’arrive pas à compenser les décès, il est tout à fait normal que le dépeuplement se compense par un autre peuplement. D’où va-t-il venir ? Des pays d’Europe ? Ce n’est pas possible, tous les pays d’Europe sont confrontés au phénomène de dénatalité. Donc le seul moyen est le recours aux peuples issus de l’immigration africaine, d’Asie... Et ce problème de dépeuplement concerne d’autres peuples, à savoir le Japon, la Russie... On comprend alors que l’arrivée des migrants étrangers n’est pas seulement un phénomène naturel, mais porte en lui une « intention démographique compensatoire ». Ce qui explique pourquoi la chancelière allemande, Angela Merkel, a régularisé la situation de un million d’immigrés africains et leur intégration dans la société allemande qui est vieillissante et a un fort pourcentage de retraités.
Quant à l’islamisation, si elle est rejetée aujourd’hui, rien ne dit que cette islamophobie se tasserait avec le temps au fur et à mesure que s’opère l’intégration des Musulmans en Europe. L’Islam alors sera accepté comme une deuxième voire même une première religion que ce soit en France ou dans tout pays européen qui a une forte population musulmane pratiquante.
Dans cette intégration, ce ne sont pas seulement les Musulmans qui seront portés dans l’intégration mais les populations autochtones qui vont se trouver assimilé dans ce rapprochement intercommunautaires. En clair, puisque tout vient de l’Essence, dès lors les Européens seront acquis à cette islamisation qui ne serait plus demain une islamisation rejetée. Les êtres humains évoluent, ce qui était obscur hier peut s’éclairer demain. En effet, les Européens commandent-ils leurs pensées ? Etaient-ils islamophobes il y a 50 ans, ou 80 ans ? Les êtres humains changent. Aujourd’hui ils sont ceci, demain, ils seront cela.
Là aussi il existe une intention dans l’essence de la pensée des peuples. Ces peuples ne peuvent que penser leurs pensées. Ou comme le dit l’homme de Yakutsk sauf qu’il faut corriger ce n’est pas « une Planète de singes qu’ils soient islamopithèques ou christiano ou laïcopithèque » mais tout simplement des êtres humains qui forment dans leurs différences une même communauté, une même identité nationale au fur et mesure qu’avancent les générations. Jusqu’à ce que cette conceptualisation de l’islamophobie s’efface avec le temps de la mémoire, ou tout au plus reste un événement passé qui aura perdu de son importance.
Ceci étant, on peut prendre un autre exemple, et celui-ci est actuellement en cours et concerne le peuple algérien dans toutes ses composantes. Un rendez-vous majeur l’attend, l’élection présidentielle qui doit se tenir le 18 avril 2019 pour désigner le futur président de la République. Et le monde entier a les yeux braqués sur l’Algérie. Surtout les régimes totalitaires, et en premier, les pétromonarchies et monarchies arabes retiennent leur souffle. Cette bombe révolutionnaire et civilisationnelle en Algérie peut emporter dans son sillage leur système politique monarchique absolutiste rétrograde.
Que s’est-il passé en Algérie avant cette révolution sortie pour ainsi dire du néant. Il faut se rappeler ce que l’éditorial du Quotidien d’Oran, titrait, le 1er avril 2018. « Sinistrose ». « A un an ou presque, de la prochaine présidentielle, rien ne transparaît des intentions des partis politiques quant à leur préparation pour cette échéance que d'aucuns présentent déjà comme une simple formalité si le président Bouteflika se porte candidat. Même si les partis d'opposition tardent en fait à s'exprimer sur cette échéance, hormis le PT qui, lui, veut mettre en place une assemblée constituante avant avril 2019, des échos parviennent de certains états-majors selon lesquels il n'y a aucun consensus pour le moment pour que des candidats émergent. Une candidature commune représentant les principales tendances de l'opposition ne serait pas possible pour affronter le candidat du pouvoir, si tant est que le président Bouteflika est partant pour cette présidentielle, car aucun rapprochement extraordinaire n'est visible ou possible, ni maintenant ni à l'horizon. » (1)
Evidemment, le gouvernement et la classe politique affairés dans la lutte pour le pouvoir ont oublié totalement le peuple. Au point que dimanche 10 février, juste après le show du FLN du vendredi 8 février pour son soutien du président sortant, l’APS annonce presque avec un air de victoire, comme si c’était acquis : « M. Bouteflika prévoit dans son message d'initier « dès cette année », s’il est élu, une conférence nationale inclusive qui aurait pour objectif l’élaboration d’une « plateforme politique, économique et sociale », voire « proposer un enrichissement de la Constitution ». (2)
Et la réponse à laquelle le pouvoir ne s’est pas attendu, il ne l’a pas eu de l’opposition, mais du peuple, de cette jeunesse qui constitue le futur de l’Algérie. Elle n’a pas accepté cette élection-mascarade. Qu’un homme gravement malade, ne parlant pas, ne marchant pas, paraissant très peu sur la scène publique, recevant rarement des personnalités étrangères, vivant enfermé dans un lieu médicalisé, soit utilisé par le pouvoir parce que les clans qui le constituent ne se sont pas accordés pour désigner un nouveau candidat pour le remplacer, et ont opté pour reconduire Bouteflika pour un cinquième mandat, cela ne pouvait pas passer.
Et arrivent les grandes manifestations populaires dans toutes les principales villes d’Algérie, le 22 février 2019. Le pouvoir n’arrive pas à croire, et des manifestations qui se sont tenues avec un mot d’ordre impérieux pour tous « pacifique ». Et des menaces ont suivi du pouvoir avertissant que les appels anonymes dans les réseaux sociaux pouvaient entraîner l’irréparable. En clair, les manifestations devaient cesser pour éviter des conséquences sur la population. Mais le peuple algérien a continué dans ses revendications jusqu’à cette journée historique du vendredi 1er mars 2019 où, dans toutes les villes d’Algérie, le peuple a marché comme les doigts de la main, et pacifiquement. Pour le seul Alger, on dénombre 800 000 mille manifestants. Et les manifestations des étudiants dans toutes les universités d’Algérie n’ont pas discontinué.
Il faut se poser la question sur la pensée du peuple algérien. Pourquoi cette pensée du peuple algérien s’est élevé et a rejeté cette élection qui était pour lui une mascarade tant le président algérien, par sa maladie invalidante, ne réunissait aucun critère pour être éligible ? Le peuple algérien avait-il peur ? Puis, armé d’un sursaut, il a dit non. Évidemment, on peut dire tout ce qu’on veut dans ce sursaut salvateur. Cependant, il demeure que, quoi que l’on dise, que le peuple algérien pense, et aurait pu ne pas agir et rester dans cette sinistrose où se trouvait l’Algérie. Après tout Bouteflika ou un autre, quel changement pourrait s’opérer en Algérie si le système politique restait toujours le même.
De même, la pensée des décideurs pourquoi changer Bouteflika si aucun consensus n’est trouvé sur un candidat pour le remplacer. Et chaque partie du pouvoir craignait pour ses intérêts et privilèges si un candidat autre que le président sortant venait à être élu et aura à bouleverser l’ordre du système politique algérien.
Donc, globalement nous avons ceux qui pensent maintenir la continuité et reconduire le président sortant, l’opposition très affaiblie et bien qu’elle s’oppose au cinquième mandat ne pèse d’aucun poids pour s’opposer à la reconduction du système. Et le peuple ne bouge pas, ne pense pas et regarde simplement.
Puis le destin frappe à la porte de l’Algérie. Des appels anonymes pour manifester son opposition arrivent sur les réseaux sociaux. L’incroyable arrive. D’où viennent-ils ces appels anonymes dans les réseaux sociaux, donc d’Internet ?
Si on regarde l’histoire, le peuple, en octobre 1988, en pleine crise économique, le peuple a aussi entendu des appels et, à cette époque, il n’y avait pas de réseaux sociaux, et Internet n’existait pas. Pourtant, il s’est soulevé et il y a eu des centaines de morts entre le 5 octobre 1998 et le 10 octobre 1988. Mais ce sacrifice a été nécessaire puisqu’il a permis l’instauration de la démocratie. Le multipartisme, la liberté de presse, d’opinion..., l’Algérie se transformait. Elle a réellement avancé malgré qu’elle ait payé un prix cher avec la décennie noire. Plus de 100 000 morts. Mais, c’était le prix à payer comme l’ont payé avant les pays avancés dans leur histoire. Combien de guerres et de révolutions ont jalonné l’histoire de l’Europe. On peut dire que l’Europe par ses guerres et ses révolutions est le « phare de la démocratie » pour les pays du monde. Et encore aujourd’hui, a eu lieu en Europe et aux États-Unis le mouvement des Indignés venant en droite ligne du Printemps arabe, et aujourd’hui, les Gilets jaunes en France. Mais ce « phare » en Europe a été permis par l’Essence qui gouverne le monde. Et c’est ce que l’on doit savoir, il est venu par une histoire tumultueuse de l’Europe.
Donc le soulèvement du peuple algérien même s’il n’était pas attendu, même s’il n’a pas été prévisible, et en aucun cas n’a été pris comme une carte sérieuse par le pouvoir, montre qu’en fait, c’est la Pensée du monde, donc « Allah qui façonne les peuples. » Le peuple algérien aurait pu rester spectateur, non concerné, car au final, les cartes en Algérie sont pipées. Et le système politique bien verrouillé ne lâchera aucune concession au peuple.
« Et c’est là où entre la métaphysique-monde. » Quelques appels anonymes et le peuple algérien sort de sa léthargie. Peut-on dire que ce sont ces appels qui ont poussé le peuple algérien à se lever et marché ? Il est évident que non. Le peuple algérien aurait pu être indifférent à ces appels. Mais il ne l’a pas été. Pourquoi ? Pour la simple raison que dans ces appels comme dans la pensée du peuple, il y avait cet ordre de l’Essence qui commandait au peuple de se lever, de marcher, avec toute la discipline que requérait son obligation d’être dans ce rendez-vous majeur de son histoire. La « pacificité » de ses marches dans toutes les villes d’Algérie était « veillée » par l’Essence. Son Printemps était porté par l’Essence qui régit l’humanité entière.
Et c’est ainsi que le pouvoir a compris qu’il ne disposait plus de cartes maîtresses. Son système prend de l’eau, il n’est plus maître de la situation. Et cette fois-ci, ce n’est pas l’opposition mais le peuple qui lui a dit non. Et pas seulement le peuple, l’Essence par laquelle est le monde, l’humanité entière, l’univers entier, qui lui a signifié qu’il doit lâcher du lest, d’être crédible et répondre aux doléances du peuple algérien.
Évidemment, le pouvoir peut toujours continuer à louvoyer, et cela est tout à fait normal. Et bien que, il est sommé par le peuple, et l’Essence, cette même Essence par laquelle le pouvoir pense lui donne des éléments de sortie de crise. Tout d’abord quels sont les éléments de sortie de crise ?
Pour répondre, il faut regarder la réalité. Comme il n’y a pas de personnalités suffisamment crédibles pour remplacer Bouteflika, et puisque le dossier de Bouteflika a été avalisé par le Conseil constitutionnel, on peut dire que n’est pas le pouvoir qui a opté le 3 mars pour reconduire Bouteflika, et même si c’est lui qui l’a décidé, il reste que c’est l’Essence par laquelle est la pensée du pouvoir qui a donné son aval.
Et c’est ainsi que s’est opéré la reconduction de Bouteflika, non pas pour le reconduire à la magistrature suprême, mais simplement pour s’accorder un temps de quelques mois au système politique algérien actuel pour procéder à des élections présidentielles anticipées sur des bases consensuelles saines avec tous les représentants du peuple. Tel était le programme arrêté par le pouvoir pour sortir de la crise. Et, comme le montrent les 6 points stipulés dans ce programme présidentiel qui suivra rapidement l’après 18 avril 2018, une instauration d’une nouvelle république et d’un nouveau système politique adoptés avec l’approbation du peuple. Le contenu en 6 points du programme :
- Tenir juste après l’élection présidentielle, une conférence nationale inclusive et indépendante.
- Elaboration et adoption par référendum d’une nouvelle constitution qui consacrera la naissance de la nouvelle république et du nouveau système algériens.
- Mise en œuvre rapide de politiques publiques garantissant une redistribution des richesses nationales plus juste et plus équitable.
- Elimination de la marginalisation et de l’exclusion sociales, y compris le phénomène de la harga, ainsi qu’une mobilisation nationale effective contre toutes les formes de corruption.
- Révision de la loi électorale, avec, notamment, la création d’un mécanisme indépendant dans l’organisation qui aura la responsabilité exclusive de l’organisation des élections.
- Organisation d’une élection présidentielle anticipée conformément au calendrier arrêtée par la conférence nationale indépendante. Je m’engage à ne pas être candidat à cette élection qui assurera ma succession dans des conditions incontestables de sérénité, de liberté et de transparence.
On constate bien le souci du pouvoir de donner toutes les assurances au peuple pour l’apaiser et que cessent ces manifestions qui se généralisent à travers tout le territoire. Il est évident que la pression va certainement baisser mais elle restera à l’état latent car le peuple ne pourra être apaisé que s’il constate que les gages donnés sont crédibles et vérifiables sur la scène politique nationale.
Donc, sauf imprévu, tout en étant sous pression, la situation politique va se calmer et donner au peuple tous les moyens pour suivre de près l’évolution de la situation. On ne peut oublier que, sur le plan extérieur, le danger pèse toujours sur l’Algérie. En cas de dérapages de la part du pouvoir, pour aller contre les offres même de paix qu’il a présentées au peuple.
Le pouvoir ne peut oublier la situation géostratégique du monde. En effet, comme on l’a souligné dans la première partie de l’analyse. « L’Algérie est à un rendez-vous politique crucial, en avril 2019. Si le pouvoir fait bien, tout ce qui arrivera arrivera bien, dans le sens que l’après-rendez-vous présidentiel sera plus facile pour le peuple, pour le pouvoir, pour la nation algérienne. Et surtout ne pas croire que l’Algérie est immunisé contre de graves crises voire des guerres comme ce qui s’est passé et se passe encore en Syrie, ou au Venezuela. Et si le pouvoir fait mal, ou croit que tout va pour le mieux alors que cela ne va pour le mieux, tout ce qui arrivera arrivera mal. »
« L’impérialisme occidental, s’il perd dans une région cherchera à rebondir dans une autre région. Et même l’impérialisme a un sens, il ne rebondit pas pour rebondir. Il a des objectifs géostratégiques. Du Vietnam, il s’est trouvé à ce qui lui est encore possible, le Moyen-Orient. Mais s’il va reculer du Moyen-Orient, et l’Égypte qui est déjà dans le camp américain, et qui a normalisé ses relations avec Israël, restera alors l’Afrique du Nord. Et l’Algérie, si elle s’affaiblit économiquement compte tenu de la baisse ininterrompue des réserves de change, risque de se trouver dans l’œil du cyclone. » (1)
Par conséquent, le pouvoir politique actuel ne doit pas se croire fort au détriment de la volonté du peuple. Il faut simplement se rappeler comment le système politique de Kadhafi a été renversé, en 2011, lors du Printemps arabe. L’Occident ne fait pas dans la dentelle. Pour lui, l’Algérie est un pays rebelle à son hégémonie. L’Égypte est entrée dans la zone d’influence occidentale, et a établi depuis 40 ans les relations diplomatiques avec Israël. En Afrique du Nord, la Lybie est en crise, la Tunisie aussi, le Maroc a toujours le soutien des pétromonarchies arabes et de l’Occident.
L’Algérie n’est pas la Syrie, ni n’a l’Iran et le Hezbollah et la Russie pour la soutenir. Une erreur du pouvoir dans la gestion de la crise pourrait être fatale pour nation. A voir seulement le récent avertissement d’Amnesty international. Il est dit : « Amnesty international met en garde le pouvoir contre l’usage de la violence. « À l’instant présent, le monde a les yeux braqués sur l’Algérie, et la façon dont le gouvernement choisira de répondre à ces manifestations sera un indicateur crucial de la force de son engagement à respecter les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique », écrit l’ONG dans un communiqué. » (Messages diffusés par plusieurs quotidiens nationaux, depuis les manifestations)
Ce message est à lui seul une menace à prendre très au sérieux. L’Algérie ne vit pas en vase clos, et l’Occident aurait aimé voir l’Algérie intégré son camp. Et c’est la raison pour laquelle l’Essence qui fait mouvoir le monde et veille sur le monde, veillera aussi sur le peuple algérien pour ses aspirations à la dignité, à son choix souverain de choisir son président, à l’égalité de droits entre citoyens, à lutter contre la gabegie du système politique, du clientélisme, la corruption qui mine le pays jusqu’à transformer un grand pays, un peuple à la lourde histoire en une république bananière.
Dès lors, on comprend le sens du programme présenté par le pouvoir en 6 points, il exprime aussi la prise conscience du pouvoir dans la crise générationnelle d’aujourd’hui. Il est conscient qu’il doit laisser place à de nouvelles énergies pour mener le pays non seulement en promouvant de nouvelles stratégies de croissance, mais d’ouvrir le pays au lieu de l’enfermer dans la prison du pétrole qui ne fait que le régresser en l’affublant de l’appellation d’Etat rentier. Celui-ci n’assure aucun espoir à la jeunesse algérienne qui compte aujourd’hui plus de 50 % de la population algérienne. Et dont la moitié n’a pas connu les affres de la guerre civile des années 1990. Ils étaient soit très jeunes soit n’étaient pas nés encore. Depuis 2000, la démographie a augmenté de 13 millions de jeunes.
Cependant, les manifestations que l’on constate tous les jours montrent que la situation ne s’apaise dans les villes algériennes. Partout la jeunesse algérienne manifeste son opposition au cinquième mandat présidentiel de Bouteflika. Souvent drapés du drapeau algérien, les étudiants manifestent dans les campus universitaires et à l’extérieur de leurs campus, dans les rues de la plupart des villes : Alger, Oran, Constantine, Bejaïa, Bouira, Boumerdès, Médéa, Guelma, Annaba, Jijel, Blida, Adrar... Que signifie ce mouvement de masse populaire concernant surtout la jeunesse qui n’a pas vécu les affres de la décennie noire ?
Cela exprime seulement leur ras-le-bol et les étudiants algériens ne veulent pas d’un cinquième mandat qui ne fera que ralentir le processus de démocratisation de l’Algérie. Par conséquent ils veulent le report de l’élection présidentielle, et partir pour un nouveau départ pour l’Algérie.
On comprend donc, dans le « Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? », que nous sommes comme nous allons n’est pas sans qu’une trajectoire n’est déjà prédéfinie pour l’Algérie, comme pour tous les autres peuples du monde, n’est déjà tracée depuis le début de l’histoire du peuple algérien. Par conséquent, on ne peut douter que l’Essence d’Allah le Tout Puissant, le mènera certainement à bon port. Le régime politique actuel est appelé à disparaître ou à défaut à se transformer. Ce n’est pas lui qui disparaît, c’est l’Essence de Dieu qui gouverne le monde qui le fera disparaître, « comme il est venu, il partira », ou, à défaut, « il changera, il se transformera ».
Ce n’est pas lui qui se changera ou se transformera, « c’est l’Essence qui l’a donné, qui lui a permis d’être, d’exister, qui le changera et le transformera grâce à la formidable puissance revendicatrice qu’elle a mise dans le cœur et l’esprit du peuple algérien. » Et l’Essence, à travers la révolution du Printemps algérien, influera inévitablement sur les autres régimes politiques arabes. Mais tout événement se fera selon un « calendrier »
C’est par ces mots sur l’« Essence de Dieu qui gouverne le monde » que se termine la troisième partie de l’analyse sur la crise politique que vit aujourd’hui l’Algérie.
Medjdoub Hamed
Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective.
www.sens-du-monde.com
- Première partie de l’analyse parue :
« Election présidentielle 2019. Les « herméneutiques majeures » dans l’histoire de l’Algérie », par Medjdoub Hamed. Le 18 février 2019
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/election-presidentielle-2019-les-212745
http://www.lequotidien-oran.com/
- Deuxième partie parue :
« Présidentielle 2019, marches et pouvoir. Pourquoi l’Algérie dépassera la crise et en sortira plus forte ? Un modèle pour le monde arabe ? », par Medjdoub Hamed. Le 1er mars 2019
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/presidentielle-2019-marches-et-213090
http://www.lequotidien-oran.com/