Qui sont les 25% de Français grincheux qui n’aiment pas les gilets jaunes ?
par gruni
vendredi 30 novembre 2018
17% des citoyens sont opposés aux gilets jaunes et 6% y sont même hostiles. Mais qui sont donc ces grincheux qui osent aller à contre-courant de l'opinion majoritaire ?
Autre chose, vous aurez sûrement remarqué une étrangeté - 75% des Français soutiennent le mouvement des gilets jaunes et pourtant il y a de moins en moins de manifestants sur les ronds-points de l'hexagone - Vous aurez certainement une explication imparable pour expliquer ce phénomène.
Reconnaissez quand même, que maintenant que les révoltés ont pris Emmanuel Macron à la gorge, il suffirait que les Français qui soutiennent la rébellion descendent massivement dans la rue, pour que très vite la macronie s'écroule et que le président n'ait plus d'autre alternative que de prononcer la dissolution de l'Assemblée nationale. Ou prenne la fuite et demande l'asile politique à Angela Merkel.
Des Gaulois peureux
Alors, comment expliquer l'incompréhensible passivité des citoyens. Seraient-ils devenus des Gaulois réfractaires peureux, ou finalement n'est-ce pas aussi la preuve qu'une partie de la population n'est pas si malheureuse que ça dans notre si beau pays.
Oui c'est vrai, il faut le comprendre, "la classe laborieuse" n'a pas toujours la force de quitter le confort douillet de son salon et le courage de se passer de sa télé après avoir avalé son assiette de pâtes. Surtout après une dure journée de labeur à l'usine, chez Mac do ou dans la réserve d'une grande surface commerciale. Pour aller se les geler dans la froideur humide d'un sinistre carrefour ? Nous vivons dans un pays où tout le monde est d'accord pour râler mais semble trop fatigué, ou a toujours de bonnes raisons pour ne pas bouger. Á dire vrai, beaucoup de Français ne se font pas d'illusions sur les chances des gilets jaunes de faire changer d'avis le gouvernement ; ils se trompent peut-être.
Dissolution !
Faut dire aussi que les opposants politiques de la macronie soutiennent le mouvement mais ne poussent pas trop fort à la roue, des fois que le pays s'enflammerait pour de bon. Courageux mais pas fous, les leaders politiques comme Le Pen et Mélenchon préfèrent suivre les revendications des gilets jaunes et demander la dissolution de l'Assemblée ou comme Wauquiez, un référendum. C'est vrai que les gilets jaunes ne veulent pas d'eux ni des syndicats, même si des infiltrés de partis politiques pousseraient le mouvement à la radicalisation. On verra samedi prochain sur les Champs si ça sent plus fortement le gaz que le samedi 17.
Les 25% de grincheux
Eh oui, il y a aussi une "France qui s’habille pas en gilet jaune" nous dit le journal de référence, "Le Monde". Oui, on a le droit de ne pas être d'accord, sur le fond ou seulement sur la forme. Voire même, pour les plus radicaux, être totalement opposé à cette rébellion. Il y a des gens qui attrapent une gastro très facilement, dès que ça coince un peu dans le pays. Ces quelques témoignages de probables lecteurs du "Monde" sont certainement insuffisants, mais c'est mieux que rien pour nous donner une idée sur leur perception des événements.
"Luc, retraité de 63 ans, reconnaît ainsi que les « gilets jaunes » ont ouvert « un vrai débat ». Originaire de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), il assure comprendre ce mouvement, issus des catégories populaires et des classes moyennes défavorisées, dont il ne fait pourtant pas partie : « Le monde rural, souvent impécunieux, a besoin de mobilité, donc de carburant, alors il se mobilise, c’est normal. »
« La détresse est réelle », « la grogne populaire est légitime », « les citoyens qui parlent des problèmes de fins de mois sont sincères », abondent une majorité de non-« gilets jaunes » à avoir répondu à notre appel à témoignages".
« Quel est l’intérêt de bloquer des citoyens qui n’y sont strictement pour rien dans l’augmentation du prix de l’essence ? », interroge ainsi Lucas, étudiant de 22 ans vivant à Aubagne (Bouches-du-Rhône). Ce questionnement résume le point de vue de nombreux internautes, qui s’insurgent contre une « mobilisation qui pénalise le peuple lui-même ». Et, notamment, « les personnes les plus touchées par ces problématiques » de hausse des prix du carburant, comme « les petits commerçants, les artisans, les travailleurs du week-end », vivant en milieu périurbain."
Conclusion
Bien malin celui qui connaît la suite de l'histoire. Notre président qui dort peu et son 1er ministre des 80km/h semblent vouloir jouer le pourrissement du mouvement. La stratégie n'est pas nouvelle et a déjà fait ses preuves. Quant aux Gilets jaunes, certain ont décidé de passer Noël sur les ronds-points s'il le fallait. Voilà qui devrait faire encore des grincheux !