Racisme et amalgames : allons encore plus loin !

par Caleb Irri
jeudi 29 juillet 2010

Après avoir copieusement stigmatisé les Musulmans, après avoir insulté les banlieues, après avoir amalgamé les Arabes et les terroristes, exclus les vieux et désespéré les jeunes, le gouvernement s’attaque aujourd’hui aux « gens du voyage »… parvenus au faîte de leur impopularité, il semblerait que nos joyeux lurons « d’en haut » soient prêts à tout pour faire de l’insécurité et du désordre social une priorité.

En effet, la politique du fait divers tourne à plein régime, et il suffit d’un drame impliquant la présence d’une minorité pour que le gouvernement tente de tourner les regards médiatiques vers des sommets philosophiques et sociologiques douteux, à l’aide de sophismes scabreux et scandaleux : une personne de la communauté « du voyage » se fait tuer par la police, des violences s’en suivent. Donc toute la communauté est potentiellement dangereuse.

Bien sûr, de tels agissements de la part du gouvernement sont criminels, car ils poussent à la montée de la violence, un peu à la manière dont la présidence de Bush, après le 11 septembre, a conduit par sa « lutte contre le terrorisme » à faire grandir le terrorisme partout dans le monde. Ceci se justifie bien sûr tout à fait d’un point de vue politique, car en énervant ainsi les minorités, en créant les conditions de la haine, de l’injustice et de la rancune, les gouvernements en péril se donnent la possibilité d’engendrer la violence qui justifiera la répression, à moindre frais, et en occultant ainsi le regard des peuples des véritables problèmes...

car les véritables problèmes ne sont bien sûr pas dans l’identité nationale, à laquelle, si l’on retirait tout ce qui aux yeux du gouvernement ne la constitue pas, se retrouverait amputée de plus de la moitié de ses habitants… mais en agissant ainsi, même la presse, prompte à dénoncer la poudre aux yeux jetée sur elle par ce genre de provocations nuisibles et volontaires, se voit dans l’obligation de réagir face à ce scandale, ce qui a le don de créer la polémique, et surtout de monopoliser du temps de parole, au détriment évident de certains autres agissements bien plus importants mais peut-être moins urgents.

Ainsi, et depuis quelques jours, l’affaire Woerth est en train de s’estomper au profit de cette sombre affaire de l »insécurité », qui ne va pas manquer d’être montée en épingle durant les prochains jours…certains vont donc crier au retour du fascisme, d’autres vont défendre les « droits de l’homme » que la France se doit de protéger, dénoncer les amalgames, insulter, taper du poing sur la table, tout cela sans que personne ne puisse faire autrement que de donner son avis…

Mais puisque c’est ainsi, je vais donner aussi le mien, appuyé par un sophisme tout aussi accablant : puisque l’on considère les sophismes établis par le gouvernement comme valables, alors celui que je propose l’est tout autant, puisqu’il repose sur le même type d’amalgames. Comme monsieur Woerth est suspecté de financement illégal et de conflits d’intérêt, et qu’il appartient au gouvernement, j’affirme que toute la classe politique est corrompue, et que l’on devrait enfermer dans des camps tous les hommes et femmes politiques, afin qu’ils cessent de dégrader l’image de notre identité nationale, identité qui repose si j’ai bien compris sur l’égalité, la fraternité et la liberté. Cela peut vous sembler contradictoire, mais la patrie des droits de l’homme n’en a que faire : on peut s’asseoir allègrement sur ces derniers de la même manière pour les politiques que pour les immigrés, c’est bien ça la fraternité, non ?

Et puisque les capitalistes nous « volent » depuis des générations, et que nous sommes tous des capitalistes, alors je propose d’aller encore plus loin, et de supprimer tous les voleurs que nous sommes, afin de régler définitivement le problème de la morale, de l’insécurité et de l’injustice pour tous, en nous battant à mort jusqu’à ce qu’il n’y ai plus de survivants, ou que nous ayons définitivement saboté l’environnement : ainsi nous pourrons établir le meilleur type de société qui existe, pour le bien de chacun et pour le bien de tous, c’est à dire la disparition définitive du genre humain. Le monde sera alors parfait, non ?

Caleb Irri

http://calebirri.unblog.fr


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