Raison gardez pour négocier !

Imaginez vous un peu l'économie de morts et de misères. La négociation n'était pas à l'ordre du jour et décuplèrent les proliférations terroristes par l'injustice et la violence générées et répandues.

Fidèle à sa position politique d'alors, Jean-Pierre Chevènement, l'homme négligé des français sut dire non à François Mitterrand contre une faute monumentale. Non à la guerre du Golfe. Il était alors sénateur du territoire de Belfort. Ce Non avait un prix, il dut démissionner de son poste de ministre de la défense pour justifier ses convictions.

Maintenant la Syrie, un imbroglio musulman.

A qui profiterait la chute de Bachar al Assad ?

L’Iran soutien Bachar al-Assad et son régime.

Bachar al-Assad est en conflit avec les Frères musulmans.

L’Arabie saoudite veut abattre Bachar al-Assad et son régime.

Les Etats du Golfe soutiennent le général al-Sissi contre les « Frères musulmans ».

Les « Frères musulmans » combattent le général al-Sissi en Egypte.

Le général al-Sissi déclare soutenir Bachar al-Assad contre les « Frères musulmans ».

Les Etats du Golfe veulent la victoire du général al-Sissi contre les « Frères musulmans » en Egypte et leur défaite en Syrie.

L’Iran soutien, la Syrie, le Hezbollah et le Hamas.

Le Hamas soutient les « Frères musulmans » qui combattent Bachar al-Assad en Syrie.

L’Arabie saoudite est alliée des Etats Unis, qui finance et soutient le Général Al-Sissi qui combat les « Frères musulmans » en Egypte.

Mais l’homme fort de l’Egypte soupçonne les Etats-Unis de soutenir et protéger les « Frères musulmans ». Les Etats-Unis sont étrillés par la presse égyptienne.

La même Arabie saoudite finance les « Frères musulmans » en Syrie qui combattent Bachar al-Assd.

La Turquie est l’alliée des Etats du Golfe contre Bachar al-Assad, tout en soutenant les « Frères musulmans » contre le général al Sissi en Egypte.

Pas besoin d'être un grand stratège pour comprendre qu'il s'agit là d'une termitière implosive et explosive, avec, à l'arrière plan, une rivalité ancienne et profonde entre sunnites et chiites, une guerre civile inter-communautaire.

Si nos responsables « irresponsables » ont envie de précipiter une guerre de religions entre belligérants... mais ce n'est pas le souhait majoritaire du peuple français.

De quel droit pouvons nous nous permettre de proférer des sanctions, de plus à l'aveugle. « Bachar doit partir », ce qui rappelle une parole de même nature prononcée par Juppé « Kadhafi doit partir » réflexe politique compréhensible au XIXe siècle colonisateur. Au fond tout homme politique sensé préconise la solution politique, privilégie la négociation. C'est surtout un réflexe occidental. Peut être que les arabes n'accordent pas autant d'importance à la vie humaine... souvenez vous du Liban, une guerre civile de vingt-cinq ans. Les risques de frictions entre les miliciens du Hezbollah et l'armée israélienne persistent aujourd'hui.

Le président Obama n'a pu s'empêcher de déraper en déclarant en Août 2012 que l'emploi de l'arme chimique serait la ligne rouge qui conditionnerait l'intervention occidentale. Difficile de faire marche arrière dans l'euphorie de l'arrogance américaine. Quant aux preuves ? Dans « Libération » du 21 Août. Extrait d'un article dans un conditionnel inventé pour la circonstance. « S'il est extrêmement difficile de confirmer l'usage de gaz, et le cas échéant par qui, la zone concernée a très vraisemblablement fait l'objet d'une attaque, chimique ou non. » Nous avons dans le camp adverse des combattants qui ne perdent pas l'occasion de se réfugier dans les zones urbaines, les hôpitaux quelques fois. Enfin, quel intérêt avait Assad à se mettre en défaut, d'autant qu'il était prévenu. Les rebelles de toute évidence, et surtout ceux qui les manipulent attendent de cueillir le fruit de la confusion. Tout le monde se souvient de Colin Powell, brandissant les fioles, devant le conseil de sécurité de l'ONU, peut être était il de bonne foi, manipulé par la CIA. La situation se reproduit et nos hommes politiques se radicalisent et peut être nous mentent, notre confiance s'est émoussée au fil du temps et des erreurs stratégiques perpétrées et des conséquences désastreuses.

Quant aux massacres que les médias nous montrent en boucle, on en oublie les autres conflits qui prolifèrent dans le monde et concurrencent largement, sur le mode macabre le conflit Syrien. Mais le gouvernement et les médias à sa suite nous intoxiquent pour nous aider à accepter la supercherie. Et l'on tient des discours hypocrites moralisateurs à l'assemblée, alors qu'il suffirait de faire appliquer les droits de l'homme. Et ce langage, de l'Amérique à la France de morale et de punition. Le droit d'ingérence, une pure invention de l'impérialisme des puissants. A quand l'ingérence des petits états dans les affaires monstrueuses des Etats unis, de la Chine ou de la Russie. Voilà maintenant que nous singeons les puissants qui sont d'ailleurs en faillite depuis longtemps. Au fond nous y voilà, la faillite financière des Etats unis doit à tout prix, de la fin justifier les moyens. Si l'on savait l'univers machiavélique qui présida à l'attentat du 11 septembre 2001...Je crois que le pouvoir façonne des monstres qui échappent à l'humanité. Hélas ceux ci nous gouvernent. La dictature de l'émotion reliée en boucle par des médias qui finissent par y croire, et nous voilà réduits à l'état de moutons. Savez vous que de tous les animaux, le mouton va à la mort avec humilité dans un silence qui peut arracher des larmes. Les porcs en revanche, comme les hommes qui leurs ressemblent tant, crient atrocement, sentant la fin proche. Mais nous sommes aussi des moutons. C'est suffisant pour choisir notre mort, plutôt que de confier notre vie en partie à des escrocs manipulateurs qui enflamment nos consciences et détruisent nos vies.

Si j'ai bien compris, notre gouvernement de traîtres, que jean Jaurès dénonçait par le passé et qui de surcroît se réclament de lui :

« Le courage c'est de chercher la vérité et de la dire ; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho de notre âme, de notre bouche et de nos mains, aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques ! 

Ce gouvernement irresponsable disais-je entend se retrouver au côté d'un allier pendable, en première ligne, situation encore plus cocasse qu'à l'époque du tonton flingueur, l'élève dépasse le maître, en imitant un certain Nicolas qui avait délibérément choisi le camp de Buch. Encore une projection, Hollande nourrissait et exprimait une antipathie pour lui, brûlant de l'imiter inconsciemment, eh bien il le dépasse, qu'il se rassure. Dans cette hypothétique intervention, la grande-Bretagne, l'Italie, l'Espagne, la Pologne, et d'autres pays européens ne partageront pas la folie meurtrière d'un monsieur qui se prend la tête, parce qu'il a décidé de punir. Dans les sondages il n'est plus président, serait-ce l'occasion pour lui de redorer son image en portant le fer. On pourrait saisir la cours de La Haye, pour crime de guerre si ça dégénère. Elle serait en adéquation puisqu'elle est hollandaise.

Quant aux retombées et les effets pervers du terrorisme sur notre sol. L'opinion publique ne peut être que divisée. La France perd son indépendance et régresse à l'époque du néoconservatisme, c'est à dire le front occidental contre tous les autres. Bonjour l'Europe humaniste, la souveraineté de la France, les lumières s'éteignent une à une pour faire place à de sombres présages.

Les bilans du passé, les ingérences punitives : Le Kosovo gouverné par un état mafieux. En Irak une absence d'état, 1000 morts dans les attentats en Juillet, ça n'intéresse plus personne, en Libye des milices islamistes qui répandent la terreur, débordements récents au Mali. Bachar al Assad quitte le pouvoir, des groupes jihadistes incontrôlables, armés par les pays du pétrole, se chargeront de plonger le pays dans le chaos Peut être les prémices d'une guerre mondiale. Le pouvoir rend fou.

Si nous étions tentés par une politique qui prendrait les couleurs de l'arc en ciel ? Je ne doute pas qu'un nombre important de citoyens n'ont cure des politiques en place dans cette foire d'empoigne et aspirent à la négociation raison gardée. Pour ma part, sur le conseil d'une amie, j'encourage chacun des participants de l'agora à écrire au député de sa circonscription pour lui signifier un positionnement en souvenir de Jean-Pierre Chevénement dans sa lutte pour la paix, lui, le ministre des armées.