Raoult bat Apolline de BFM par KO

par Ariane Walter
samedi 2 mai 2020

La situation politique, en France, est extrêmement simple. D’un côté, un poudré, désormais en costume trois pièces pour évoquer les « chamailleries » de son peuple, pote avec tout ce que la planète compte de dégénérés du fric et de la dope. (Je parle bien sûr de Big Pharma !) Et de l’autre un peuple confiné, confié aux célèbres « merdias », BFM en tête, le but étant de lui faire prendre, sinon des vessies pour des lanternes, du moins une épidémie de grippe pour une apocalypse finale. 

(Car qui dit « apocalypse » dit : « Les gens ont peur et on en fait ce qu’on en veut. » Clair.)

Or qui dit que ce Covid-19 est une grippe lambda ? Le fameux professeur Raoult de Marseille ! 

Fan de chichoune ! 

 

Il importait donc d’agir, et vite, on va voir pourquoi, pour que ce chantre de la médecine pas chère, soit ridiculisé aux yeux du populo. 

Raoult accepte le rendez-vous avec BFM qui mandate sur les bords du Vieux-Port, une de ces plus célèbres cuisinières : Apolline de Malherbe, la spécialiste du steak saignant d’homme politique ! 

 

Passons à l’action.

Premier round.

Raoult étant absent, BFM concocte en première partie un doc où, après quelques compliments de Renaud Muselier, le dit Raoult est déchiqueté en confettis. En fait dans son hôpital, personne ne peut le piffer, c’est un tyran. (Oui, c’est ce qu’on appelle un boss. Un pacha, dans la marine, où on t’envoyait griller au sommet d’un mât si tu n’obéissais pas.) Mais là, c’est pire, figurez-vous, nous dit une interlocutrice floutée. Il publie des articles qu’il n’a même pas écrits et qu’il vole, les signant, au petit personnel ! Mais il y a pire ! (Ça me rappelle un doc sur « Les derniers jours de Pompéi » où les catastrophes succédaient aux catastrophes.) Un de ces toubibs a été accusé de harcèlement sexuel ! (Ils ne préciseront pas que l’accusation a été retirée. Sans doute sous la menace !) Et il y a pire encore ! On voit lors d’une soirée de carabins qu’il est traité de tous les noms d’oiseaux publiquement !! On le hait, on le hait, on le hait !

 

C’est après ce hors-d’œuvre bien épicé, les vieilles personnes étant censées aller se coucher, qu’on en vient enfin à la seconde partie que tout le monde attend : Raoult face à Apo, sur le ring de BFM.

Nous noterons tout d’abord que, et Macron et BFM, se déplacent pour voir le noble professeur qui ne bouge pas de son bureau. Raoult, c’est comme le pape. Si tu veux baiser le bout de sa pantoufle, il faut aller à Rome.

Bref, les hostilités commencent et, on comprend, dès le début, face à la longue question d’APO que Raoult, tel un sphynx millénaire, va survoler l’entrevue. C’est un peu comme Borg, dont il a les cheveux en plus plats, qui accepterait d’échanger quelques balles avec une mignonette.

Cet homme est d’un calme Olympien, toujours égal à lui-même, répétant ses mantras tout en se tournicotant la barbichette. Face à lui Apo, tenant d’une main nerveuse une liasse de feuillets soulignés en rouge, va tenter quelques piques vicieuses dont elle a le secret. Elle veut ramener à Paris la tête et la queue de Raoult.

Hélas…

Un homme honnête et entêté face à perruche écervelée et mandatée par les forces du mal, ça se voit vite.

C’est si rare les hommes intelligents sur petit écran. On ne confond jamais, même si l’on n’est pas spécialiste d’astronomie, un météore et une loupiote.

Raoult va rester courtois avec la donzelle ne lui lançant que quelques petits coups de patte adoucis comme le fait un bouledogue sympa quand le teckel de la famille essaie de faire le malin.

J’ai retenu quelques moments piquants de cette entrevue où se jouent quand même des vies humaines, et surtout beaucoup de fric, mais bon…

 

Apo essaie de l’attaquer sur son look.

-Sa barbe ? Ça plaît à sa femme.

-Sa bague ? C’est une tête de mort qui rappelle à chacun son humaine condition. (Non, ce n’est pas pour imiter Johnny.) Il n’est pas allé jusqu’à parler des stoïciens et de Montaigne, il sait quand même qu’il est sur BFM. 

-La chloroquine ? « Ce médicament existe depuis 80 ans, il a été prescrit à un tiers de la population mondiale ! C’est l’histoire la plus fantasque que j’aie entendue de ma vie. »

-Les morts ? « Il y a deux mondes : celui des pays pauvres qui utilisent de la chloroquine avec peu de mortalité et celui des pays riches. »

-Le covid, gripette ? « Attendons les chiffres, s’il vous plaît… »

-Parfois quelques piquounettes : « Vous me demandez de faire des prédictions, je vous dis que je n’en fais pas, vous me le redemandez... Ça va finir par être lassant. »

Quand elle lui demande si les Chinois ont menti :

« Vous n’avez pas honte de poser une telle question ? Je ne pense pas que le gouvernement chinois mente plus que le gouvernement français. »

-Quand elle lui fait remarquer que grâce à BFM, il va avoir un auditoire : 

« Je ne veux pas vous faire peine mais je n’ai pas besoin de vous pour dire ce que j’ai à dire... Vous rigolez... »

 

Toutes ces bonnes choses et surtout une masterclass d’épistémologie, de science et d’analyse critique de toute une société et d’un système. Quand il parle de la peur qui est au cœur de cette histoire, faisant trembler une population qui n’a connu aucune guerre, quand il dit que les ministres ne sont finalement que les porte-parole du Deep State à la française, Raoult assène un diagnostic extrêmement lourd et lucide sur les faillites de ce pays.

 

Hé oui, miss APO : Pas facile de faire des crocs en jambe à un éléphant avec sa corde à sauter...

 

Si l’on analyse cette interview on voit clairement que c’est une déclaration de guerre. Une guerre contre les puissants, contre les labos, contre l’Etat faible et corrompu. Une défense des médicaments qui peuvent guérir tout le monde et ne coûtent rien.

 

Chapeau, Raoult, pour ce courage.

 

Dès le lendemain, on comprenait pourquoi il fallait vite déconsidérer Raoult et sa chloroquine. Le Remdesivir, malgré des résultats de tests douteux, était autorisé par Trump. Un Trump qui doit penser à sa réélection. Ayant écarté Gates dont il veut interdire les vaccins, il ne peut se mettre tout Big Pharma à dos.

On attend la suite avec Véran.

 

Dès le lendemain aussi on apprenait que Raoult « signait » chez Onfray et rejoignait son « Front populaire » avec un engagement qui sonne comme une autre déclaration de guerre :

"On parlera ensemble de la santé, de l'Etat profond, de ce qu'il ferait de la recherche, et de l'esprit de découverte en France."

 Vous avez dit "État profond", cher maître ?

 La clique doit être en transes.

 

Courageux, ce professeur Raoult, acclamé dans les rues de Marseille ! 

Un modèle pour nous, les confinés, qui devrons promptement retourner sur le champ de bataille !

Du moins, voilà avec nous un admirable allié.

Un honnête homme. 

Denrée très rare, du moins sur nos écrans.

 

(En photo, Apolline après l'interview.)


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