Réécriture de l’œuvre d’Agatha Christie... Pour un monde meilleur ?

par Jean-Luc ROBERT
mercredi 19 avril 2023

Faudra-t-il réécrire la littérature Française et modifier tous les mots heurtant la sensibilité des uns et des autres ? Le wokisme revisite l'histoire et le présent, espérant un meilleur futur. Mais sera-ce forcément le cas ?

Ces nouveaux censeurs, "minoritaires bienveillants", voulant par la terreur contraindre l'humanité à la bienveillance, ne négligent aucun domaine dans leur frénésie militante. Le cinéma, la littérature, les oeuvres artistiques en général, ne sont qu'un petit échantillon des cibles figurant sur leur interminable liste. Et bien sûr, peu de gens s'en émeuvent, parce que la force du wokisme est de vouloir votre bien et même celui de l'humanité. De vouloir... mais beaucoup ne comprendront pas que ce vœu virera systématiquement à l'imposition contrainte et forcée.

Des éditeurs impuissants ?

Les éditeurs ont-ils la possibilité de ne pas céder à la pression de ces lobbyistes ? Non bien sûr. Parce que les maisons d'édition sont des entreprises comme les autres, dont le principal objectif est de faire de l'argent. Vous ne pouvez donc prendre le risque lorsque vous êtes chaque jour angoissé par l'évolution des ventes de vos produits, d'aller à contre-courant de la doxa.

Pour preuve de ce malheureux consensus dans le monde de l'édition, le mot "nègre" qui est par exemple totalement supprimé de l'édition Française de l'oeuvre d'Agatha Christie, le sera à n'en pas douter de toute la littérature Française. Prenons date !

Une quête sans fin, un idéal sans limites ?

Ainsi, ces wokistes ne cessent de revisiter le passé à l'aune de la moralité présente, en changeant ici et là des termes jugés offensants. Leur quête vise l'anéantissement du mal qu'il y a en chaque être humain. Mais ils oublient alors que la littérature, comme l'art en général, a pour caractéristique de refléter toute la complexité des êtres, avec toutes les émotions bonnes ou mauvaises pouvant les assaillir.

Un art que l'on bride, n'est plus un art, mais un produit commercial.

Mentalité totalitariste voulant purifier la langue ou pure paranoïa de ma part ?

A ce rythme, dans quelques années, on ne pourra plus jouer Molière parce que : "Il n'est pas bien honnête, et pour beaucoup de causes, Qu'une femme étudie et sache tant de choses." - Les femmes savantes (1672).

Je soumets alors ces sujets philosophiques aux personnes intéressées : L'expression artistique doit-elle être libre, quel que soit ce qu'elle exprime ? La réprimer est-il selon vous un signe d'avancement d'une société ou de recul ?

https://www.jeanlucrobert.fr


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