Référendum d’initiative citoyenne : Macron dira « oui »
par Marcel MONIN
mardi 15 janvier 2019
Référendum d’initiative citoyenne : Macron dira « oui » !
Avant que le « grand débat » ne commence, on peut prédire, sans grande chance de se tromper, que le président de la République fera modifier la constitution pour y introduire le référendum d’initiative citoyenne.
Les braves gens qui y tiennent (en prêtant à cette votation des vertus que les autres n’auraient pas) seront contents. Et, ayant l’impression d’avoir enregistré une grande victoire, ils se calmeront. Il n’y aura plus matière à courir sus aux « gilets jaunes » et de dire du mal d’eux. Ce qui est une raison pour le président de la République de « céder » ou de faire semblant de le faire.
Etant entendu que la raison première est que le RIC ne pourra servir à rien.
1. Comme on ne saurait permettre que l’Etat soit obligé d’organiser une consultation tous les quinze jours, il y aura des conditions pour déclencher le RIC. La dissuasion sera calibrée pour que certaines initiatives (celles des hétérodoxes) avortent.
2. Si le RIC permet la révocation des élus, cette disposition ne sera (en théorie) « dangereuse » que pour certains élus. Mais quand on sait que des élus qui ont volé leurs concitoyens ont été ré élus triomphalement, on se demande ce qui déterminera les citoyens à se débarrasser dans l’avenir d’une personne qui n’a plus l’heur de leur plaire.
3. Que des élus (tel parlementaire ou même le président de la République) soient le cas échéant « révoqués » en cours de mandat calmera certes les nerfs des citoyens. Mais n’apportera aucun changement à la situation de ces derniers, puisque la politique qui doit être suivie n’est déterminée ni par les parlementaires, ni par le président de la République. Lesquels doivent mettre en œuvre, sous la surveillance d’organismes transnationaux divers non contrôlables par les Etats, les règles des traités auxquels la France et partie.
4. On sait aussi que les citoyens ont assez bien supporté (v. l’histoire rocambolesque du référendum sur la constitution européenne, terminée par la signature du traité de Lisbonne) que le président de la République ait fait annuler par la classe politique les résultats d’un référendum.
5. Enfin, on sait que les citoyens se déterminent au moment d’une votation en fonction de paramètres sur lesquels les agences de communication, les politiques en cours de carrière qui travaillent à leur ré élection, les médias peuvent à agir … et agissent avec efficacité. Les citoyens pouvant être conditionnés à voter contre leurs intérêts.
Le RIC n’apportant rien aux citoyens, on voit mal le président de la République le leur refuser.
Marcel-M. MONIN m. de conf. hon. des universités.