Référendum sur l’écologie : un simulacre de démocratie

par Valentin Lagorio
mardi 15 décembre 2020

 

Référendum sur l’écologie : un simulacre de démocratie.

 

Hier soir, le président Macron a annoncé la tenue d’un référendum afin d’inscrire « l’urgence climatique » dans l’article premier de la Constitution.

Ce serait une première, depuis le référendum de 2005 où les Français se sont prononcés contre le Traité Constitutionnel Européen mais le résultat avait été ignoré par nos dirigeants en s’asseyant sur le vote en faisant passer le traité de Lisbonne en 2007. Depuis s’est installé une véritable défiance entre la population et les castes dirigeantes.

 

Nous nous attendions à un autre sujet important, tel que la sortie de la France de l’Union européenne, ou la participation des salariés dans la vie de leur entreprise, ou même sur la réforme des retraites, allez un peu de courage !

 

Hé bien non, pas du tout, c’est autre chose, qui est..futile.

 

Futile car tout le monde convient qu’il faut respecter l’environnement, la biodiversité. Si la question posée lors de ce référendum est « devant l’importance de préserver notre habitat, voulez-vous que « l’urgence climatique » fasse partie intégrante de notre constitution ? », il est évident que beaucoup de personnes répondront par l’affirmative, tout comme si cette question porterait sur le chômage ou la pauvreté.

 

Reste à savoir quand se tiendra ce référendum... un référendum qui est un véritable foutage de gueule.

Car, non seulement, tout le monde veut s’engager pour la planète, dès lors que le « oui » l’emporterait, le président Macron se sentirait conforté dans sa stature et n’hésiterait pas à se représenter, avec l’assurance du soutien du peuple avec ce référendum, en 2022.

 

Mais c’est aussi un foutage de gueule dans le sens où le président de la République veut s’engager dans le « combat écologiste », alors que nombre de ses décisions ne sont pas allées dans le sens d’une écologie intelligente.

 

En témoignent les traités de libre-échange avec le CETA et le MERCOSUR, pays qui utilisent des méthodes de production interdites chez nous car peu respectueux de l’environnement et qui concurrencent déloyalement nos agriculteurs français, ou encore la fermeture de la centrale de Feisennheim qui conduit à la hausse des importations d’électricité produite à partir de centrales à charbon allemandes !

 

Tout cela n’est pas bien cohérent, et cette idée fumeuse de référendum dénature complètement, une nouvelle fois, nos institutions. La Constitution n’est pas une loi, ni un décret. Il est idiot de vouloir inscrire « l’urgence climatique » dans celle-ci.

 

Ainsi, pour amuser la galerie, on annonce un référendum. Cela fait super démocratique, cela cache le bâillonnement des oppositions, la censure qui bat son plein sur les réseaux (très peu) sociaux.

 

Bref, l’annonce de ce référendum est un simulacre de démocratie.


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