Réforme de la retraite ! et si on en parlait ?

par urbanoptic
vendredi 23 avril 2010

La question du financement des retraites ; un vrai casse tête technique pour les politiques successives depuis 1991 si on en juge par la mise en place du COR : (Conseil d’orientation des retraites)

Ces dernières années, ce sujet est devenu la troisième préoccupation des travailleurs français après l’emploi et le logement ; encore plus prioritairement chez les 50 ans et plus. Les multiples débats sur les orientations à prendre, animent les passions sans toutefois semble-t-il présager d’une sortie honorable qui permettrait de satisfaire toutes les catégories professionnelles. C’est vrai ! Qu’on se le dise, nous ne sommes pas tous égaux devant la vieillesse et il faudra bien que les décideurs chargés de ce dossier épineux prennent en considération ce paramètre indissociable à la longévité afin d’éviter de déclencher de vives protestations parmi les catégories les moins favorisées sur la question de la pénibilité au travail.
 
En effet, on le sait désormais, il a été observé d’après les études statistiques de l’INED (Institut national d’étude démographique), qu’entre un ouvrier et un cadre, une durée de vie de 4 à 6 ans les sépare. C’est-à-dire, et cette fois un peu plus vulgairement, que l’ouvrier du bâtiment qui aurait par un "curieux hasard" croisé le plein emploi durant sa carrière ne vivrait pas aussi longtemps qu’un cadre sur la même durée d’exercice. Bien qu’ayant beaucoup de respect pour les cadres du tertiaire de la Fonction publique, je doute qu’il soit équitable de comparer les efforts physiques exercés régulièrement par cette catégorie professionnelle à ceux d’ouvriers du bâtiment qui, non compté de supporter quotidiennement des postures physiques inconfortables et dangereuses, doivent très souvent affronter des climats, à peine supportables des heures durant avec des répercutions sur la santé incomparables. Je serais dans ce cas prêt à parier avec n’importe qui que la proportion de ceux qui souhaiteraient prolonger leur carrière au-delà de 60 ans dans ces deux exemples serait sans erreur celle qui aurait eu la chance de pouvoir exercer sa profession dans des bureaux climatisés, le distributeur de boissons fraîches ou chaudes à portée de main, des salaires confortables liés à l’évolution de leur carrière et autre avantage nature non négligeable et c’est normal ! J’exagère peut-être un peu mais c’est volontaire je dois dire. J’espère en cela démontrer que ceux qui disposent de certains privilèges ont tout intérêt à les conserver le plus longtemps possible.
 
Evidemment, il serait logique d’admettre que certains ont de très bonnes raisons de vouloir prolonger leur vie professionnelle, mais à condition d’accepter le fait que cette tendance n’est pas une aspiration populaire. Bien qu’il faille de toute façon trouver une solution pour alimenter les caisses vides de l’Assurance vieillesse, nous sommes d’ailleurs nombreux à intégrer ce fait, seulement à condition bien entendu que ce ne soit pas au mépris d’une réflexion approfondie sur la question de la pénibilité au travail. Nous ne pouvons pas négliger le fait : qu’avec des revenus plus confortables, une carrière ascendante, une reconnaissance des compétences et pour couronner le tout, une vie privée ou familiale sous haute sécurité grâce à une situation financière souvent de paire avec l’épanouissement professionnel, que cela permette aux bénéficiaires un accès plus abordable aux services de santé de qualité.
 
Même si ça à l’air de peu de chose pour ceux et celles qui en profite, on ne doit pas sous-estimer le fait que se soit un élément supplémentaire qui favorise certainement une amélioration de la longévité du même coup. Il ne suffit pas en effet d’agiter allègrement le spectre de la déconfiture pour croire qu’il faille soudain trancher dans l’urgence un plan de sauvegarde injuste. Une bonne réforme de la retraite serait à mon avis celle qui permettrait d’offrir le choix à chacun de continuer à travailler ou pas au-delà de 60 ans à condition que l’on veuille bien vous garder, pas en pénalisant une fois de plus les retraités menacés de supporter les maigres pensions, mais aussi la pénibilité des parcours ! Dans le cas d’un recul de l’âge du départ à la retraite de façon globalisée, ce sont encore les mêmes qui seraient une nouvelle fois sacrifiés.
 
C’est incontestable ! Imaginez ces travailleurs exsangues par l’usure à la tâche, souvent sous la sanction de leurs modestes salaires mensuels durant toute une vie de labeur ne leur auraient pas permis de cotiser suffisamment pour bénéficier d’une retraite satisfaisante. Ils seraient une nouvelle fois pénalisés n’ayant droit comme seul repos sans doute la mort à moins de dix années de l’arrêt de l’activité professionnelle pour être généreux. Admettez que ce serait une injustice insupportable !
 
Parce que nous ne sommes effectivement pas égaux devant la fatigue au travail au-delà des pathologies malheureusement imprévisibles, je veux bien comprendre sans peine que certaines personnes mieux loties que d’autres aient fait ce choix courageux de s’épanouir au travail jusqu’à la fin de leur vie et pourquoi pas, quand d’autres voudraient bien accorder enfin un peu plus de temps à leur entourage. Peut-on juger ces choix distincts ? Je ne pense pas vraiment, parce que bien souvent ces gens ont sacrifié jusqu’à leur vie privée pour une carrière brillante et certainement plaisante !
 
Alex LONY
 

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